Fatshi premier grand oral
  • ven, 13/12/2019 - 06:39

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES. Le Soft International n°1475|VENDREDI 13 DECEMBRE 2019. Le discours le plus attendu du Président. Dans cet exercice, l’homme de com’ qu’il est, a tout au long de l’année beaucoup voyagé, beaucoup écouté, multiplié gestes et discours jusqu’à l’avant-veille mais le discours attendu vendredi 13 décembre dans la matinée au Palais du Peuple est le père de tous. Discours de gouvernance. Discours test grandeur nature. Jamais, celui-ci ne ressemblera à aucun autre. Ni à celui de Bruxelles devant les siens. Ni à celui de Paris devant la même audience conquise. Ni à celui de New York à la tribune de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Un an après son entrée au Palais de la Nation, alors que l’opposition Lamuka ne baisse pas la garde, a placé à sa présidence tournante à l’un des plus farouches opposants, l’ex-Premier ministre PALU Adolphe Muzitu, le Président de la République doit donner au Congo et au monde des raisons d’espérer. Se conformant à la Constitution du 18 février 2006 en son article 77, al. 2 qui stipule que «le Président de la République (...) prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la Nation», face à un format où l’écrasante majorité installée est FCC-PPRD partenaire au Gouvernement mais aux aguets et sur le pied de guerre, à l’affût du moindre faux pas, si ce discours ne donne lieu à aucun débat institutionnel, il donnera lieu à des commentaires dans des salons ouatés de la ville haute ou dans des bas quartiers connectés. Ce discours arrive alors que le pays entier paraît comme sinistré. Le pays n’a pas pris feu et le gouvernement peut déclarer que «le calme règne sur tout le territoire national sauf...». N’empêche que le spectacle vécu donne l’image d’un Congo sinistré. Dans la capitale, le désastre des pluies envoie l’image de désolation, des morts à chaque pluie, des habitations ravagées, des rues et avenues éventrées, des immondices répugnantes provoquant le dégoût en dépit de l’opération «Bopeto (Kin Propre) annoncée tambour-battant. A Beni, jamais la désolation et la fureur des Congolais n’avait atteint un tel niveau au point d’amener la population «à se prendre en charge elle-même» en allant commettre des actes inconsidérés alertant les Nations Unies qui ont décidé en catastrophe de dépêcher le secrétaire général adjoint en charge des opérations de maintien de la paix, le Français Jean-Pierre Lacroix boudé dans le pays. Précisément à la suite de la montée en puissance des «ADF» dont les crimes à Beni se poursuivent sans désemparer égorgeant à la machette des paisibles habitants. Faut-il signaler les hauts Plateaux de la province voisine du Sud-Kivu et le débat récurrent de programme: gratuité de l’enseignement mais quel enseignement quand la communication officielle continue de poser problème, état de la coalition au pouvoir qui ne paraît pas, en dépit de la sérénité affichée en haut lieu, émettre un message apaisant. Quand le FCC harcèle le gouverneur du Kongo Central, le Président tance «des individus qui tentent de déstabiliser les institutions provinciales en s’attaquant aux gouverneurs». Outre des ordonnances signées il y a des mois, restées non exécutées par des ministres quand des actes de rappel de diplomates sont commentés en sens divers. Cela ne fait aucun doute, le discours attendu au Congrès ne peut qu’être un discours de gouvernance, remettant la vision au cœur de tout. T. MATOTU.


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