Katumbi pleurniche à Washington
  • mer, 13/07/2016 - 13:18

Sur le toit du monde, l’ex-gouverneur pathétique suscite commisération.

Le grand oral. Préparé de longue date par ses lieutenants du G-7. Ses professeurs en communication: José Endundo Bononge JEB (le stratège, le gourou), Olivier Kamitatu Etsu OKE (le metteur en bouche). Depuis le toît du monde à Washington, Moïse Katumbi Chapwe peut traiter de questions de stratégies: sa vision du Congo; comment il ferait repartir le pays d’un tour de main; comment il donnerait de l’emploi à tous les jeunes congolais. Le «sésame ouvre-toi». La belle formule magique qui a marché au Katanga! Depuis la capitale fédérale américaine où il se trouve, l’ex-gouverneur du Katanga ne manquera pas du monde pour l’écouter. Pays stratégique au centre d’intérêts américains, le Congo fait courir.
de questions de stratégies: sa vision du Congo; comment il ferait repartir le pays d’un tour de main; comment il donnerait de l’emploi à tous les jeunes congolais. Le «sésame ouvre-toi». La belle formule magique qui a marché au Katanga! Depuis la capitale fédérale américaine où il se trouve, l’ex-gouverneur du Katanga ne manquera pas du monde pour l’écouter. Pays stratégique au centre d’intérêts américains, le Congo fait courir.

CONGO SAUVEUR.
On oublie ce Congo! Le pays qui sauva l’Occident. Par son uranium volé par les Belges, vendu aux Américains, l’Amérique mit le Japon à genoux en lâchant «Little Boy», en rasant Hiroshima. Un 6 août 1945.
A Washington, nul n’a oublié, nul n’oubliera le Congo. Nul n’a oublié, nul n’oubliera le Katanga. Chinkolobwe d’où incognito partit cette terre grise argentée, près de Likasi, avant de rejoindre New York par paquebot. Et cette terre est toujours là, au Katanga!
Et quand on débarque du Congo, qu’on débarque du Katanga, qu’on y a régné des années, qu’on représente un portefeuille, on est pris au sérieux.
Premier rendez-vous pour Katumbi après Londres, Bruxelles, Berlin et Paris: jeudi 13 juillet à Washington, siège d’Atlantic Council, un think thank réunissant l’establishment américain. Un oral décisif. Pour lui. Pour le Congo...
A la première rangée: le général américain à la retraite James Logan Jones.
Ancien conseiller à la sécurité du président Obama, ce général a été cité à Lubumbashi, au Katanga, dans l’affaire de recrutement de présumés mercenaires par l’ex-US Marines Lewis Darryl L.. James Logan fait partie de la direction du think thank. Il préside le Brent Scowcroft Center on International Security. Un homme dont les avis sont écoutés à Washington.

KABILA A VOULU LE TUER!
Peu avant de faire ce voyage, l’ex-Roi du Katanga a préparé le terrain, multiplié les sorties médiatiques et, cérise sur le gâteau, la veille 12 juillet, a donné une longue interview à Washington, reprise dans le Washington Post, journal des journaux de la Capitale fédérale américaine. Celui que ne rate aucun diplomate à Washington.
Le message est sans équivoque: Kabila a cherché à le tuer. Il lui a fait piquer une séringue mortelle («Congo opposition leader says government tried to kill him», dépêche d’Associated Press reprise par The Washington Post et d’autres médias). Le lead: «Congo’s leading opposition candidate for president said Monday he was poisoned as part of a government plot to kill him».
Puis: «In an interview with The Associated Press, Moïse Katumbi said he was roughed up by police in May who injected him with an unknown substance outside a courthouse in the city of Lubumbashi»). Puis: «Their plan was to kill me», Katumbi said, «because they are scared about my popularity».
L’opération diabolisation. Qui ne devait nullement émouvoir les Américains qui en savent beaucoup.
En l’espèce, l’important n’est pas la pertinence du propos, l’important c’est de dire tout ce qui vous tombe dans la bouche.
Car à force d’ouvrir la bouche pour ne rien dire, Katumbi n’a plus de message à passer. Car, ceci ne serait pas son premier «empoisonnement» par «le pouvoir de M. Kabila...»

ÂNERIES... RIEN QU’ANERIES.
Il y a quelques mois, alors gouverneur du Katanga, n’avait-il pas fait état d’empoisonnement? N’avait-il pas passé plusieurs mois à prendre un... «puissant antidote»? Avant ou après qu’il n’accuse Kabila d’avoir tenté d’abattre en vol son avion, afin de l’éliminer! Pourquoi ce pleurnichement et cette recherche d’empathie? Pathétique, l’ex-gouverneur veut faire pleurer et susciter de la compassion.
Pense-t-il vraiment pouvoir ainsi toucher les cœurs des dirigeants du monde? N’ont-ils pas plus à faire qu’à écouter des âneries... Car ce sont des âneries...
Pourquoi Kabila n’a-t-il jamais voulu assassiner Tshisekedi? Sans doute l’opposant historique serait-il moins connu que Katumbi! Pourquoi ne s’en est-il pas pris à Kamerhe, qui battit campagne pour lui en 2006, fut le secrétaire général de son parti? Sans doute fait-il moins mal au pouvoir!
Selon une vidéo du professeur Debaba, qui vit aux Etats-Unis - et passe pour un fin connaisseur des couloirs washingtoniens - tout cela n’est que prétexte pour des autorisations de sortie afin de rencontrer à Londres, à Washington, etc., des mentors occidentaux. Un richissime diamantaire belgo-américain faiseur des rois, Maurice Tempelsman, dernier compagnon de Jackie Kennedy, proche de tous les Présidents américains. Un ancien secrétaire à la Défense de Ronald Reagan, 1987-1989 que remplaça Dick Cheney, conseiller à la Sécurité nationale, 1986-1987, ambassadeur au Portugal, 1974-1978, ancien du Congo. Frank Carlucci, faiseur des rois.

SPOLIE DEPUIS 40 ANS!
Reste que Katumbi est dans des sales draps. Inculpé par le parquet de Lubumbashi dans l’affaire des mercenaires, il risque gros. Condamné dans une affaire de spoliation immobilière, il est inéligible. Depuis son départ à la tête du Katanga, les tribunaux ploient sous des dossiers.
Il avait cru se sauver en prétextant la maladie; se fit hospitaliser à Lubumbashi sans attirer l’attention de la police; se rendit en Afrique du Sud «pour des soins complémentaire»! A Londres «pour des soins complémentaires»! Le sauveur du Katanga - qui a laissé un milliard de dollars dans ses caisses et construisit des kilomètres de routes asphaltées, n’a pu construire un hôpital pour l’accueillir...
Dans le dossier de la spoliation immobilière, son demi-frère aîné Raphaël Soriano Katebe Katoto lui vient au secours. De bonne foi? Ignorant que son cadet l’avait spolié après qu’il eût spolié le Grec Emmanouil Alexandros Stoupis. L’affaire dure depuis 40 ans!
Mêlé dans un crime passionnel, accusé et condamné après le meurtre du Grec Dimitri, Katebe sait qu’un jour, la justice le rattrapera.
La politique peut-elle effacer le tableau? Les Stoupis n’avaient pu mener à bien leur dossier devant les cours et tribunaux du Katanga aussi longtemps que Katumbi régnait en maître absolu à la tête de la province.
Aujourd’hui, aucune de sa flopée de sociétés qui y logeait n’a plus son siège dans l’immeuble spolié. Ni Hakuna Matata, ni Habari Kani, ni Muzuri Sana, ni Katanga Wings, ni GKMIC SA. Ni le club de football TP Mazembe. Le Grec a emménagé! Une tragédie pour l’ex-Roi...
T. MATOTU.


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