- lun, 27/11/2017 - 05:35
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Député Lokondo ne raccroche pas
On pourra tout dire de lui. Il restera gravé dans les annales de cette législature qui tire à sa fin. Déjà connu pour ses pertinentes interventions, cet ancien sénateur Henry-Thomas Lokondo Yoka qui, à la faveur des élections de 2011, a changé de chambre, ne laisse jamais passer le détail. Resté longtemps sur les bancs de non-inscrits, il se serait finalement rapproché de la Majorité Présidentielle sans oublier, ni son identité, ni ses convictions.
L’ex-conseiller privé du Président de la République qui aurait gardé un «espace de dialogue» auprès du Chef de l’Etat, s’est toujours comporté en électron libre, lors de ses interventions en plénière comme dans ses initiatives publiques. Dans la procédure qui l’a conduit à adresser une interpellation au Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe, il s’est accroché en direct à la télévision avec le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoku qui a réclamé «du respect» à l’élu de Mbandaka, Equateur provoquant l’ire de celui-ci.
«ANONYMUS».
Depuis, un texte anonyme circule sur les réseaux sociaux faisant penser qu’il émanerait de Henry-Thomas Lokondo Yoka et qui s’en prend au président de la Chambre basse qualifié de «jeune frère» réclamant à son tour de «respect», lui déniant le titre d’homme d’Etat, le qualifiant de «partial et de partisan». Le texte écrit qu’en dépit d’injures venus des communicants de la Majorité Présidentielle stipendiés, nul n’empêchera son auteur anonyme «d’assumer jusqu’au bout (son) rôle de parlementaire».
S’il s’agit du Député Lokondo, celui-ci a transformé son interpellation en motion de défiance après que le Premier ministre Bruno Tshibala eût présenté à l’Assemblée nationale l’économie du projet de loi des finances 2018 quand Lokondo lui avait accordé deux jours plus tôt un ultimatum pour démission. Dans une interview samedi 25 novembre à Radio Okapi, il annonce avoir réuni 125 signatures de ses collègues de l’Assemblée nationale.
«Je vais continuer. Je vais récolter 125 signatures. Ça peut ou ne pas atteindre ce nombre arrêté au moins j’aurai fait mon travail et le reste ne me concerne pas», a-t-il affirmé. Sur l’incident de vendredi 24 novembre, Lokondo dit regretter la violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale par le président, qu’il accuse de lui avoir privé la parole pendant le débat en plénière. «Chaque député a le droit de faire usage des moyens d’informations et de contrôle qui lui est reconnu par l’article 138 de la Constitution. Maintenant, Tshibala et les communicants de la MP sont en train de me vilipender et de m’insulter. Compte tenu de tout ça, j’ai demandé le droit de réponse, il [Aubin Minaku] a refusé parce que c’est lui qui a organisé tout ça», a déploré l’élu de Mbandaka.
Avant l’examen du budget, la plénière a adopté sous une forte tension le rapport sur les conclusions de l’interpellation de Bruno Tshibala.
ALUNGA MBUWA;