- mar, 12/11/2013 - 03:25
En refusant de signer un accord avec le M23, Kinshasa reste logique et en cohérence avec son opinion publique.
Il arrive un moment où il faut préférer mourir debout et digne plutôt qu’être assis et humilié.
Les Congolais arrivés de Kinshasa dimanche 10 novembre étaient le lendemain face à des Congolais instrumentalisés de l’extérieur mais défaits militairement et politiquement. Ils savent qu’ayant trahi leur pays - certains pour la troisième voire pour la quatrième fois - ils ont du coup plombé leur avenir politique.
Quel accord un gouvernement légitime et un camp victorieux passeraient avec une rébellion défaite sinon à celle-ci de signer la capitulation.
Le rapport des forces ayant radicalement changé sur le terrain, il va de soi que le Gouvernement changé de ton et impose ses vues sur des négociations qui d’ailleurs étaient conduites par un camp et un pays agresseurs. De ce point de vue, le Congo est logique avec la logique et le Gouvernement - une fois n’est pas coutume - en cohérence avec son opinion publique.
Que peuvent demain ces voisins arrogants contre notre pays? Faire revenir leurs colonnes armées et nous occuper une énième fois? Et alors?
Ces voisins ignorent-ils comment marche l’histoire? Les mêmes autocrates peuvent être adulés aujourd’hui, c’est sur eux que le peuple jettera des pierres demain.
Où est Kadhafi, l’homme qui dictait sa loin et ne se déplaçait jamais sans s’être fait précéder d’une flotte aérienne? Il a suffi d’un changement de météo...
Le Congo a gagné et personne n’empêchera jamais le Congo de savourer sa victoire face à l’ennemi, une bande armée au service de l’étranger, dont les principaux membres sont cités devant des juridictions nationales et internationales.
En Afrique du Sud lundi 4 novembre, lors du sommet conjoint SADC-CIRGL, Yoweiri Kaguta Museveni avait déjà tenté de donner de la voix.
Il fut recadré séance tenante littéralement par son homologue congolais. Ne sachant pas que trop c’est trop, que le temps de la paix avait sonné, il a voulu en remettre cette fois dans sa ville de Kampala, manipulant son ministre de la Défense Crispus Kiyonga, expliquant qu’il disposait d’un camp de 1.700 combattants congolais - leur chef Makenga en tête - voulant clairement faire chanter le Congo. Mais les Congolais qui en ont vu tant ne perdent rien à attendre le grand soir.
Les tonnes de munitions abandonnées à Chanzu par le M23, tout comme les véhicules qui appartiennent à des armées étrangères témoignent d’une agression extérieure établie.
Le Congo a bien joué en faisant visiter ce matériel de guerre aux attachés militaires ainsi qu’à des correspondants de la presse étrangère. Il lui suffira de monter les dossiers devant des juridictions internationales.
T. MATOTU.