A Kigali visite pleine d’émotion
  • jeu, 28/03/2019 - 04:50

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Un moment d’émotion, le moins que l’on puisse dire. Kigali a mis les petits plats dans les grands pour accueillir Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le Centre des Conférences de Kigali a été éclairé aux couleurs congolaises. Historique. Le nouveau Chef de l’Etat congolais veut briser les tabous. Aussitôt après son atterrissage, accueilli par le ministre rwandais des Affaires étrangères Richard Sezibera et après avoir passé les troupes en revue, il s’est rendu au Palais présidentiel, la résidence officielle de Paul Kagame où il a eu un premier tête-à-tête avec le président rwandais avant de prendre part, avec lui, le lendemain, à l’ouverture de Africa CEO Forum, 7ème initiative du genre du groupe de presse Jeune Afrique. Puis, le voilà au musée du génocide. Gestes très appréciés par son homologue rwandais. Malgré des relations bilatérales historiquement tendues, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a autorisé l’ouverture et l’exploitation de la ligne Kigali-Kinshasa par Rwandair, la compagnie aérienne rwandaise, longtemps promise, jamais réalisée, par l’ancien gouvernement.
«Les problèmes au Rwanda, dans de nombreux cas, deviennent des problèmes en RDC. Et l’inverse est aussi vrai. On ne peut pas résoudre ces problèmes seuls», insiste Kagame. «Nos peuples sont déjà en avance sur nous, dans leur compréhension de l’intégration [africaine]. Ce sont les décideurs qui doivent comprendre désormais comment éliminer les conflits et faire fonctionner l’intégration régionale», poursuit-il avant d’insister: «Nous avons assez de ressources pour régler nos propres problèmes». «Nous devons vous croire», lance-t-il à Félix Tshisekedi après avoir salué les prises de positions du président congolais qui a promis de mettre terme à l’instabilité dans l’est de la RDC en s’attaquant aux milices qui y sévissent.
«Nos pays resteront voisins pour toute la vie (…), se faire la guerre est donc une perte de temps», répond Tshisekedi, chantre d’un règlement des conflits au niveau sous-régional.
«Evidemment, les conflits minent sérieusement le développement. Mais la résolution ne peut pas se faire d’Addis Abeba, siège de l’Union africaine. (…) Les sous-régions aujourd’hui ont acquis une influence importante en Afrique (…). Il faut accentuer leur rôle», insiste Tshisekedi. Sur la crispation des relations diplomatiques entre le Rwanda et l’Ouganda voisin, Kagame trouve «regrettables» que «les choses que nous tentons soient minées par de petites choses».
Tshisekedi considère qu’il s’agit d’«un mauvais moment à passer, difficile, mais nous n’irons pas jusqu’à une escalade de violences entre les deux pays».
«La RDC est là pour apporter ses bons offices. Notre ambition est de construire des ponts entre nous, pas des murs», ajoute le président congolais qui a rencontré Yoweri Kaguta Museveni, le président ougandais, le 22 mars, lors d’une visite à Kampala.
T. MATOTU.


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