Quand le Président se rend au culte des 100 jours de l'équipe Sama, c'est signe qu'il affiche la cohésion
  • lun, 09/08/2021 - 23:49

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°S 1531-1532|LUNDI 9 AOUT 2021.

Nul doute. Entre le Président de la République et son équipe des Warriors, tout baigne dans l'huile.
Tout au moins, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en se déplaçant publiquement et solennellement mercredi 4 août au jardin des Premiers, le long du fleuve Congo, à quelques encablures du Palais de la Nation, siège de la Présidence de la République, et en y assistant à un culte catholique à l'occasion des 100 jours du gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, en visitant, pour la première fois, les bureaux du Premier ministre, a envoyé un message sans équivoque: montrer au monde qu'il croit en cette équipe qu'il a désignée et nommée lui-même et qu'entre lui et ce gouvernement, la confiance est pleine et entière.

Il est vrai que jamais à ce jour, le pays n'avait assisté à un tel événement. Avant lui, on n'avait vu ni Kasavubu, ni Mobutu, ni Kabila fils (le père n'avait pas de Premier ministre) se rendre aussi solennellement au cabinet du Premier ministre.

NON AUX «CAPRICES» DES AUTORITES MORALES.
Sous Matata, Joseph Kabila aurait pu le faire. Les deux hommes paraissaient bien s'entendre au point où Matata passe pour l'homme qui soit resté le plus longtemps à la Primature. Quasiment cinq ans...
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n'aurait jamais pu le faire avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Entre eux, rien n'avait pu vraiment marcher. D'où cette fin électrique de la coalition gouvernementale FCC-CACH qui donna lieu au gouvernement de l'Union sacrée...

A ce gouvernement Sama, le Président de la République a voulu témoigner de sa confiance en cette équipe quand certains auraient pu croire, à l'occasion de récentes brouilles, que telle autorité morale aurait pu battre le rappel de ses troupes ou, mieux, était sur le point de battre le rappel de ses troupes, comme Moïse Katumbi Chapwe alors gouverneur du Katanga, le fit en 2016 sous Kabila annonçant son divorce avec celui, à savoir Joseph Kabila, que son groupe de G-7 ainsi formé - sept transfuges de la majorité présidentielle qui furent ministres, députés et même un conseiller spécial du Président - allait affronter.

Le 22 juillet, à l'ouverture d'un séminaire gouvernemental à Kinshasa dont le thème était «créer une dynamique de changement par la culture de l'excellence et la gestion axée sur les résultats», le Président Tshisekedi n'avait-il pas publiquement appelé ses ministres à ne pas se référer à leurs autorités morales ou chefs de partis, déclarant qu'«il n'y a pas de place pour satisfaire les caprices de quelque autorité morale que ce soit ni pour vous conformer à la logique de vos partis» politiques.

Le président s'inscrivait dans la logique de cette phrase restée célèbre de Jean-Pierre Chevènement prononcée en 1983 quand le ministre français de la Recherche et de l'Industrie décida de quitter le Gouvernement : «Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule».

Plus tard, Jean-Pierre Chevènement va, par deux fois encore, appliquer sa règle : en 1991 lors de l'intervention française en Irak et en 2000 quand ministre de l'Intérieur, il quitte le gouvernement Jospin rejetant la politique menée par le Premier ministre en Corse.

LE PRESIDENT TSHISEKEDI LUI SERT D'«EXEMPLE».
«Le développement passe par la place que les Congolais doivent accorder aux questions d'intérêt national», a déclaré le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge dans une interview à l'occasion de ses 100 jours. Et, il cite quelques actions posées par son Gouvernement en matière de développement : l'amélioration du cadre macro-éconmique caractérisé par l'accroissement des recettes de l'Etat, le taux de change resté fixe depuis son arrivée à la Primature, l'augmentation des réserves de change passées du 20 au 30 juillet, de 1,55 milliard de $US à 1,792 milliard de $US, la reprise de la coopération avec les institutions de Bretton Woods, dont le FMI, des réalisations dans les secteurs des transports aériens, des infrastructures, etc.

Si Sama Lukonde a fait célébrer cette messe d'action de grâce à l'occasion de ses 100 jours, il dit avoir emboîté le pas du Président de la République lorsqu'il avait, à sa prise de fonctions, consacré le pays aux mains de Dieu en faisant célébrer une messe géante au Stade des Martyrs.

«Ici, c'est un exemple que nous suivons. L'exemple de Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi qui, à son entrée en fonctions, a consacré le pays à Dieu. Et nous, dans notre action gouvernementale, nous revenons nous ressourcer ce jour, entre les mains du Très Haut en lui rendant grâce pour ce qu'il a permis d'être accompli depuis notre avènement. Et cela avec l'accompagnement de toutes les Institutions ici représentées», a déclaré Sama Lukonde Kyenge.

Puis : «Au-delà de tout, nous ne devons pas oublier ce qu'est notre mission la plus loyale. C'est celle d'être au service du peuple congolais. C'est aussi l'occasion de nous souvenir de nos compatriotes qui sont dans les zones en conflit et qui souffrent en ce moment pour qu'ils sachent que nos pensées vont vers eux. Nous avons fait une évaluation de notre travail parce que nous avons ce besoin de redevabilité en tant que gouvernement.

Et, au sortir du séminaire que Son Excellence Monsieur le Président de la République a bien voulu clôturer, le Gouvernement sort plus déterminé à accomplir son devoir tracé à travers le programme du Gouvernement tel qu'énoncé par la vision du Chef de l'état. Aujourd'hui, nous voulons notre action beaucoup plus sur le terrain. Et nous voulons, à l'instar de Son Excellence Monsieur le Président de la République, réitérer ce message d'espoir, de cohésion nationale autour de notre pays, la république Démocratique du Congo».

LES CHEFS DES CORPS CONSTITUES PRESENTS.
C'est pour marquer cette cohésion que tous les chefs des corps constitués étaient présents, les présidents des deux Chambres haute et basse, Modeste Bahati Lukwebo et Christophe Mboso Kodia Pwanga, le corps judiciaire, les présidents des institutions d'appui à la démocratie.
Concélébrant de ce culte, le secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien N’Shole s'est dit porteur du message de Mgr Marcel Utembi Tapa.

Il a félicité les ministres pour ce qu’ils ont accompli pendant les 100 jours, les invitant à demeurer dans la bonne direction.
« A l’occasion de cette célébration eucharistique pour les 100 jours du Gouvernement de notre République, le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi, me charge de réitérer ce que tous les évêques ont reconnu et salué dans leur dernier message du mois de juin, que le gouvernement qui travaille sous l’impulsion du Président de la République, à savoir les bonnes initiatives identifiées dans les différents ministères pour améliorer les conditions de vie des congolais ».

Puis : « C’est une joie pour la famille de voir un enfant commencer à marcher sans difficulté. C’est un plaisir de le voir marcher à grand pas mais c’est une grande fierté de le voir courir dans la bonne direction est c’est le cheminement que la CENCO souhaite pour ce gouvernement ».
D. DADEI.


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