- sam, 16/08/2025 - 09:30
Suminwa II : les opposants mis sous pression extrême par l’extérieur
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES. Le Soft International | N°1643 | MARDI 12 AOÛT 2025 |
Le Chef de l’État avait annoncé une équipe d’ouverture, resserrée devant passer sous les 50 membres. À l’arrivée, Suminwa II comprend 54 membres avec la Cheffe du Gouvernement, le chiffre de l’équipe précédente.
On attendait l’arrivée de proches de l’ex-gouverneur milliardaire katangais Moïse Katumbi Chapwe, de l’ex-président Joseph Kabila, de l’opposant «historique de la vérité des urnes» Martin Fayulu Madidi. Aucun de ces visages dans l’équipe dévoilée dans la nuit de jeudi 7 août à vendredi 8 août à 01:30’ du matin.
Le 5 juin 2025 voire depuis la dernière campagne électorale de 2023, Fayulu avait semblé se rapprocher de la famille présidentielle d’abord par une poignée de main devant des télés échangée avec Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dans une salle de la CÉNI, la Centrale Électorale Nationale Indépendante, ensuite par une chaude accolade le 5 juin 2025 qui a fait le buzz dans les médias et dans l’opinion, et l’annonce du «camp de la Patrie» suivi un mois plus tard, le 2 juillet, par une autre accolade avec un autre opposant «ultra radical», l’ex-Premier ministre PALU sous Joseph Kabila, Adolphe Muzito Fumuntsi. Devenu l’un des opposants les plus durs de son «ex-frère», Muzito avait très mal avalé ces brusques retrouvailles après sept ans de tension extrême née après le chaos de de Genève mi-novembre 2018.
Pourquoi Fayulu et les siens ont rétropédalé ? Pourquoi ni un Kabiliste, ni un Katumbiste n’a répondu présent à Suminwa II? Aucun doute, la classe politique d'aujourd'hui est comme celle d’hier, gérée par l’extérieur.
Autant Genève avait été planifiée par l’extérieur dans le cadre d’un projet politique, autant la perspective du dialogue est portée par des puissances qui tiennent à avoir un mot sur le Congo-Zaïre. Rien de nouveau sous le soleil. Tous investissent dans ce «dialogue entre Congolais» qui devra impérativement donner corps à un schéma. Suminwa II sur les traces de Samy Badibanga craché en plein vol, trois mois après son entrée en scène ? Voilà qui traumatisa le premier ministre du jour d’après Matata.
Cela rappelle les pires années de Mobutu poussé au départ par ses «amis occidentaux». Après Washington et Doha, après le Trump-Poutine sur l’Ukraine, à quoi le Congo va-t-il ressembler ? Certes tout est stratégie...