- ven, 16/10/2015 - 03:47
Le pays va-t-il droit vers un remake des deux B - Bahati-Bolengetenge? Le premier candidat à sa propre succession au poste de questeur après que le président du bureau, Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi Nkingi eût été évincé en 2009 par la majorité présidentielle et que Modeste Bahati Lukwebo eût décidé de passer outre «le mot d’ordre» de l’Autorité Morale de la Majorité Présidentielle pour croiser le fer avec le candidat désigné de la majorité, Dieudonné Bolengetenge Balela, déjà proche de Pierre Lumbi Okongo? Ce jour-là, l’hémicycle risqua de s’arrêter net…
L’affaire prit origine quand une opération armée conjointe rwando-congolaise contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) fût lancée au Nord-Kivu entre le 20 janvier et le 27 février 2009. Opération secrète du nom de code «Umoja Wetu» (notre unité), elle avait été négociée par les deux chefs d’état congolais Joseph Kabila Kabange et rwandais Paul Kagame.
Vital Kamerhe déclara publiquement son opposition à cette opération et critiqua le fait que l’entrée de l’ex-armée ennemie au Congo n’ait pas été débattue au Parlement. Le Chef de l’Etat souligna que le président de l’Assemblée nationale en avait été informé et considérait cette sortie publique comme déloyale et délicate politiquement. Le 24 février 2009, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale Christophe Lutundula Apala Pen Apala et la questeure adjointe Brigitte Kalama démissionnaient du bureau de l’Assemblée nationale. Acculé, Vital Kamerhe démissionnait le 26 mars 2009. Modeste Bahati remit sa démission mais se remit en course pour reconcourir... au même poste...
Heureusement que la majorité avait un homme à la manœuvre: Augustin Katumba Mwanke trop tôt parti! Député inconnu mais hyper puissant, il s’était engoncé dans son strapontin au beau milieu de la dernière rangée de l’hémicycle et conduisit la guerre. Depuis des doigts qui ne quittaient pas son smartphone, il distribuait les rôles, donnait des ordres et attendait les rapports.
L’heure du comptage des voix arrivée, il n’y avait que du Bahati, du Bahati, du Bolengetenge, puis du Bahati, du Bahati, du Bahati, puis du Bolengeteke. La majorité croisa les doigts… La décision avait été prise de défaire Bahati, quoi qu’il en coûte, à plate couture. S’il perdit la guerre, il les fut les armes à la main…
COMBIEN D’ELUS PRO-KABILA?
Ayant longtemps dirigé la questure du temps où VK «laissait tout faire» - à en croire les mauvaises langues - Bahati, qui avait un moment laissé pour la questure le puissant GPI (Groupe Parlementaire des Indépendants, Bahati, Tryphon Kin-kiey Mulumba, Athanse Matenda Kyelu, Baudouin Banza Mukalayi Nsungu, Alexis Thambwe Mwamba) être présidé par le Dép. Tryphon Kin-kiey Mulumba en veillant au grain, avait lentement mais sûrement tissé sa toile et pouvait contrôler une part importante de l’hémicycle…
Et voilà que six ans après, l’hémicycle pourrait revivre la même scène…
A la suite de la démission du 1er Vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale Charles Mwando Nsimba et du rapporteur Robert Ezadri, le Président Aubin Minaku N’Djalandjoku a publié e calendrier des élections.
Jeudi 15 octobre, dépôt, examen et affichage des candidatures retenues. Vendredi 16 octobre, campagne électorale. Samedi 17 octobre, élection du premier vice-président et du rapporteur de l’assemblée nationale.
Ancien Procureur Général de la République, Luhonge Kibinda Ngoy (Katanga, PPRD) est le candidat officiel de la majorité. Mais l’élu de Mbandaka (Equateur) Henri Thomas Lokondo s’est déclaré au même poste et veut croiser le fer avec le candidat officiel de la majorité. «Je me présente en indépendant. Le règlement d’ordre intérieur me l’autorise. Je ne suis pas un indiscipliné. Nous sommes en démocratie. C’est vrai que ma famille politique a formellement désigné un autre candidat, mais si je gagne, ce sera la victoire de la majorité», a-t-il déclaré à la radio TopCongo fm.
Puis: «J’ai été le premier à annoncer ma candidature depuis plus de deux semaines. Cette histoire de dire tout le temps que l’autorité morale a dit, elle a décidé, etc., ce sont des termes inappropriés en démocratie. Encore qu’il ne faut pas abuser de la bonne volonté de l’autorité morale qui, quelquefois, ne décide pas dans le sens qu’on vous communique. J’ai été conseiller privé du Chef de l’Etat. Donc, j’ai également accès à lui. Il sait que je suis candidat. Il ne me l’a pas interdit. Donc, je suis autorisé».
Quel résultat donnera ce duel? Luhonge Kibinda Ngoy part avec toutes les faveurs des pronostics.
Encore faut-il que la majorité - celle qui s’était exprimée à la dernière réunion de Kingakati - soit 315 élus, suive le mot d’ordre. Mais d’ores et déjà, l’opposition prétend contrôler au moins 250 Députés dans la Chambre. Du coup, elle réclamait l’application de la proportionnelle. Soit trois postes au bureau: la deuxième vice-présidence, le poste de rapporteur adjoint, et un troisième siège. De questeur adjoint? Puisque le vote est secret, il reste à retenir son souffle...
Tout le monde a encore à l’esprit, la grande surprise créée le 11 mai 2007 par Léon Kengo Wa Dondo. Candidat indépendant au poste de président du Sénat, il arracha le perchoir, contre toute attente, au Sénateur PPRD Léonard She Okitundu, candidat de la majorité, à l’époque AMP (Alliance de la Majorité Parlementaire).
Samedi 17, test de cohésion grandeur nature. La majorité entend compter ses troupes restées fidèles. Après le G-7, combien d’élus pro-Kabila il en reste à l’hémicycle?
ALUNGA MBUWA.