Inspirer le respect
  • ven, 11/11/2022 - 12:13

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1565|VENDREDI 11 NOVEMBRE 2022.

Comment exister là où il n’y a aucune considération ? Comment rêver d’être ensemble sans le respect de l’autre ? Quand le Président américain Joe Biden déclare : «Nous sommes l’Amérique. Et nul au monde ne saurait venir se frotter à nous », à quoi pense-t-il sinon à la puissance de l’Amérique qui inspire respect ? Cette puissance existe-t-elle en dehors de la force de frappe? L’arrivée de deux avions de chasse de marque Sukhoi-25 dans le ciel du Nord-Kivu où sévissent des groupes armés, n'a-t-elle pas soudain transformé le rapport des forces et l’état d’esprit des populations. C’est un début.

À l’issue de la publication des premiers résultats et des grandes tendances des élections mi-mandat, le président américain démocrate Joe Biden a offert mercredi 9 novembre sa disponibilité à travailler avec l’opposition républicaine au Congrès en assurant ses concitoyens : « Nous sommes l’Amérique. Nul au monde ne saurait venir se frotter à nous ».
Traduisons : l’Amérique inspire le respect. En clair, « on impose à distance plus de respect ».

«Le respect est le sentiment qui porte à accorder à quelqu’un de la considération en raison de la valeur qu’on lui reconnaît».

Valeur, considération...
Les guerres au Congo ne datent ni d’aujourd’hui, ni d'hier.
Dans son adresse du 3 novembre 2022 à la Nation (page 3 en intégralité dans l'édition papier), le Président de la République Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo l’a rappelé.

La question aujourd’hui est de faire une plongée dans ces guerres et de leur trouver des solutions définitives.
« Le temps malgré tout a trouvé la solution malgré toi », écrit Socrate.
Traduisons : rien au monde n'existe qui n'ait déjà trouvé solution. En clair, il suffit de s’inspirer des exemples d’ailleurs.
Comment, en l’espace d’une génération, la Corée du Sud est devenue une puissance ? Comment, en l’espace d’une génération, le pays-ville Singapour s’est érigé en puissance ?

Dans l’un de ces pays, l’Histoire raconte qu’il y a au départ un visionnaire qui a posé très clairement le problème à un homme, l'un de ses compatriotes. La question : « comment hisser notre pays à un niveau respectable » ? Réponse de l'homme : « Laissez-moi parcourir le monde à la recherche de nos intelligences».
À la suite de cette réponse, une carte bancaire Corporate sans plafond lui fut remise afin qu'il accomplisse sa mission dans la responsabilité.

Après le déploiement d’une vision partagée, le résultat arrive en une génération.
La Corée du Sud est passée « du statut d’État dévasté par la guerre à celui de puissance économique mondiale, symbole de l’un des processus de développement les mieux réussis de l’après Seconde Guerre mondiale.

Les images typiques que l’on se fait de ce pays se sont ainsi transformées : on est passé des bâtiments détruits avec orphelins et femmes pleurant leurs proches à des villes modernes pleines de gratte-ciels où l’exportation d’automobiles est un symbole de réussite, et au dynamisme culturel de la jeunesse illustré par le «Gangnam Style», le rythme de danse mondialement connu de Psy.

En moins de quarante ans, le « miracle du fleuve Han » est devenu réalité ; la Corée du Sud s’est transformée, selon la formule de Tagor, de pays du « matin calme » en celui de « la surprise du matin ».

NUL NE MAITRISE RIEN TOUT SEUL.
Nul ne maîtrise rien tout seul. Rien dans la vie ne se fait sans consultation, sans écoute.

Le 6 novembre 2022, trois jours après l’adresse du Président de la République, alors qu’une partie du pays attendait que «le Commandement Suprême des Forces Armées», au titre de «garant de l’intégrité du territoire» (art. 69 de la Constitution), déclare la guerre (par ordonnance délibérée en Conseil des ministres après avis du Conseil supérieur de la défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat conformément à l’article 143 de la présente Constitution), art. 86, une consultation au sein du Parti pour l’Action réunie autour de son Président National Historique, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, donne lieu à un court communiqué de presse dont l’essentiel ci-après : « Face à la gravité de la situation d’atteinte à l’intégrité du territoire national, à la menace sur les Institutions de la République, le Parti @PartiAction estime que l’heure a sonné pour que le Pdt @Fatshi13 fasse venir autour de lui l’élite politique nationale pour l’écouter», tweete le lendemain 7 novembre @kkmtry (page 3 dans l'édition papier).

« Une race sans autorité ni pouvoir est une race sans respect». Comment ne pas croire ce panafricaniste Marcus Mosiah Garvey ?

Par sa place dans le monde, le Congo doit inspirer le respect.
On pourrait même dire que notre pays a mission d’inspirer le respect.

Cela suppose que le pays se mette à l’écoute de ceux qui savent. Il n’est pas sûr que ceux qui savent aujourd’hui perceront tout le mystère de la vie. Mais ce travail d’écoute est un travail permanent. Il importe à tout dirigeant de s’y mettre.

C’est encore le Parti pour l’Action qui le déclare dans ce communiqué du 6 novembre : «Plus que jamais, la priorité pour la Nation est la montée en puissance de ses forces de défense et de sécurité qui doivent être dotées d’un armement adapté, moderne et de pointe qui inspire respect ».

« Aussi, le Parti pour l’Action appelle le Parlement à faire de l’examen du budget de l’armée et des services de sécurité une priorité absolue. Ce budget doit être à la hauteur de la place et du rôle que doit jouer le Congo dans la sous-région et en Afrique ».

Comment exister là où il n’y a aucune considération ? Comment rêver d’être ensemble sans le respect de l’autre ?
Quand le Président américain Joe Biden déclare : « Nous sommes l’Amérique. Et nul au monde ne saurait venir se frotter à nous », à quoi pense-t-il sinon à la puissance de l’Amérique qui inspire respect ? Cette puissance existe-t-elle en dehors de la force de frappe ?

L’heure a sonné pour que notre pays s’organise, mieux, pour que notre pays se réorganise. Il y va de son avenir. Ceux qui arrivent ne sont jamais - ne seront jamais - ceux qui auront la charge de penser à la place des Congolais. Leurs intérêts seront et resteront loin des nôtres. Plus que jamais, le temps d’éveil de conscience a sonné.
KKM.


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