Face au pouvoir, le député Claude Lubaya affirme son indépendance
  • jeu, 22/12/2022 - 09:52

Toujours aussi critique à l’égard du pouvoir, le député Claudel André Lubaya affirme son indépendance. PARIS, BRUXELLES, KINSHASA.
Le Soft International n°1570 |MARDI 20 DÉCEMBRE 2022.

Généralement assez critique face au pouvoir en place et, face à l'évolution de la situation que vit le pays à une année des élections, le député Claudel André Lubaya s'est dit «inquiet», assumant à nouveau pleinement son indépendance. Dans un texte intitulé «préserver la nation, faire baisser les tensions», l'élu de la ville de Kananga (Kasaï Oriental) souligne la nécessité pour les autorités d'asseoir l'autorité de l'État sur toute l'étendue du pays confronté à des foyers de tensions. Claude Lubaya déplore l'attitude du gouvernement qui, vis-à-vis de nombreux défis, «se montre dépassé». «Dans un pays en guerre, en plus de foyers de tensions disséminés çà et là, le pôle régalien du Gouvernement reste inopérant, aphone, inaudible. Il donne l’impression d’être dépassé par les enjeux», écrit-il. Alors qu'approche le début des opérations d'enrôlement des électeurs, le député note que plusieurs coins du pays sont touchés par des violences armées. Tel Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe, dans le Grand Bandundu. «À l’Ouest, à Kwamouth, à proximité de Kinshasa, la situation sécuritaire se détériore au jour le jour. Le Chef de l’État en attribue la paternité à une main noire que les services peinent à identifier avec tout ce que cela comporte comme conséquences», écrit-il. À cela s'ajoute l'intolérance politique. «L’État est absent, parfois complaisant quand il y est, et souvent dépassé. À haute voix, l’archevêque de Lubumbashi a tiré la sonnette d’alarme. Il y a péril en la demeure et la situation risque de dégénérer si l’on n’y prend garde. Au Kasaï Central, l’intolérance politique y a élu domicile. Aucune voix dissidente n’est autorisée à s’exprimer. Des milices partisanes, à la solde des pouvoirs publics, usent d’une brutalité inouïe à l’endroit de toute opinion contraire. On s’en vante. On banalise. On se tait. Ce n’est pas un dérapage. C’est une dérive inacceptable, inexcusable, intolérable dans une province aux équilibres fragiles». Lubaya constate que les récentes nominations dans la territoriale ont créé des frustrations au sein de la classe politique. «Les dernières nominations dans la territoriale ont fini par achever le peu de cohésion qui nous restait ; de même qu’elles ont contribué à fracturer davantage la Nation. Plutôt que de résoudre un problème précis, elles ont par contre fait mal à un pays qui va déjà très mal. Preuve ? Les protestations n’en finissent pas. Elles fusent de partout pour dénoncer le caractère inique de ces nominations et exiger que les ordonnances y relatives soient rapportées. Pire, elles ont même ébranlé l’Union sacrée, pourtant censée les avoir initiées. Au final, c’est l’autorité de l’État qui s’en trouve contestée et mise à mal», écrit le député. Ce texte est publié après la dénonciation faite récemment par son collègue et ami, le député Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu (Luiza, Kasaï-Central) au sujet de l'intolérance des militants proches du parti au pouvoir de vouloir imposer «la pensée unique» dans l'espace Grand Kasaï. Une tendance également observée dans l'espace Grand Katanga où plusieurs incidents impliquant des partisans du parti présidentiel sont enregistrés.

T. MATOTU.


Related Posts

About author

Portrait de T. MATOTU