Le séisme
  • lun, 21/09/2015 - 02:22

Ceux qu’il a emportés, ceux qu’il a préservés.

Jusqu’à preuve du contraire, le tsunami intervenu le 16 septembre n’a emporté que quelques-uns au Gouvernement, de même qu’au sein des bureaux des assemblées législatives. Mais les secousses et les vibrations déclenchées après la déformation de la croûte de la cohésion de la majorité présidentielle voulue et décidée par le groupe dit du G-7 paraissaient se poursuivre sans désemparer.

Puisque le sacro-saint principe érigé à la majorité présidentielle est tolérance zéro, il convient de savoir puisque l’autre principe - comme il sied - est le resserrement des rangs autour des fidèles, s’il n’existe pas de cinquième colonne, à savoir, des partisans cachés hostiles et au service du camp adverse...
Un vrai travail de fourmi a commencé au sein de la majorité présidentielle qui consiste à ne mettre aucun fidèle...
Il s’agit autant que faire se peut de connaître la vérité sur chacune des déclarations faites, sur chacun des communiqués fendus afin de garantir la sécurité idéologique au sein de la famille... Beaucoup à ce stade ont tendance à clamer leur pureté idéologique afin de conserver un maroquin utile à la veille des scrutins.

AU MANIEMA, LES RANGS SE VIDENT A L’ARC.
La question est de savoir s’ils en ont la conviction... Et ce qu’ils peuvent livrer en retour. Il s’agit de savoir si sous prétexte de clamer leur fidélité à la Majorité, ils ne vont pas rester idéologiquement callés à leur vaisseau originel.
Tous sont visés: ceux arrivés hier (MLC-Bemba aussitôt destitués par le Chairman, ceux arrivés par la même vague du président du Sénat, qui paraissent toujours aussi imperturbables sur leur ligne intelligente). Qui a livré quoi à la majorité? Tous sont passés au crible de la loyauté... Comme toujours en pareille circonstance, c’est au cas par cas. L’exception justifiant la règle! S’il y en a qui passeront à la trappe, il y en a qui seront sauvés. Qui? Sans s’engager vraiment, Kengo joue la partition à la merveille. Du grand art... Au Maniema, les rangs de l’Alliance pour le renouveau du Congo (ARC) se vident. La fédération «désapprouve» la position de son président national, Olivier Kamitatu Etsu. Lors d’une réunion extraordinaire samedi 19 septembre à Kindu examinant la situation politique du parti, la fédération s’est déclarée solidaire avec le bureau politique de la majorité présidentielle. «Les actes ou les comportements individuels des membres des partis politiques, soit-il, autorité morale du parti, n’entraînent pas nécessairement l’engagement du parti, lorsque les organes statutaires n’ont pas décidé quant à ce», a déclaré le vice-gouverneur ARC du Maniema, Jérôme Bikenge Musimbi. Selon lui, le mécanisme statutaire de l’ARC ne permet pas à Olivier Kamitatu «d’agir comme il l’a fait». «Il a agi à titre personnel et par voie de conséquence, l’inter-fédération du Maniema et les 8 fédérations territoriales, nous disons non à la démarche d’Olivier et nous disons que nous demeurons derrière le chef de l’Etat et au sein de la MP», a ajouté Jérôme Bikenge.
Même mouvement en province de l’Equateur où des cadres du PDC (José Endundo) disent ne pas devoir suivre leur chef de parti. Le gouverneur de l’ex-province Equateur, Sébastien Impeto, et des locaux du Parti démocrate-chrétien se sont désolidarisés de leur président national, un des signataires du mémo anti-Kabila. Au cours d’un point de presse samedi 18 septembre à Mbandaka, Sébastien Impeto s’est déclaré loyal à la Majorité présidentielle - d’où le PDC est exclu - et à son autorité morale Joseph Kabila Kabane.

LE PDC GRONDE CONTRE JOSE ENDUNDO.
Sébastien Impeto a tenu un point de presse, peu après son retour de la Capitale, en présence des membres de son gouvernement provincial, dont deux ministres PDC et du MSR, partis signataires de la lettre ouverte du G7.
Pour lui, Endundo n’a consulté ni les membres cofondateurs ni la base du PDC avant de signer cette lettre ouverte et d’adhérer au G7, qui s’est érigé en plate-forme politique. Impeto dit avoir été surpris de suivre par les médias cette prise de position du G7, dans laquelle José Endundo a engagé le PDC. Il estime que ce positionnement n’engage que son signataire et ses coreligionnaires:
«Adhérer à cette vision (du G7) suppose que je démissionnerais tout de suite. Ne pas adhérer suppose que je dois accompagner la vision du chef de l’Etat. Et donc, moi étant gouverneur de l’Equateur ayant été élu sur la liste de la majorité présidentielle, je ne me vois pas, moi, abandonner le chef de l’Etat. Impossible! Je reste soutenir la vision du Chef de l’Etat, jusqu’au bout. Je ne m’inscris pas dans la vision de l’opposition, tel que certaines personnalités du PDC l’entendent faire».
Il a sommé tous les ministres provinciaux dont les partis politiques membres G7 de se prononcer dans les 48 heures pour ou contre l’allégeance à la Majorité présidentielle.
Déjà vendredi, le vice-président national chargé des missions du PDC, Jean-Marie Ilekola, avait pris ses distances vis-à-vis de José Endundo Bononge sur le même dossier, et avec lui, quelques membres du comité fédéral de ce parti.
Il reste que le bureau politique de ce parti à Kinshasa a réaffirmé son soutien total à son autorité morale, le même José Endundo Bononge. Dans une déclaration rendue publique samedi, 52 membres de ce bureau dont sept députés nationaux sur huit que compte ce parti membre du G7 exclu de la Majorité présidentielle, disent soutenir José Endundo Bononge dans son combat politique pour la protection des valeurs démocratiques et républicaines.

MWANDO NSIMBA FELICITE PAR LES SIENS.
L’Unadef félicite Charles Mwando Nsimba pour son «acte courageux». Son comité politique a réitéré son soutien à son président national, le Dép. Charles Mwando Nsimba, un des sept membres du G7 exclus de la majorité présidentielle. Dans une déclaration politique faite samedi 19 septembre dans la Capitale, il le félicite pour son «acte courageux» de quitter son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale. A l’issue de la réunion du comité politique de l’Unadef, le secrétaire général du parti, Léopold Kilembe Sessa, a eu ces mots: «Ce n’est pas facile! C’est même courageux de laisser un poste aussi juteux, aussi important, que la première vice-présidence de l’Assemblée nationale et de se consacrer à son idéologie politique. A savoir: restaurer et consolider la démocratie en République démocratique du Congo». Il s’est réjoui de constater la cohésion de tous les membres du parti autour de l’acte posé par leur président national.
«Tout le monde approuve et ça va dans ce sens que vous allez voir dans quelques jours différentes démissions des membres du parti (de leurs fonctions dans les institutions publiques)», a annoncé Léopold Kilembe Sessa.
L’Unadef a pris l’engagement d’accompagner son président dans sa démarche politique pour la consolidation de la démocratie en RDC. Ce parti dit soutenir tous les partis politiques membres du G7. Ceux-ci ont érigé leur groupe en plate-forme de défense du respect de la Constitution et de l’alternance politique en RDC.
avec AGENCES.


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