Première Congolaise Cheffe du Gouvernement, elle dit avoir reçu le message de ses compatriotes
  • lun, 29/07/2024 - 13:13

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1616|LUNDI 29 JUILLET 2024.

En écoutant le discours de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, prononcé lundi 22 juillet devant le Président de la République et les membres de son gouvernement, dans la grande salle de l'hôtel Fleuve Congo Kinshasa, lors de l'ouverture des travaux du séminaire gouvernemental, l'un des tout premiers depuis son grand oral intervenu le 12 juin 2024 devant l'Assemblée nationale à la séance de présentation de son programme d'action PAG 2024-2028 qui fut une séance d'investiture de son Gouvernement, on retient deux faits majeurs que la Première ministre présente comme des marqueurs dans l'histoire du pays. « C’est la première fois, déclare-t-elle, qu’un Président de la République est élu à plus de 73 % des voix, ce qui est un plébiscite. Mais c’est aussi, et, surtout, c’est la première fois qu’une femme est nommée Première ministre et Cheffe du Gouvernement ».
En « réitérant » « toute (sa) gratitude, (sa) reconnaissance et (son) engagement « à mériter cette confiance placée en (sa) modeste personne » par le Chef de l'État, Mme Suminwa estime que « globalement, la nomination d’une femme à ce poste de responsabilité a suscité un grand espoir dans nos populations dont les attentes sont à la dimension continentale de notre pays ».
D'où les responsabilités «au regard des attentes de notre Peuple» qu'elle tire de cet avènement historique et du «message» qu'elle a «intériorisé». D'où, «(son) devoir d’y répondre de la meilleure façon possible». « En un mot comme en plusieurs, déclare-t-elle, les Congolais veulent et attendent un changement. Les Congolais exigent la différence. Je serai tentée de leur dire: message bien reçu». Puis : « Je déclare ici que le Gouvernement que j’ai l’insigne honneur de conduire sera un gouvernement du changement, un gouvernement de la différence. Je reste fermement convaincue que le premier changement et la différence que nous devons apporter sont dans notre façon de faire, car nous sommes là pour servir le peuple et non (pour nous) servir». Puis, se tournant vers ses ministres, elle a ces mots : « Votre comportement doit être caractérisé par l’observance des valeurs déontologiques, en agissant, dans l’exercice de vos fonctions respectives avec dévouement, honnêteté, intégrité, dignité, équité, impartialité et loyauté. Nous avons l’obligation collective de moraliser la vie publique en décourageant, toute velléité de corruption ou de détournement».
À ce séminaire dont le thème central était de «sceller le pacte d’engagement citoyen par la promotion de la performance dans la gouvernance et l’implémentation efficace des réformes en exécution du Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 », Mme Suminwa a déclaré s'engager plus que jamais à « la concrétisation effective de la vision de changement telle que prônée par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État. Cette vision qui est essentiellement centrée sur l’homme et totalement axée sur les résultats visés au cours de la mandature 2024-2028 ».
Les tendances observées au niveau économique des premiers pas de l'action de cette femme montrent, à la mi-juin, « une consolidation de la confiance des chefs d’entreprises quant aux perspectives économiques de l’économie nationale», selon les résultats de l’enquête d’opinions de la Banque Centrale du Congo, BCC.
L'action menée par l'équipe économique Suminwa dans «le renforcement des mesures de stabilisation contribue à garantir une relative stabilité tant sur le marché des changes que sur celui des biens et services», note la BCC même si « des prévisions renseignent une croissance de 4,7 % en 2024 contre 5,3 % prévue initialement». Quant à l'inflation, au 12 juillet 2024, elle a ralenti, «se situant en rythme hebdomadaire à un taux de 0,31 % contre 0,39 % la semaine précédente, portant l’inflation cumulée à 8,16 %». Au 12 juillet 2024, le CDF, Franc congolais, s’est établi à CDF 2.790,09 à l’indicatif, «indiquant une appréciation de 2,14 % en rythme hebdomadaire sauf qu'au parallèle, la monnaie nationale s’est légèrement dépréciée de 0,38 %», écrit la BCC. Ci-après, en intégralité.

C’est avec honneur et grand enthousiasme que je me tiens devant vous ce jour, à l’occasion de ce séminaire gouvernemental, qui a pour objectif de susciter en nous, l’intérêt et l’engagement nécessaires pour la concrétisation effective de la vision de changement telle que prônée par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État. Cette vision qui est essentiellement centrée sur l’homme et totalement axée sur les résultats visés au cours de la mandature 2024-2028.

Je tiens à rendre un hommage mérité, à SEM le Président de la République, Chef de l’État pour son leadership visionnaire et lui exprimer ma profonde gratitude pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne, afin de diriger le Gouvernement de la République au cours de son deuxième mandat. Son engagement et sa détermination à sortir notre pays du piège de la pauvreté en vue de l’inscrire dans la trajectoire de l’émergence, ne sont plus à démontrer.

Au moment où nous organisons ce séminaire dont le thème central est « sceller le pacte d’engagement citoyen par la promotion de la performance dans la gouvernance et l’implémentation efficace des réformes en exécution du Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028», et face aux nombreux défis à relever, je réalise, plus que par le passé, combien le choix que le Chef de l’État a porté sur ma modeste personne, au-delà d’être un privilège en tant que première femme dans l’histoire de notre pays à assumer cette fonction, est beaucoup plus une responsabilité au regard des attentes de notre Peuple.

Il n’est plus nécessaire de rappeler que notre Gouvernement arrive dans un contexte sécuritaire qui demeure très difficile. Ce dernier reste marqué principalement par l’escalade du conflit dans la partie Est du pays notamment, la guerre menées par le Rwanda avec ses supplétifs du M23. Ces tensions sécuritaires ont comme conséquences, le déplacement massif des populations, on en compte environ 7 millions à ce jour, sans oublier d’énormes pertes en vies humaines et des destructions du patrimoine national.

Comme vous le savez ou avez pu le constater, le coût global de la guerre est astronomique. Cette situation induit des dépenses exceptionnelles supplémentaires qui auraient pu être allouées au financement du développement national. C’est pourquoi, notre Gouvernement est contraint de déployer tous les efforts nécessaires pour apporter une solution adéquate en vue de restaurer la paix et la sécurité ainsi qu’assurer l’intégrité territoriale mais aussi de rationaliser les dépenses pour préserver la part des investissements prévus dans le PAG 2024-2028.

Ce séminaire constitue donc un cadre idéal pour confirmer solennellement notre véritable engagement de responsabilité, de transparence et d’intégrité pour une gouvernance inclusive et participative axée sur les résultats en vue de garantir le succès dans la mise en œuvre des six engagements du chef de l’État articulés dans le PAG 2024-2028.

Ce séminaire gouvernemental se propose comme objectif global de consacrer les modalités concrètes d’une nouvelle approche du rendement institutionnel visant à améliorer la performance des politiques publiques développées et mises en œuvre au niveau ministériel en mesurant leur efficacité, leur efficience et leur impact.

Il offre donc l’opportunité à chaque membre du gouvernement de s’inscrire individuellement et collectivement en tant que responsable d’une institution de la République, dans le processus de changement de mentalités enclenché par le Chef de l’État afin de parvenir à un nouveau type de Congolais, imbu d’esprit patriotique, imbibé du sens de devoir et de responsabilité, et orienté vers le développement intégral et l’émergence de la RDC.

Au-delà de son rôle de renforcement de capacités managériales, ce séminaire se veut d’être un moment de réflexion, d’introspection et de raffermissement de valeurs morales. Être ministre n’est pas une profession, c’est un mandat, c’est une mission. Et à ce titre, nous sommes tous redevables vis-à-vis de nos concitoyens. Un ministre n’est pas au-dessus de la loi, mais il doit être un exemple. La population nous regarde, la jeunesse nous observe.

De ce fait, ce séminaire constitue également pour nous une réelle opportunité de revenir brièvement sur la substance du Programme qui orientera la décision et l’action du Gouvernement au cours de la période 2024-2028 ainsi que la pertinence des actions retenues par rapport aux résultats attendus en vue de l’amélioration du bien-être de nos compatriotes. Le programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 tel que présenté et adopté lors de l’investiture du Gouvernement à l’Assemblée nationale, est pour moi la réponse programmatique aux six engagements du chef de l’État.

Ainsi, il a levé les options stratégiques majeures et fixé un certain nombre d’orientations politiques jugées opportunes pour guider, éclairer et orienter la décision et l’action gouvernementales ainsi que toutes les interventions publiques qui en découlent aux fins de la concrétisation effective de l’engagement en faveur de l’unité, la sécurité et la prospérité de notre pays. L’ambition étant d’accélérer la transformation structurelle de notre pays et d’en faire une puissance économique, financière et politique au cœur de l’Afrique, dans un horizon raisonnable.

C’est pourquoi, en plus des réformes prioritaires aussi bien structurelles que conjoncturelles dans l’ensemble des secteurs, le PAG 2024-2028 est le cadre référentiel de base pour toutes actions et interventions gouvernementales. Il se veut être ce cadre fédérateur de tous les efforts et les énergies jugées nécessaires pour créer les conditions propices à la transformation du paradoxe congolais en un océan d’opportunités pour bouger les lignes et parvenir à réaliser des progrès significatifs du pays sur la trajectoire du développement durable tel que visé par le Plan National Stratégique de Développement en cours de finalisation en lien aux Objectifs de Développement Durable, ODD.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Comme vous le savez, notre pays, la République Démocratique du Congo, vient de célébrer au 30 juin 2024 le soixante-quatrième anniversaire de son accession à l’indépendance politique.

Depuis l’indépendance d’énormes sacrifices ont été consentis par un certain nombre de ses vaillants fils et filles parmi lesquels je peux citer Kimpavita, Joseph Kasa-Vubu, Patrice-Émery Lumumba et Étienne Tshisekedi wa Mulumba, pour ne citer que ceux-là, qui ont fait et continuent de faire rêver plus d’un et, particulièrement les jeunes. Ces derniers attendent, en effet, de nous membres du gouvernement, la réalisation des actions concrètes permettant de lever résolument les fronts longtemps courbés et, pour de bon, prendre le plus bel élan pour retrouver la voie de la résilience et la prospérité en vue du développement durable dans la paix et la sécurité.

De la même manière que les Congolaises et Congolais étaient tous mobilisés et déterminés, comme un seul homme le 30 juin 1960, en chantant en chœur et fièrement « le débout congolais ! », nous devons, collectivement comme individuellement, nous engager à porter la responsabilité historique de poser les bases d’une indépendance économique et sociale inclusive et méritée. Le temps est donc venu de prendre le bel élan pour changer le narratif et traduire nos engagements en actions passant par des assignations en vue d’inculquer à notre Gouvernement la culture des résultats, de la performance et de redevabilité.

Mesdames et messieurs les Membres du Gouvernement,
Répondant à l’appel à la mobilisation générale lancé par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, nous devons nous inscrire résolument dans une perspective visant à bouger et faire bouger les lignes afin de porter plus haut et plus loin le combat pour la résilience, l’émergence et le développement durable de notre pays.

Ainsi, en vue de la continuité et la consolidation des acquis de la première mandature, notre gouvernement doit imprimer d’entrée de jeu, une dynamique d’actions et d’interventions qui s’ajustent autour de six engagements prioritaires pour les cinq prochaines années.

Pour rappel, il s’agit de :
◗ 1. Créer plus d’emplois pour absorber les dizaines de milliers de jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année et réduire le niveau de sous-emploi ;
◗ 2. Protéger et renforcer le pouvoir d’achat des ménages congolais contre les aléas des prix à l’importation et les variations du taux de change afin de leur garantir une qualité de vie stable et digne ;
◗ 3. Mieux protéger le citoyen congolais afin que la République Démocratique du Congo se rapproche de son destin d’un havre de paix pour le bénéfice de l’ensemble de la région d’Afrique centrale et des Grands Lacs ;
◗ 4. Construire une économie plus diversifiée et plus compétitive ;
◗ 5. Assurer plus d’accès aux services de base en vue d’éliminer progressivement les disparités géographiques entre milieux urbain et rural, entre provinces, entre grandes et petites villes en ce qui concerne l’offre des services sociaux ;
◗ 6. Renforcer l’efficacité des services publics.
Parce que la concrétisation de ces engagements requiert une réponse gouvernementale adéquate, efficace et de qualité, il est de mon devoir en tant que Cheffe du Gouvernement de favoriser le développement d’une coalition forte autour du PAG 2024-2028 et d’une collaboration étroite entre les membres de l’équipe gouvernementale.
Il s’agit aussi de garantir et veiller en permanence l’alignement nécessaire des différentes actions et interventions de chaque membre du Gouvernement au niveau sectoriel au PNSD et aux engagements politiques qui en découlent.
Il s’agit en somme d’assurer :
◗ i. la cohésion de l’équipe gouvernementale,
◗ ii. la cohérence de la politique gouvernementale et
◗ iii. la coordination de l’action gouvernementale dans la mise en mise en œuvre et le suivi-évaluation pour l’atteinte des résultats escomptés.

C’est dans cette perspective que, sous la houlette de Son Excellence le Président de la République, Chef de l’État, j’ai décidé de convoquer les présentes assises en vue de nous sensibiliser sur la nécessité d’aligner toutes les politiques, stratégies, mesures et actions du Gouvernement à la vision du changement impulsée par le Président de la République, Chef de l’État pour cette deuxième mandature.

Ainsi, au regard de la forte demande citoyenne pour le changement des paradigmes, il y a l’impérieuse nécessité de nous mobiliser en tant que parties prenantes à la gouvernance publique pour créer une synergie d’actions et d’acteurs acquis au changement dans le but d’améliorer et renforcer la réponse gouvernementale au regard de nombreux défis auxquels le pays est encore confronté 64 ans après son accession de l’indépendance politique.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Les actions, projets et reformes énoncés dans le Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 se fondent sur une analyse exhaustive de défis et des contraintes structurelles majeures qui entravent l’économie et le développement de la République Démocratique du Congo, lesquelles contraintes doivent être surmontées pour favoriser l’émergence économique du pays.

Pour surmonter ces obstacles, la RDC doit adopter des politiques économiques solides, favoriser la diversification économique, renforcer ses institutions et lutter efficacement contre la corruption afin d’assurer une croissance inclusive et durable. Ces réformes nécessitent une approche intégrée impliquant le gouvernement, les partenaires internationaux techniques et financiers, le secteur privé et la société civile pour garantir des progrès durables.

Compte tenu de l’ampleur de ces contraintes structurelles, le Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 se chiffre à plus de 277.066 milliards de CDF, soit 92,9 milliards de $US pour une période de cinq ans, soit un coût annuel moyen de 55.413,2 milliards de CDF correspondant à environ 18,471 milliards de $US , le coût est totalement couvert par des ressources étatiques et non étatiques, du Pouvoir central et des provinces ainsi que des ETD.
Il traduit la ferme volonté du Gouvernement congolais d’atteindre un double objectif :

◗ Consolider les acquis du premier mandat en vue de parachever l’avènement d’un Congo plus uni, mieux sécurisé, avant-gardiste à la souveraineté affirmée et plus prospère ;
◗ Poser définitivement les jalons d’un Congo émergent dans lequel l’autorité de l’État est consolidée, la solidarité renforcée et les villes connectées pour le meilleur.
Pour atteindre ces objectifs, le Programme d’Actions du Gouvernement définit ses grandes orientations, objectifs, axes d’intervention et actions prioritaires en vue de guider les décisions stratégiques et opérationnelles du Gouvernement.
Ce Cadre d’orientation stratégique est structuré en six piliers qui sont les suivants :
◗ I. Construire une économie diversifiée et compétitive pour créer plus d’emplois et protéger le pouvoir d’achat des ménages ;
◗ II. Protéger le territoire national et sécuriser les personnes et leurs biens ;
◗ III. Aménager le territoire national en vue d’une connectivité maximale ;
◗ IV. Garantir l’accès aux services sociaux de base ;
◗ V. Renforcer les capacités du Congolais pour participer à la construction du pays ;
◗ VI. Gérer durablement et de manière responsable l’écosystème de la RDC face aux changements climatiques.

Ces six piliers du PAG 2024-2028 permettront, par leurs synergies et leurs effets complémentaires et cumulatifs, de consolider les acquis du premier mandat du Président Felix-Antoine Tshisekedi puis d’accélérer le développement économique et social de la RD Congo. Pour rappel, ces six piliers se déclinent en 52 axes stratégiques qui correspondent aux différents domaines d’intervention.

À leur tour, les 52 axes stratégiques se déclinent 326 en actions, projets et réformes qui seront respectivement mis en œuvre par les ministères sectoriels. Certaines de ces actions constituent des exigences immédiates, et d’autres relèvent de la nécessité de transformer structurellement notre société ainsi que notre économie.

La concrétisation de ces ambitions exprimées dans notre Programme d’Actions du Gouvernement appelle la cohésion et la solidarité de toute l’équipe gouvernementale pour susciter l’engagement, la responsabilité et la redevabilité des membres du Gouvernement dans la mise en œuvre du PAG 2024-2028. Elle exige également une réponse robuste et appropriée qui dépend de la qualité et l’efficacité des interventions ministérielles comme les produits d’un système performant de pilotage et de coordination de l’action gouvernementale autour de la Première ministre, Cheffe du Gouvernement.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Distingués invités,
Il est un fait que la R-dCongo, notre beau pays, vit un moment historique et de grande espérance à double titre. C’est la première fois qu’un Président de la République est élu à plus de 73 % des voix, ce qui est un plébiscite.
Mais c’est aussi et surtout que c’est la première fois qu’une femme est nommée Première ministre et Cheffe du Gouvernement. C’est ici le lieu de réitérer à SEM le Président de la République, déjà proclamé Champion de la masculinité positive, toute ma gratitude, ma reconnaissance et mon engagement à mériter cette confiance placée en ma modeste personne.

Globalement, la nomination d’une femme à ce poste de responsabilité a suscité un grand espoir dans nos populations dont les attentes sont à la dimension continentale de notre pays. J’ai intériorisé ce message et c’est mon devoir d’y répondre de la meilleure façon possible. En un mot comme en plusieurs, les Congolais veulent et attendent un changement. Les Congolais exigent la différence. Je serai tentée de leur dire message bien reçu. Je déclare ici que le Gouvernement que j’ai l’insigne honneur de conduire sera un gouvernement du changement, un gouvernement de la différence.

Je reste fermement convaincue que le premier changement et la différence que nous devons apporter est dans notre façon de faire, car nous sommes là pour servir le peuple et non se servir.

Votre comportement doit être caractérisé par l’observance des valeurs déontologiques, en agissant, dans l’exercice de vos fonctions respectives avec dévouement, honnêteté, intégrité, dignité, équité, impartialité et loyauté. Nous avons l’obligation collective de moraliser la vie publique en décourageant, toute velléité de corruption ou de détournement.

À cet effet, dans le cadre du renforcement de l’efficacité de l’action gouvernementale, nous prendrons, dès aujourd’hui, un engagement ferme en faveur d’une gestion publique basée sur la performance et axée sur les résultats.
Aussi, nous engageons nous collectivement et individuellement à mettre en œuvre le Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 tel qu’adopté par l’Assemblée nationale en date du 12 juin 2024, en prenant en compte les méthodes et approches de travail ci-après :

◗ La collaboration interministérielle pour permettre une prise de décision plus efficace et plus coordonnée ;
◗ La Gouvernance collaborative qui implique l’Administration pour atteindre des objectifs communs ;
◗ La gouvernance participative qui vise à impliquer les citoyens dans le processus de prise de décision pour améliorer la transparence, le partage d’information, la participation et la responsabilité ;
◗ La culture du résultat et de la performance. Les politiques ministérielles seront évaluées selon des indicateurs de performance. La culture du résultat doit être diffusée à tous les niveaux ;
◗ L’utilisation judicieuse des ressources financières à disposition des ministères et des agences gouvernementales pour répondre aux besoins de la population à travers la transparence et intégrité, qui sont des critères essentiels pour établir la confiance du public. Les informations sur les dépenses et les revenus doivent être accessibles et facilement compréhensibles ;
◗ Le respect strict des principes éthiques et déontologiques qui sous-tendent la gouvernance publique ;
◗ Le respect des droits humains et de l’égalité entre les sexes.

Au-delà de la mise en œuvre stricte de ces méthodes et approches dans le travail quotidien de l’équipe gouvernementale, j’ai également l’ambition, non démesurée certes, de surfer sur des valeurs pour rendre à notre pays sa grandeur. Et pour y arriver, nous devons prôner l’excellence et mettre au service du pays toute l’expertise requise pour l’atteinte des objectifs fixés.

Autant le processus de votre désignation a été rigoureux, autant je vous exhorte à privilégier l’excellence, dans le choix des collaborateurs qui composeront vos cabinets, sachant que périodiquement, comme l’a si bien rappelé le Chef de l’État, une évaluation sans complaisance sera faite et vous serez seul responsable face à vos choix. Il est donc temps de tourner le dos aux anti-valeurs, au clientélisme, au tribalisme, à la corruption, au détournement des deniers publics. Il faut changer la donne. Chaque fois que la population entendre parler des milliards de Francs congolais, ce sera parce que ces ressources auront été utilisés au profit de programmes et projets de développement en vue d’améliorer leur vécu quotidien.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Nous devons bannir l’exposition d’une vie ostentatoire, d’un luxe insolent alors que la population pour laquelle nous devons travailler pour leur apporter des réponses et des solutions, a du mal à résoudre les questions essentielles liées à son existence. Cela doit changer. L’exemplarité des responsables que nous sommes, nous astreint à être les premiers à respecter nos textes légaux et réglementaires, notamment le Code de la route.

Un ministre n’est pas au-dessus de la loi, mais plutôt un exemple pour la société. Pour cela, je demande au VPM Intérieur d’instruire, sans délai et de mettre strictement en application les textes qui réglementent l’usage des cortèges d’une part et, d’autre part, d’instruire la police par rapport à l’obligation pour tous du strict respect du code de la route y compris pour les officiels. Et ceci n’est qu’un exemple.

Mesdames et Messieurs, Membres du Gouvernement,
Pour rester dans l’esprit du thème principal de cette retraite gouvernementale, chaque membre du Gouvernement sera responsabilisé, au sortir de ce séminaire, par rapport aux missions confiées à son secteur en vue de traduire en actions concrètes et en résultats tangibles les engagements électoraux du Président Félix-Antoine Tshisekedi et les priorités du Programme gouvernemental.

Vous êtes exhortés, à la lumière de l’acte d’engagement éthique que vous signerez en ma présence, à vous abstenir de vous prononcer sur toute affaire pour laquelle vous êtes directement ou indirectement impliqués pour éviter tout conflit, d’exercer soit par vous-même, soit par une personne interposée, toute activité incompatible avec vos fonctions ; de divulguer le secret professionnel et d’utiliser les biens publics pour des fins personnelles.

Après le séminaire, les actes d’engagement éthique signés ici seront complétés par la signature du contrat d’objectifs et de performance (COP) à travers les Lettres des Missions (LdM) comme référentiels de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) par la performance. Ces lettres de mission confiée à chaque membre de l’équipe gouvernementale permettront de renseigner et de s’assurer, en temps réel, que les différents objectifs du Programme du Gouvernement (PAG 2024-2028) sont en train d’être atteints et que les résultats escomptés seront au rendez-vous conformément aux engagements pris.

Ces lettres subiront dans un second temps un travail additionnel avec vos administrations respectives, sous la coordination du Secrétariat général à la Primature et de mon cabinet, qui débouchera sur l’élaboration de feuilles de route sectorielles assorties d’indicateurs de performance qui constitueront la boussole de la mise en œuvre des activités, projets et/ou réformes de chaque secteur.

À mon niveau, en ma qualité de Coordonnateur de l’action gouvernementale, je suis occupée à mettre en place une Delivery Unit pour le suivi et évaluation de toute l’activité de mon gouvernement.
Aux termes de ces assises, un mécanisme de suivi-évaluation des décisions et/ou recommandations formulées ainsi que des principaux engagements pris à l’issue du Séminaire sera mis en place sous la coordination du Secrétariat Général du Gouvernement.

Ce dernier m’apportera tout l’appui et toute l’assistance technique nécessaire en collaboration avec le Secrétariat Général à la Primature, le ministère du Plan en charge de la coordination Gouvernementale au niveau technique, le Cabinet de Son Excellence Monsieur le Président de République, Chef de l’État à travers notamment, le Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS) et mon propre Cabinet.

Messieurs les Vice-premiers ministres, Mesdames et Messieurs les ministres d’État, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Monsieur les Ministres délégués, Mesdames et Messieurs les vice-Ministres, je ne peux terminer mon propos sans remercier toute l’équipe du SENAREC, nos partenaires au Développement que sont la Banque Mondiale et le PNUD, le Secrétariat général du Gouvernement et tous les experts pour tout le travail abattu et le soutien pour l’organisation et la réussite de cet événement.

Enfin, en cette circonstance particulière, je voudrais vous inviter tous à tirer profit de ce séminaire pour que chacun se mette au pas de la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, qui a appelé tous les animateurs des institutions publiques, à quelque échelon que ce soit, à un sens élevé de patriotisme, afin que notre rêve commun à tous, de voir notre Congo dans toute sa splendeur devienne une réalité.

Je vous souhaite de suivre assidûment les thèmes qui seront développés dans les différentes sessions et de fructueux échanges. Chacun sera jugé à l’aune de sa compétence, de ses qualités professionnelles, mais aussi de sa bonne moralité. C’est cela la ligne directrice du Gouvernement de la différence.
Je vous remercie.


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