Echec patent du Congo dans l'érection de médias professionnels de responsabilité
  • jeu, 04/07/2024 - 11:55

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1613|MERCREDI 3 JUILLET 2024.

OLPA, l'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique et Internews ont organisé jeudi 27 juin à Kinshasa un atelier sur l’évaluation des outils de surveillance et des mécanismes de protection des journalistes au Congo. Une activité organisé avec l’appui financier du Gouvernement suédois dans le cadre du projet de renforcement des radios rurales au Congo (3R-RDC).

Sur les risques de travail du journaliste, Claude Mukeba a démontré que le journaliste se met en insécurité lui-même quand il se met à communiquer pour les acteurs politiques ou d’autres personnes.

Ce professeur à l'ex-ISTI, Institut des Sciences et Techniques de l'Information (actuellement IFASIC, Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication, a eu ces mots : « Il y a un risque que je considère comme pernicieux et sournois auquel on ne fait pas attention et qui vient du journaliste lui-même.

Ce risque, je l’appelle promiscuité entre l’information et la communication, qui se traduit notamment par le cumul de fonctions chez une personne qui est en même temps journaliste et attaché de presse. Les profils de journaliste et de communicant ne peuvent pas marcher ensemble.

Ce risque est dangereux contre le journaliste et aussi contre le journalisme. Si tous les journalistes devenaient communicants, on aura tué le journalisme ».
Avocat au barreau de Mbandaka, défenseur des droits de l’homme, William Baye a exposé sur «la responsabilité des journalistes comme socle du processus de la démocratisation de la RDC ».

«ENDORMIR LA DÉMOCRATIE».
Pour lui, la liberté de la presse est un bon indicateur de la démocratie dans un pays.
Cependant, le journaliste peut contribuer à endormir la démocratie lorsqu’il « perd son indépendance et sa neutralité, ne respecte pas la vérité et se fait maître en racolage pour attirer l’attention vers lui».

« Le journaliste est capable de faire vivre la démocratie tout comme il peut l’endormir. Pour preuve, le journal de 20:00' de la Rtnc pour lequel les gens se bousculaient il y a quelques années pour suivre, n'intéresse presque personne aujourd’hui », a-t-il illustré.

Défenseur de la liberté de la presse, ex-JED, Journaliste en danger, ex- RSF, Reporters Sans Frontières, Scott Mayemba a parlé des outils que la plupart d’organisations de défense de la liberté de la presse utilisent: l’alerte, le communiqué de presse, la lettre de protestation, la conférence de presse, l'appel téléphonique, le rapport annuel, la marche de protestation, la relation et la communication interpersonnelles.

Fort dommage que l'atelier n'ait mis en exergue l'échec patent de l'État et, en premier lieu, du Gouvernement, dans la construction de médias professionnels de responsabilité.

En encourageant dans le chaos la création des médias sans financement, sans publicité commerciale, sans régime d'aide à la presse comme il en existe dans les pays de démocratie vantée, en faisant vivre les médias par le mode de financement politique conduisant à ce que rien ne peut être diffusé sans que cela n'ait été payé au préalable, le système congolais a construit l'irresponsabilité et le harcèlement.

Un journaliste donne une information en répondant aux 5 ou 7 questions de Lasswell et ne saurait faire chercher du résultat à tout prix pour son information sauf à passer pour un harceleur public.
ALUNGA MBUWA.


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