Veillée d’armes
  • mar, 18/03/2014 - 01:53

La parole est désormais au Chef de l’état. Dans l’intervalle, le pays retient son souffle.

Assez glosé dans tous les sens. Basta les spéculations qui pourrissent et rendent le pays irrespirable. La parole désormais au Président de la République et au Président de la République, Chef de l’état et chef de sa Majorité.
Coupons les ailes aux rumeurs les plus farfelues et faisons-les taire. à en croire la presse unanime lundi, le Chef de l’état s’emploie à réunir sa famille politique - toute sa famille: Bureau Politique de la Majorité Présidentielle, chefs des partis représentés au Parlement, Députés, Sénateurs, gouverneurs des provinces, chefs des missions diplomatiques.
Signe de l’importance du message qu’il va délivrer aux siens, en famille. Comme à chaque fois en pareilles circonstances quand la nervosité s’empare de certains milieux politiques.
Dans son discours à l’ouverture samedi 15 mars de la Session ordinaire de mars 2004, devant les Corps constitués, devant des diplomates, le président de la Chambre haute, Léon Kengo wa Dondo n’a parlé quasi exclusivement que de ça: les Concertations nationales. Juste une phrase au tout début sur une session qui «intervient à un moment où, au plan international, nos relations de coopération connaissent un certain regain d’intérêt et de crédibilité, avec nos partenaires tant multilatéraux que bilatéraux»: la tenue à Kinshasa, «dans l’intervalle du 21 février au 4 mars 2014», d’une «série d’assises internationales dont le XVIIè Sommet des pays membres du COMESA, le Marché commun de l’Afrique australe et orientale, la Vème Table Ronde des conjoints des Chefs d’état et de Gouvernement de l’espace COMESA, la IIème Conférence du Forum Mondial des Femmes Francophones».
Puis: «Aux termes des assises du COMESA, notre pays assume désormais la présidence de cette Organisation sous-régionale pour un an. C’est une avancée diplomatique dont il convient de se féliciter». Cet hors d’œuvre servi, c’est pour embrayer sans transition sur une «session qui intervient aussi et surtout à un moment particulièrement important de l’histoire nationale, marqué par la tenue des Concertations nationales et la fin du processus des pourparlers de Kampala».

«ELLES (QUI) ENGAGENT».
De ces Concertations, il en sera question de bout en bout dans le discours, signe de l’importance que le président du Sénat attache au dossier.
Ces Concertations qui «ont apporté à notre pays un esprit nouveau dans la conduite des affaires de l’état et dans la perception de l’avenir de la Nation. Cet esprit, c’est la cohésion nationale. La cohésion nationale implique, pour les fils et filles de ce pays, de rechercher à tout prix, dans le respect de la Constitution et des lois de la République, le consensus sur toutes les questions qui se posent, afin de maintenir la paix et la concorde ainsi que l’élan de la croissance économique». Ces Concertations qui «ont débouché sur près de 800 recommandations qui engagent le pays à poursuivre des réformes Institutionnelles dans tous les domaines de la vie nationale.
Le Comité national de suivi en a extrait 100, considérées comme prioritaires, pour amorcer ce processus de réformes».

ARTICLES INTANGIBLES.
D’égrener laborieusement, publiquement ces réformes afin que quiconque aurait tendance à les ignorer n’en ignore rien.
«Au plan politique, explique le président Kengo, la retombée majeure, c’est avant tout l’engagement renouvelé de la classe politique de respecter le pacte républicain par le refus de procéder à la révision de la Constitution, particulièrement à celle de ses dispositions déclarées intangibles. Il s’agit ici de l’article 220 ainsi que de tous ceux qui y sont liés.
Une deuxième retombée, c’est aussi l’engagement pris d’organiser le recensement général de la population et de l’habitat ainsi que l’identification de la population avant toute élection, afin de disposer des statistiques démographiques et d’un fichier électoral fiables, ainsi que d’une carte d’identité infalsifiable pour tous les citoyens. Il est temps de crédibiliser notre système représentatif par une répartition aussi juste que possible des circonscriptions électorales et par une détermination plus ou moins sure du corps électoral».

DE L’ABBE-PRESIDENT.
De la Céni, la Commission électorale Nationale Indépendante, et, du coup, de l’abbé-président Apollinaire Malumalu, présent dans l’hémicycle:
«La mise en place d’une véritable administration électorale, apte à conduire le pays à un nouveau système électoral plus transparent et plus crédible, apparaît comme une exigence majeure dans la construction de la cohésion nationale. à l’issue de cette mise en place concertée de la nouvelle administration électorale, la CéNI peut enfin envisager la fixation d’un calendrier électoral tout autant accepté, pour permettre que les élections à tous les niveaux se déroulent dans un climat apaisé».

LA PROMESSE DU CHEF DE L’ETAT.
Puis: «Afin de matérialiser davantage cet esprit de cohésion, les Concertations nationales ont recommandé - et le Chef de l’état a promis - la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale devant comprendre les membres de la majorité, ceux de l’opposition et celle de la société civile.
D’autres Institutions prévues par la Constitution, telles que la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d’état, le Conseil économique et social ainsi que les juridictions judiciaires et administratives inférieures seront également mises en place, afin de parachever le processus de réformes institutionnelles.
Les Concertations nationales ont aussi recommandé la promotion d’un dialogue permanent entre les différentes couches sociopolitiques de la Nation».
Puis, du «Comité national de suivi (qui) a reçu mission d’organiser, chaque année, un forum sur la cohésion nationale.
Cette rencontre devra regrouper les délégués de la classe politique, des institutions publiques et de la société civile. Ce forum sera organisé cette année dans les meilleurs délais.
Aussi est-il nécessaire de recommander à tout le monde - classe politique et société civile confondues - d’adopter chaque jour un langage et des attitudes publiques emprunts de tolérance d’esprit d’écoute et de mesure. Il n’y a de démocratie véritable que là où l’exercice du pouvoir ou des libertés publiques permet la vie en commun, grâce à la paix et à la solidarité intergénérationnelle».

«UN NOUVEAU TOURNANT».
Puis d’en venir à l’économie version Concertations nationales, qui «ont recommandé une série de mesures et d’options dont la mise en œuvre permettra, à coup sûr, un nouveau tournant». Dont «l’option prise de demander au Gouvernement de cohésion nationale de définir une vision commune de la Nation à l’horizon 2030, en impliquant les représentants de toutes les forces vives de la Nation. Cette vision commune devra déboucher notamment sur l’adoption d’un plan de développement national fédérateur et intégrateur, assorti des plans sectoriels. Par voie de conséquence, la nouvelle vision devrait induire un changement de l’orientation de l’économie nationale afin de réduire son extraversion, la rendre moins vulnérable et moins dépendante des importations, grâce notamment au développement de l’industrie nationale de transformation».

«UNE NOUVELLE CROISSANCE».
«Dans le souci d’améliorer les conditions de vie de la population, une autre option est de mettre en phase la croissance économique avec les besoins sociaux de base, impliquant une croissance inclusive, en termes de retombées positives sur le vécu de toutes les couches socioprofessionnelles».
Puis des coups de crosse: «à quoi serviraient les performances économiques si elles ne se traduisent pas par une amélioration du vécu quotidien de la population? Comment y arriver sans une politique juste de répartition équitable des richesses nationales entre les citoyens et entre les provinces? L’enjeu majeur dans ce domaine est celui de l’augmentation du PIB par habitant; ce qui permettra la maximisation des recettes budgétaires.
Ceci n’est possible, à mon avis, que si l’état prend des mesures et crée des conditions incitatives afin de permettre des investissements privés qui, seuls, créent des richesses».
Etc. Etc.

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