- mer, 22/10/2014 - 17:53
Busan, Corée du Sud, correspondance.
Le ministre congolais en charge des Postes, Télécommunications et NTIC, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, a fait mercredi 22 octobre 2014 à Busan, en Corée du Sud, sa déclaration solennelle de politique générale devant 3.000 membres venus de 200 pays et devant 150 ministres en charge des Technologies de l’Information et de la Communication. Il est intervenu immédiatement après l’Etat d’Israël dans un groupe qui comptait également la France.
La déclaration du ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba a eu lieu la veille d’un marathon qui verra, pendant une semaine, une centaine de candidats venus de tous les Continents s’affronter pour occuper une cinquantaine de sièges dont les plus emblématiques sont ceux de secrétaire général et de secrétaire général adjoint de l’Union Internationale des Télécommunications, UIT en sigle. Pour la toute première fois depuis de longues années, le Congo a accès au vote d’où il avait été exclu. Notre pays a, en effet, récemment régularisé la situation de ses arriérés, environ 2 millions de FS, qui couraient depuis une trentaines d’années.
Il était 15 heures mercredi à Busan, la deuxième ville de Corée du Sud après la Capitale Séoul et 7 heures du matin à Kinshasa, quand le ministre congolais a pris la parole dans le grand hall de l’énorme auditorium du Centre d’Exposition BEXCO de Busan.
Le ministre a souligné les responsabilités du Congo - «qui bénéficie d’une position géographique privilégiée, se trouvant au centre et au coeur du Continent africain» et dont la taille est celle «d’un sous-continent (…), avec «neuf voisins à ses frontières, situation unique sur le Continent», dans le projet «Connect 2020» que l’Union Internationale des Télécommunications s’applique à mettre en place.
«Le Congo doit assurer 11 connexions internationales terrestres aux points d’arrivée des câbles à fibre optique. Le Congo a réalisé sa connexion au point d’atterrage du câble sous-marin WACS à l’Océan Atlantique. Une première phase de 3.000 km du backbone national fonctionne. Mais le projet s’étend sur 34.000 km», a encore expliqué le ministre, expliquant que «les grandes villes de l’Ouest baignent dans le haut débit»; que «grâce à nos 6 opérateurs qui totalisent un parc-abonnés de 25 millions, la 3G est disponible»; «que la téléphonie mobile facilite le paiement de nos fonctionnaires»; «que les tests pour la 4G sont en cours». Mais le pays doit faire face à un gap. «Le Congo compte 70 millions d’habitants»!
Le ministre Kin-kiey Mulumba a montré que le Congo est désormais «un pays debout», paraphrasant le Président de la République Joseph Kabila Kabange dans son allocution, le 25 septembre devant l’Assemblée Générale des Nations Unies à Washington. «Une économie en marche, un taux de croissance soutenu de 8,5% - qui va atteindre, touchons du bois, deux chiffres l’année prochaine -, des réserves de change confortables, des chantiers d'infrastructures dont des technopôles, à foison», a déclaré le ministre.
Puis d’expliquer que le Gouvernement a décidé de rapatrier le siège de l’Union Africaine des Télécommunications à Kinshasa, son siège légal que l’UAT quitta dans les années de crise et de faire du Congo qui lança le premier réseau africain des satellites terrestres, de même que le premier réseau de téléphonie mobile, «la plaque tournante de l’environnement technologique du Continent».
Auparavant, il a salué les succès engrangés par la Corée du Sud devenue en moins de vingt ans l’une des dix premières économies du monde. Et de déclarer: «Voilà ce qu’une vision commune et partagée, ce que le dynamisme et l'inventivité, c’est que la sécurité et la stabilité peuvent apporter à un pays, à un peuple et à l’humanité».
De souligner que la Corée du sud «interpelle nous, Africains, dont nombre de pays, avaient le niveau de développement de la Corée du Sud lors de l’accession à nos indépendances» dans les années 60.
Ci-après le texte intégral du discours du ministre congolais Tryphon Kin-kiey Mulumba devant la Conférence des Plénipotentiaires de l’Union Internationale des Télécommunications.
DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DE SEM LE MINISTRE DES POSTES, TELECOMMUNICATIONS ET NTIC DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO A LA XIXEME CONFERENCE DES PLENIPOTENTIAIRES A BUSAN, COREE DU SUD.
Busan, Corée du Sud, 22 octobre 2014,
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général de l’UIT,
Mesdames et Messieurs les Ministres et chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Je veux vous féliciter, Monsieur le Président, pour votre brillante élection à la tête de notre Conférence des Plénipotentiaires, dire, au nom du Gouvernement congolais que je représente, toute ma gratitude au Gouvernement de Corée du Sud et, à travers lui, à S.E Madame la Présidente de la République de Corée, pour l’accueil chaleureux qui nous est réservé à moi-même ainsi qu’à ma délégation dans cette ville de Busan, ville d'un pays qui nous interpelle nous, Africains, dont nombre de pays, avaient le niveau de développement de la Corée du Sud lors de l’accession à nos indépendances.
Voilà ce qu’une vision commune et partagée, ce que le dynamisme et l'inventivité, c’est que la sécurité et la stabilité peuvent apporter à un pays, à un peuple et à l’humanité.
Je remercie les organisateurs de notre Conférence historique qui va définir un projet ambitieux pour le secteur des TIC à l’horizon 2020 pour la parfaite qualité de l’organisation de ces Assises, le Secrétaire Général, Dr. Hamadoun Touré et son équipe, pour avoir conduit, deux mandats durant, notre Union avec professionnalisme et pour l’avoir hissée à un niveau de respectabilité qui en fait aujourd’hui une agence de référence du système des Nations Unies.
Je le remercie pour s’être rendu à Kinshasa, la Capitale de notre pays, le 25 juillet 2014 à l’occasion de la célébration décalée de notre Journée mondiale des Télécommunications et de la Société de l’Information, de l’appel lancé sur le virus Ebola dont notre pays est frappé, mais dont il a la connaissance, la maîtrise et l’expertise qu'il exporte.
Cette session étant consacrée aux Déclarations de politique générale en rapport avec notre projet «Connect 2020», je voudrais, Monsieur le Président, en l’espèce, souligner que mon pays bénéficie d’une position géographique privilégiée, se trouvant au centre et au coeur du Continent africain. L’écrivain Franz Fanon a écrit: «L’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo».
Avec ses 2,3 millions de km2, le Congo a la taille d’un sous-Continent, dispose de deux fuseaux horaires. Aller de l’Ouest à l’Est, du Nord au Sud, requiert deux heures d’avion. Le Congo compte neuf voisins à ses frontières, situation unique sur le Continent. De là, des responsabilités que le Congo assume, en l’espèce.
Le Congo doit assurer 11 connexions internationales terrestres aux points d’arrivée des câbles à fibre optique. Le Congo a réalisé sa connexion au point d’atterrage du câble sous-marin WACS à l’Océan Atlantique. Une première phase de 3.000 km du backbone national fonctionne. Mais le projet s’étend sur 34.000 km!
Les grandes villes de l’Ouest baignent dans le haut débit. Grâce à nos 6 opérateurs qui totalisent un parc-abonnés de 25 millions, la 3G est disponible. La téléphonie mobile facilite le paiement de nos fonctionnaires. Les tests pour la 4G sont en cours. Mais le Congo compte 70 millions d’habitants!
S’agissant de la croissance des TIC, une politique de déploiement des Espaces Publics Numériques est mise en place et va permettre l’accès à l’Internet dans les zones rurales où vivent 75% de notre population. Le Gouvernement a mis en place un Comité de pilotage pour le déploiement d’un projet de téléphonie rurale, qui va désenclaver l’arrière-pays, délaissé par les opérateurs traditionnels qui, à leur décharge, doivent mobiliser du matériel lourd, peu adapté dans certaines de nos contrées.
Avec la migration à la TNT, le Congo assurera 97% de couverture de programmes de télévision même si le délai de juin 2015 fixé par notre région, ne sera pas tenu.
Une stratégie de l’administration en ligne va permettre la dématérialisation et la modernisation de nos services publics en faisant dialoguer ceux-ci et en rapprochant l’Etat de ses Citoyens.
Mais la question des contenus locaux et dans nos langues reste posée. Avec des communautés universitaires, des organisations de la Société civile et des professionnels de l’Internet, le Gouvernement s’emploie à leur production, l'Internet ne devant pas être le produit de l'étranger.
S’agissant de la durabilité, les problèmes liés à la cybercriminalité et à la cybersécurité sont pris en compte dans notre nouveau cadre légal qui va bientôt être soumis aux discussions du Parlement.
Enfin, Monsieur le Président, comme l’a dit notre Président de la République Joseph Kabila Kabange, le 25 septembre devant l’Assemblée Générale des Nations Unies à Washington, après les conflits armés auxquels notre pays a fait face, le Congo est désormais «un pays debout», une économie en marche, un taux de croissance soutenu de 8,5% - qui va atteindre, touchons du bois, deux chiffres l’année prochaine -, des réserves de change confortables, des chantiers d'infrastructures dont des technopôles, à foison.
Le Gouvernement a décidé de rapatrier le siège de l’Union Africaine des Télécommunications à Kinshasa, son siège légal que l’UAT quitta dans les années de crise et de faire de notre pays qui lança le premier réseau terrestre des satellites africains, de même que le premier réseau de téléphonie mobile, la plaque tournante de l’environnement technologique du Continent.
Par sa position géographique qui en fait un carrefour naturel des télécommunications, le Congo veut jouer le rôle prépondérant qui est le sien notamment dans le Projet Central African backbone qui va mieux organiser nos efforts d’intégration régionale par la connexion de nos réseaux à fibre optique terrestre.
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général de l’UIT,
Mesdames et Messieurs les Ministres et chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
je vous remercie pour votre bienveillante attention.
Busan 22 octobre 2014,
Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba,
Ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l'information et de la communication.