Ville morte, à chacun sa vue
  • ven, 19/02/2016 - 04:18

Le précieux coup de pouce des chancelleries.
L’opposition politique qui a appelé à la journée Villes mortes mardi 16 février estime son bilan «très positif». L’UNC Front Citoyen 2016 Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi n’a pas boudé son plaisir en embarquant à bord de son tout-terrain une équipe de reportage de TV5 qu’il a circulée à travers une «ville fantôme», assurant lui-même le commentaire. Un long document aussitôt posté sur les réseaux sociaux. Bien joué. Reste à savoir exactement à quelle heure il a pris ces images et pourquoi il avait besoin de tant se justifier.

COUP DE POUCE DES CHANCLLERIES.
Même commentaire de la secrétaire générale du MLC (Mouvement de libération du Congo) Eve Bazaïba qui note que le mot d’ordre de la ville-morte a été suivi par
tout à travers le pays, mais à différentes proportions à cause des pressions exercées par les autorités sur la population. «Par exemple le cas du [Haut-Katanga où on a vu] le commissaire spécial passer de boutique en boutiques pour demander qu’on puisse les ouvrir, et dans d’autres coins de la République, comme à Kisangani, où les habitants ont subi des pressions». Mais la Majorité présidentielle parle d’un «échec cinglant», à en croire son porte-parole André Alain Atundu Liongo (page 6) appuyé par le porte-parole du Gouvernement Lambert Mende Omalanga qui «félicite la population qui n’a pas répondu à cet appel».
«L’apocalypse annoncé» par les opposants n’a pas eu. «Je me rends compte que la population congolaise est mûre. Elle a refusé de se laisser prendre au piège de ces manipulateurs, dont la plupart justement sont les bourreaux des Chrétiens du 16 février». Il soutient que le Gouvernement n’a pas recouru aux menaces pour contraindre les fonctionnaires à aller vers leurs lieux de service.
Il reste qu’à partir du moment où les principales écoles consulaires occidentales (américaines, françaises, belges, etc.) avaient décrété «écoles fermées» invoquant des «risques évidents d’affrontement» dans les rues des grandes villes, recommandant à leurs ressortissants de se terrer prudemment chez eux, que les médias internationaux et les réseaux sociaux ont fait large écho de ces décisions de fermeture des classes, sachant que ce sont les chancelleries occidentales qui mesurent le mieux le niveau de dangerosité de nos pays, il y avait peu de monde qui pouvait s’aventurer le lendemain dans la rue sans s’assurer au préalable que tout y était calme. De ce fait, il faut reconnaître que le mot d’ordre de «villes mortes» a reçu un véritable coup de pouce.
ALUNGA MBUWA.


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