- ven, 08/07/2016 - 06:12
Comment à Lubumbashi, il spolie son demi-frère Katebe Katoto qui avait spolié auparavant une famille grecque Stoupis. Moïse fait inscrire l’immeuble grec spolié aux noms de ses enfants mineurs Champion et Nissim.
Le président Kabila a-t-il inventé de connivence avec la justice de son pays une nouvelle affaire Moïse Katumbi Chapwe après une autre pendante au parquet général près la Cour d’appel de Lubumbashi, au Katanga, sur des présumés mercenaires, une dizaine d’ex-Marines américains entrés dans le pays avec de faux projets, affectés aussitôt après leur arrivée au service de l’ex-gouverneur du Katanga? L’hypothèse est tentante…
PIQUE COMME PAR UNE MOUCHE.
Elle est présentée comme vérité aux médias à l’étranger par l’ex-crésus zaïrois des années Mobutu réfugié depuis en Belgique Raphaël Katebe Katoto Soriano poursuivi dans une affaire de meurtre à Lubumbashi d’un opérateur économique grec, tout comme par son demi-frère, l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe. Du coup, les deux hommes ainsi que leurs conseils crient à l’harcèlement politico-judiciaire...
Autorisé de la manière la plus régulière par la justice le 20 mai à se rendre en Afrique du Sud pour des «compléments des soins» après une hospitalisation à Lubumbashi à la suite d’ennuis de santé qu’il aurait eus lors d’affrontements ayant opposé dans la ville cuprifère ses partisans aux forces de l’ordre pendant l’instruction judiciaire, l’ex-gouverneur inculpé depuis pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, placé sous mandat d’arrêt provisoire, s’est rendu, après l’Afrique du Sud, à Londres en Angleterre, pour, soi-disant, d’autres «soins complémentaires». Désormais, il vit entre Bruxelles, Berlin et Paris.
Il est annoncé le 13 juillet à Washington aux Etats-Unis où il prendrait part, aux côtés du général américain à la retraite James Logan Jones, à une table ronde sur notre pays au siège d’un think thank réunissant l’establishment américain, l’Atlantic Council.
Ancien conseiller à la sécurité du président Barack Obama, le général a été cité à Lubumbashi dans la très fameuse affaire de recrutement de présumés mercenaires par l’ex-US Marines Lewis Darryl L..
Il fait partie de la direction du think thank et préside pour ce faire le Brent Scowcroft Center on International Security.
Moïse Katumbi Chapwe avait été autorisé à se rendre à l’étranger à condition de ne faire aucune déclaration en rapport avec son dossier judiciaire. Si nul ne l’avait vu en public au château de Genval, en banlieue de Bruxelles, les 9 et 10 juin, où se tenait autour du vieil opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba un conclave très médiatisé de l’opposition qu’il aurait financé, sans doute pour éviter des questions de journalistes et honorer sa parole donnée à la justice de son pays, depuis l’éclatement de cette seconde affaire - de spoliation immobilière, faux et usage de faux - l’ancien gouverneur à l’entregent reconnue, est piqué comme par une mouche. Il est à l’offensive comme jamais...
Dans cette affaire connue par le tribunal de paix de la commune de Kamalando à Lubumbashi, l’ex-homme fort du Katanga, connu aussi à ses débuts - il faut le rappeler - pour avoir été une véritable terreur des hommes d’affaires étrangers, un autre Manzikala - auprès de qui il réclamait ce qu’il voulait et se faisait remettre à la seconde au risque de voir son entreprise cadenassée dès le lendemain - a été condamné le 22 juin par contumace à trois ans de prison ferme, ce qui lui vaut de perdre tous ses droits civiques et le rend inéligible. Une tragédie pour un candidat à la Président de la République qui doit entretenir des cours de politiciens! Outre son arrestation immédiate et le paiement au Trésor d’une somme de 1 million de dollars américains (à verser en francs congolais).
Désormais, MKC fait la une des médias, petits et grands (même des magazines mondains comme ParisMatch), en Europe en Belgique, en France, en Grande Bretagne, etc., comme sur le continent (comme des colonnes sous-régionales à petit tirage tel NotreAfrik) et dans le pays, dans des quotidiens, dans des périodiques, à la radio, à la télévision, sur les réseaux sociaux Twitter, Facebook, Youtube, etc.
Qu’importe! L’essentiel est d’être vu dans le pays, par des partisans, même si lors d’un magazine risqué sur TV5 Afrique, les réseaux sociaux lui trouvent des ressemblances avec l’artiste ChériChérin quand il confond Cour Constitustionnelle et Commission électorale nationale indépendante et que le journaliste vient à lui dire son horreur ou que l’argumentation n’est pas pointue...! Depuis, ses followers rasent les murs...
Au grand bonheur de ceux qui, dans l’opposition, lorgnent sur la candidature à la candidature à la Présidence de la République et à qui il fait de l’ombre! Sur Rfi, la radio publique française, écoutée en FM dans les principales villes du pays où on ne se réveille pas sans s’y brancher, sur les Smartphones ou sur les Smart tv, c’est toute une chronique qui est ouverte sur cet homme.
Le message est sans équivoque: Moïse Katumbi Chapwe est désormais, plus que jamais, candidat à la succession de Joseph Kabila Kabange.
UNE FUITE EN AVANT.
Plus que tout autre opposant, l’ancien gouverneur est présenté comme l’homme en mesure de faire le plus mal au Président de la République dont il annonce, au 19 novembre 2016 - en nouveau général en chef de l’opposition - la fin inéluctable de mandat et, du coup, le départ du pouvoir, de gré ou de force (par la rue) à cette date. Sous entendu ce que cela implique: la prise de pouvoir dans la Capitale par lui, l’ex-gouverneur du Katanga! On pourrait rêver!
Les chancelleries occidentales - même l’administration américaine - et le clergé catholique longtemps hostile au pouvoir n’ont de cesse d’appeler à la modération en présentant un prochain dialogue politique, national et inclusif comme incontournable...
On avoue sa surprise par une énergie aussi soudaine que débordante de cet ancien sociétaire du parti présidentiel PPRD, qui passe pour être sans cesse «empoisonné par Kabila», passerait des jours sur des lits d’hôpital mais dont le tempérament n’avait jamais été aussi volcanique!
Après que ses avocats eurent signé un engagement auprès de la justice, pourquoi en vient-il à prendre autant de risques et nargue-t-il tant la justice de son pays? Ignorant désormais le devoir de réserve auquel il était astreint par le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, il tire à boulets rouges sur la justice, parle «d’une affaire de mercenaires imaginaires», «d’une affaire immobilière inventée de toutes pièces», dénonce un «procès repose sur un grossier montage» et, bien sûr, dont l’objectif est de tenter d’empêcher sa candidature à la présidentielle et nuire à sa réputation... S’il cherche à se bâtir une stature, ses sorties médiatiques désordonnées qui le dénudent apparaissent au contraire comme une fuite en avant.
Pourtant, la nouvelle affaire Moïse Katumbi Chapwe dont Le Soft International a rassemblé un dossier volumineux, se décline en sept actes.
-1er acte. Katebe prend en location un immeuble du Grec Stoupis laissé régulièrement en gérance à la société de gestion immobilière Sonas sur base d’un contrat.
-Acte 2. Invoquant un bien sans maître, le crésus locataire Katebe profite de la zaïrianisation de Mobutu pour spolier son logeur grec, la famille Stoupis dont l’épouse Vosnakis Katina a regagné la Grèce après avoir mis très régulièrement son immeuble sous location de la Sonas immobilière.
-Acte 3. Le demi-frère Moïse Katumbi Chapwe sous logé dans l’immeuble en location mais spolié par Katebe spolie à son tour le locataire spoliateur de demi-frère Katebe. Le sous-logé Moïse Katumbi Chapwe se fabrique un faux titre sur l’immeuble qu’il fait inscrit aux noms de ses deux enfants Champion et Nissim Katumbi.
-Acte 4. Traîné devant la justice, Moïse Katumbi Chapwe va commettre la faute fatale: il brandit via ses avocats un acte d’achat de l’immeuble signé par l’épouse Stoupis décédée à Athènes en Grèce à la date du titre.
-Acte 5. Devenu gouverneur, la «Terreur du Katanga» (d’autres l’appellent «le Roi du Katanga») décourage quiconque ose défier son pouvoir tout-puissant ou manifeste quelque velléité de contestation à son égard. Il trône à la tête d’une holding et acquiert des biens immobiliers comme bon lui semble.
-Acte 7. Son départ à la tête du Katanga ouvre des fenêtres d’opportunités pour les plaignants. La famille Stoupis qui n’avait eu de cesse de courir derrière les juges revient à la charge.
-Acte 8. L’un des dossiers les plus courus du Katanga trouve son épilogue: le roi du Katanga est condamné (le tribunal déclare sa mise en état d’arrestation) pour faux et usage de faux. Le triomphe du droit.
Reste que le non respect du devoir de réserve pourrait compliquer la situation de Moïse Katumbi Chapwe qui dit ne pas craindre la justice de son pays.
Sait-il que chaque jour qui passe il devient au centre de suspicions et que face à ses interlocuteurs occidentaux, il effrite son crédit?
A Pretoria, au dialogue inter-congolais, les mêmes qui accourent derrière lui avaient accouru derrière son demi-frère Katebe avant de le déclarer «analphabète politique». Peu à peu, l’histoire s’écrit. Elle pourrait s’écrire sans MKC...
T. MATOTU.