- lun, 15/02/2021 - 13:06
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1518|LUNDI 15 FEVRIER 2021.
Comme toujours et depuis peu, en perspective de la formation d’un nouvel exécutif national, des voix s’élèvent pour prodiguer des conseils, d’autres pour blacklister avec véhémence celui-ci ou celui-là. L’arrivée des réseaux sociaux dans le système de communication et celle des YouTubers donnent plus de liberté aux citoyens de s’exprimer et de prendre position sur des sujets d’intérêt national. Phénomène étrange il y a une quinzaine d’années.
LE TROU DE LA SERRURE.
Ainsi, nombre de journalistes qui, jadis, faisaient carrière dans des médias structurés, ont créé des plateformes de libre expression (sorte de libre examen) et d’interpellation.
Et, depuis un certain temps, ces plateformes lancent des saillies contre telle ou telle personnalité quand le casting relève de la compétence et du choix d’une seule et unique personne, en l’espèce, le Président de la République.
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a désormais les mains libres et son bic bleu prêt pour désigner qui il veut où il veut sans s’en référer comme il y a deux ans, dans le cadre de la coalition FCC-CACH, à l’autorité morale des FCC, Joseph Kabila Kabange et celui-ci, à la multitude de ses lieutenants.
La faculté qu’a désormais le Chef de l’Etat de désigner qui il veut où il veut conduira les Congolais à ne juger qu’une et une seule personne dans le bilan de l’Exécutif.
Parmi ceux qui ont des conseils à prodiguer au Président de la République et qui montent en première ligne, mobilisant diverses plateformes politiques, il y a l’ONG ACAJ, Association Congolaise pour l’Accès à la Justice.
Pour l’ACAJ, «la nomination du nouveau Gouvernement et la mise en place attendue au sein des entreprises et des organismes publics constitue le trou de la serrure à travers lequel les Congolais vont scruter la volonté de matérialiser le testament politique d’Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire résumé dans le slogan «le peuple d’abord».
CONNAITRE LE POSTE.
Dans une correspondance datée du 12 février intitulée «contribution de l’ACAJ pour un recrutement pertinent au sein du Gouvernement et du Portefeuille de l’Etat» adressée au Président de la République, le président de l’ACAJ Georges Kapiamba propose une gamme de critères à appliquer à des candidats membres du Gouvernement de l’Union Sacrée, de même qu’à ceux qui lorgneraient vers les entreprises et organismes publics.
«Pour tous les postes à pourvoir, les prétendants doivent impérativement avoir une connaissance suffisante du ministère ou de l’institution convoitée, soit pour y avoir presté directement, soit pour avoir évolué dans un secteur d’activités nationales ayant un lien objectif et direct avec le poste brigué», écrit Kapiamba dans sa correspondance remise aux réseaux sociaux.
MERCENAIRES.
Puis : «Pour ce qui concerne particulièrement les Entreprises et Etablissements publics, un dosage savant devrait être réalisé entre les «fils-maison» et d’autres, sans oublier la prise en compte de l’équilibre régional».
L’association de Kapiamba propose la mise en place d’une «structure ponctuelle et indépendante» placée sous la Haute Autorité du Président de la République avec comme mission spécifique de réceptionner et d’étudier les candidatures proposées aux différents postes par les entités membres de l’Union Sacrée pour la Nation.
Si elle soutient «l’engouement et le ralliement d’une part importante d’acteurs politiques et sociaux majeurs de la société congolaise au projet de mise en place d’une Union Sacrée de la Nation, (l’Association) attire respectueusement l’attention du Président de la République sur le risque dont pourrait être porteuse une adhésion massive et incontrôlée à l’Union sacrée de la Nation».
Puis : «Si on n’y prend pas garde, les contradictions et vulnérabilités relevées au sein de la défunte coalition FCC-CACH risqueraient de réapparaître sous des formes spécieuses».
L’ACAJ estime «hautement recommandé que l’Union Sacrée de la Nation se prémunisse notamment contre les adhésions qui auraient pour motivation cachée de brider l’élan patriotique consubstantiel au projet de société» (du Président de la République) dès lors qu’il n’est pas à exclure que certains ralliés soient des «mercenaires intellectuels et politiques» délibérément recrutés et envoyés dans l’arène de l’Union sacrée de la Nation en vue de torpiller de l’intérieur les meilleures intentions (qui lui sont) créditées».
Pour l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, le projet de «l’Union Sacrée de la Nation ne consiste pas en une simple circulation d‘élites politiques qui masque la volonté de la classe politique de faire perdurer le statu quo tant dénoncé et condamné par la majorité de congolais à l’issue des consultations nationales».
D. DADEI.