- mar, 11/04/2017 - 04:19
A Goma, janvier 2008 à la clôture de la Conférence sur la sécurité et la paix au Nord-Kivu, à Kin le 3 avril 2017 au Palais de la Nation, il sait faire montre de révérence.
Et si, en dépit de son verbe déroutant voire révoltant, fondamentalement, dans son for intérieur, dans ses convictions, dans ses tripes - il est resté le même? Sauf que la politique - c’est vrai - c’est d’abord et avant tout, la parole publique. Si vous ne pouvez le faire, au moins dites-le!
DOUBLE LANGAGE?
Le ministère de la parole! Voilà qui mobilise, transforme, transmute.
A condition d’être une parole crédible c’est vrai! Car il n’existe point de parole qui mobilise qui ne soit crédible. Or, sur ce point, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi a, au moins avec d’autres, peut-être plus que d’autres, contribué le premier à la descente aux enfers d’une certaine image de la Majorité Présidentielle - qui fut sa famille politique - et, du coup, de son Autorité Morale Joseph Kabila Kabange.Il n’empêche! En privé, ses affidés affirment que nul ne l’a jamais surpris «en train d’insulter le Chef». Son Chef traditionnel - le Mwami de Ngweshe, Pierre Ntatabaye du territoire de Walungu - y serait pour quelque chose. Lui et d’autres, ont, plus d’une fois, tenté de le ramener à la raison, à la maison, après l’avoir mis face à face avec le Chef de l’Etat. Ont fait valoir la culture et la coutume Bashi. S’il n’a jamais officiellement fait le pas pour rejoindre formellement
le Chef de l’Etat et renoué avec sa famille de jadis, en privé, vous entendrez qu’il voue un respect familial au Président de la République, dû en partie à ce Mwami de Ngweshe, capitale du royaume où Kamerhe a érigé l’une de ses demeures.
Ses détracteurs avisent et expliquent qu’il use du double langage propre aux gens des montagnes escarpées! A Goma, début janvier 2008, au lendemain de la rude bataille de Mushaki face au général Nkunda, de la énième guerre du Nord-Kivu, Kabila préside la séance solennelle de clôture de la Conférence sur la paix et la sécurité. Du coup, il sent le besoin d’un détail, fait signe à «Vital», assis, trois mètres plus loin au bureau de la Conférence. Président de l’Assemblée nationale, il aurait dû en conduire les travaux. Il en a en revanche accepté le modeste rôle de porte-parole, passant le marteau à l’abbé Nande Apollinaire Malumalu - le même - dont c’est certes la province. Il n’empêche! Kamerhe le prend mal, très mal, mais s’est courbé. Dans les faits, il sera le porte-parole de l’abbé...
Ici, chez lui? Lui qui se destine déjà un rôle national?
N’YA QUE LES IMBECILES...
Aucun conférencier présent dans la Capitale du Nord-Kivu n’ignore que Kamerhe a pris ce choix comme une douche froide, une humiliation personnelle, un incident majeur. N’empêche! Comme le rosier, il se courbera sans se briser...
Lorsque Kamerhe approche le Chef de l’Etat, il se courbe à ce point vers le Président de la République qu’il manque de se renverser, flairant de son front le plancher.
Aucun conférencier n’a manqué cette scène, ni aucun photographe. VK reconnaît et assume ce moment! Le voici près de dix ans après, qui en remet, début avril 2017, à Kinshasa. Entre la bataille de Mushaki et celle du CNSA - pourquoi pas de la Primature - VK assume. Lors du premier round des consultations présidentielles, il avait dit oui, puis non! N’est jamais venu!
Début avril, le voici qui fait reflux... Certes, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas. Or, l’homme qui a écrit «Pourquoi j’ai choisi Kabila» avant de se rétracter et d’en écrire un autre - sorte de mea culpa - pour en faire une belle pub à l’étranger en vue de se disculper, n’en est pas un. Ceci déroute! Pas seulement les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, WhatsApp, etc.) qui se sont moqués du président de l’UNC. Qui n’en a cure!
Que celui qui veut lui jeter la première pierre lève le doigt...
T. MATOTU.