En province de l’équateur, le décor se met en place pour les confrontations au poste de gouverneur
  • mar, 07/05/2013 - 23:47

Lors des dernières confrontations électorales pour le poste de gouverneur, c’est la MP (alors AMP) qui avait fait mordre la poussière à l’opposition qui présentait deux candidats au moins.

LE SOFT INTERNATIONAL N°1225 ED. LUNDI 06 MAI 2013.

Jean Claude Baende Etaf’Eliko (Maj.) réunit ainsi 60 voix sur 108 sur sa liste contre 28 voix pour Jean-Lucien Busa Tongba (MLC), et 20 voix pour Gabriel Bolenge. Membre PDC de José Endundo Bononge, Bolenge était en indélicatesse avec son parti d’origine. Tandis qu’avec zéro voix, le candidat kengiste, le Sénateur Michel Bongongo clôturait la marche.

Le grand enseignement du scrutin du 13 novembre 2009? Le match s’était joué entre la MP et l’opposition du MLC (Jean-Pierre Bemba Gombo).

On sait que Jean-Lucien Busa Tongba avait fait état d’irrégularités et accusé la Majorité présidentielle de «corruption», ce qu’avait rejeté Louis-Léonce Koyagialo Ngbase Te Gerengbo qui coachait le candidat AMP Jean-Claude Baende.

Depuis le week-end, on sait que le candidat malheureux de l’opposition en 2009 devra affronter le coach du candidat de la MP. C’est donc Louis-Léonce Koyagialo.
Busa et Koyagialo ont chacun déposé son dossier de candidature à Mbandaka, chef lieu de la province.

Après avoir fixé le scrutin pour le 27 mai, la CéNI le prévoit au 7 juin, expliquant que nombre de candidats avaient sollicité un report. Une question reste à régler: est-ce le Bureau actuel de la CéNI ou celui que l’Assemblée nationale est occupé à mettre en place qui organisera ce scrutin?

BUSA DANS SON MEILLEUR RÔLE.
Il reste que ce sont deux personnes qui connaissent parfaitement le terrain qui vont s’affronter.

Ancien collaborateur de l’homme fort du régime Mobutu, Félix Vunduawe Te Pemako (directeur de cabinet de Mobutu), Busa qui passe pour l’un des deux hommes clé de Jean-Pierre Bemba, se trouve à l’équateur sur ses terres. Elu de Budjala (Sud Oubangui, en 2006), il a été cité en 2011 comme le meilleur élu de la province en nombre de voix récoltées et ici, la fidélité aux Mobutu paie. Depuis la fin du Léopard, la province se dit orpheline et rêve du grand soir: sa revanche.

La province a toujours élu, les yeux fermés, ceux qui se réclament de l’ancien Président. En 2006, à la Présidentielle, la province fit carton plein à Bemba. En 2011, en l’absence de Bemba, ce fut à Léon Kengo wa Dondo et à étienne Tshisekedi (pour d’autres raisons) de récolter la mise au détriment du candidat de la MP, Joseph Kabila Kabange.

KOYA SOUVENT À LA MANŒUVRE.
Si l’équateur rêve d’un «Mobutiste», il n’y a pas mieux que Louis-Léonce Koyagialo Ngbase Te Gerengbo.

Ce pourrait être un argument pour l’ancien Premier ministre intérimaire (du 7 mars au 9 mai 2012) qui fut aussi Vice-Premier ministre en charge des Postes et NTI (Nouvelles technologies de l’Information) après avoir géré longtemps la Majorité présidentielle comme secrétaire exécutif adjoint, puis comme secrétaire exécutif a.i après la démission du titulaire Augustin Katumba Mwanke.
Né à Yakoma (Nord Ubangui) en 1947, Koyagialo est surtout connu comme ce gouverneur du Katanga (alors Shaba) qui fit la prison dans l’affaire du «massacre» du campus universitaire de Lubumbashi qui accéléra la chute du régime Mobutu.

Il fut cité comme témoin et - pire comme complice - et accepta de jouer le rôle de verrou. Cet épisode de sa vie a marqué profondément l’homme et pourrait expliquer, à en croire des analystes, pourquoi Koyagialo qui donne de lui l’image d’un grand commis de l’état, décida d’«effacer» tout de sa mémoire et de recommencer sa vie en se rapprochant d’abord du PPRD puis en en prenant la carte. Ce qui est considéré à l’équateur comme un acte de trahison...

Bien que jamais élu à ce jour, Koyagialo a néanmoins souvent été à la manœuvre. En 2006 et en 2011, il fut le témoin à la Présidentielle du Candidat de la Majorité, Joseph Kabila Kabange et il conduisit à la victoire nombre de candidats de la Majorité au poste de gouverneur. Ce fut le cas du gouverneur du Sud-Kivu.

Ce fut aussi le cas du Gouverneur du Maniema.

Blanchi sous le harnais de l’organistion, l’occasion lui est enfin donnée de jouer pour lui-même.

Selon d’aucuns, en déposant son dossier à Mbandaka, Busa a fait fort, même très fort. Mais d’ici le 7 juin, le chemin est encore long.

Alunga mbuwa

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