Enquête après enquête
  • mer, 13/06/2012 - 07:20

Comment Kabila qui en avait fait son projet social et économique phare de campagne était outré, avait crié à la haute trahison? Comment le Chef de l’Etat avait lancé la traque et ordonné de sévir quiconque serait pris dans la nasse? Comment l’A-dg indélicat a craqué, est passé aux aveux, ainsi que son complice?
La sale affaire...! Triste affaire devant laquelle le tout nouveau ministre des PT & NTIC s’est trouvé au milieu et en fin de semaine dernière alors que répondant à une instruction du Gouvernement, il était plongé dans l’exécution sans faille de la feuille de route et du programme des 100 jours de son ministère qui fait partie du dispositif de mobilisation des recettes du Trésor. Feuille de route et programme d’action des 100 jours lancés peu avant par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon.

LE SOFT INTERNATIONAL N° 1172 DATE 11 JUIN 2012
Tryphon Kin-kiey Mulumba à peine arrivé à ce ministère où maçons, peintres et carreleurs s’activent pour lui donner un air de vie, avait à s’expliquer devant les Députés - continuité des services de l’état oblige! - sur un sombre dossier: le retard mis - et le pourquoi - dans la réalisation du Projet de backbone national de la fibre optique, ce qui a fait rater au pays la connexion au câble sous-marin du consortium WACS lancée le 11 mai à Cape Town, en Afrique du Sud, notre pays se trouvant le seul des 15 états membres à être aux abonnés absents...
Un raté qui, aux dires du Député d’opposition émery Ukundji Ndjovu, auteur d’une trop maligne question orale avec débat, a fait perdre au Trésor public 20 millions de dollars/mois...
Le Député soupçonnait un «important détournement de fonds» qui serait à la base de ce retard préjudiciable aux intérêts du pays. Mercredi 6 juin lors du débat général, face à la bronca des Députés, le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba dit n’avoir rien à cacher aux élus.
Il se dit convaincu: rien dans ce pays ne sera désormais plus jamais comme avant.
Tryphon Kin-kiey lâche un propos subliminal: «je vois, je sens, le mental est différent. Croyez-moi...».
Le ministre explique - jure à mots à peine voilés - qu’il en avait acquis la conviction! Nul, en l’espèce, ne doit plus croire qu’il serait protégé par les structures de l’état... Chacun doit assumer ses responsabilités.
à ce niveau du scandale, les Députés savent que chaque mot du ministre est pesé, qu’il en a certainement tenu largement informé les hautes sphères de l’état, le Chef du Gouvernement Augustin Matata Ponyo Mapon, l’Autorité Suprême du pays, qu’il a certainement reçu quitus - c’est ainsi que fonctionne tout Gouvernement dans le monde - avant de se rendre devant les Députés...
En sollicitant un délai de 48 heures, mercredi 6 juin, en vue de préparer sa réponse, ce fut même sans doute pour s’assurer des nécessaires consultations...
S’il est revenu devant les Députés au terme du délai respecté à la seconde chrono, ce qu’il s’était assuré de ce qu’il allait leur dire:
•Oui, il y a bien eu des fonds sortis des caisses de la BIAC, l’une des trois premières banques commerciales du pays - 3 millions de dollars - en espèces, en pleine journée, un certain 12 août, à 17h16’, atteste la machine enregistreuse de la banque, millions touchés au guichet de la banque par un certain Kalala Matadi, ayant présenté un permis de conduire comme pièce d’identité;
 Oui, l’enquête ordonnée immédiatement après que l’Autorité suprême du pays eût eu vent d’un acte aussi indélicat, aussi ignoble, a conduit à l’arrestation de l’administrateur délégué de la SCPT - Jean-Pierre Muongo wa Shabahanga qui, la veille 11 août, avait rempli une feuille volante, un simple ordre de paiement avec motif «retrait guichet» sur le compte WACS n° 33003455801-81 ouvert à la BIAC, et déposée à la banque;
•Oui, Jean-Pierre Muongo wa Shabahanga, interrogé par la police criminelle, est aussitôt passé aux aveux, a dénoncé un complice, qui, à son tour, a été interpellé, est passé aux aveux. Devant l’énormité de l’escroquerie, l’urgence était d’abord de mettre la main sur les fonds subtilisés avant qu’ils ne se volatilisent...
C’est tellement vrai que si une bonne partie des fonds a été récupérée et relogée sur le compte BIAC, une autre - 300.000 dollars - court encore...
•Oui, outré, y voyant un acte de haute trahison - s’agissant d’un projet économique et social phare en pleine campagne électorale pour sa réélection - le président de la République a aussitôt ordonné l’ouverture d’une action judiciaire contre l’administrateur délégué indélicat, la révocation pure et simple du dirigeant, ordonnant que tout autre complice pris dans la nasse, soit poursuivi devant la justice, réponde de ses actes...
Enquête après enquête: on sait désormais que le Chef de l’état avait confié l’affaire aux services spéciaux qui, orfèvres, avaient reconstitué l’affaire dans ses infimes détails, en commençant par faire craquer l’ad-g Muongo.
Que celui-ci et son complice ont été gardés plusieurs semaines pour des raisons d’enquête. Mais que les services spéciaux ne sont pas un service du procureur! Que c’est la direction de la banque - dont le rôle paraît à l’évidence flou - qui aurait donné l’alerte ou... organisé la fuite (c’est tout comme) jusqu’au service qui traque le blanchiment d’argent sale et d’actes d’enrichissement illicite.
Pourquoi? Cherchez la faute...
Avait-elle été mise à l’écart de la casse ou boudait-elle sa part? Question à 5.000 dollars!
Au moins - et c’est le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba qui tire le chapeau - notre système a fonctionné; il a fonctionné parfaitement, correctement.
Des actes d’indélicatesse sont monnaie courante, en Europe, aux états-Unis, en Asie et... en Afrique. L’important est qu’un système les débusque et qu’ils ne restent pas impunis.
Quand des noms de supposés coupables soufflent au micro et vont de bouche à oreille dans l’hémicycle, le ministre met en garde contre «l’art du soupçon n’est pas digne. Je ne ferai aucune accusation, ce n’est ni acceptable, ni responsable. Ce serait préjudiciable».
Expliquant qu’il n’avait pas connaissance qu’un autre quiconque ait été «mêlé à cette sale affaire» mais qu’il tenait le dossier à la disposition de la justice au cas où elle ne l’aurait pas elle-même, ce qui serait impensable! Le Député Ukundji a réclamé la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire, l’Assemblée nationale en étudiait la formule. Un Député pense au ministre, soupire dans un texto fraternel: «Ton ministère c’est de la patate chaude, Ndugu».Qu’importe! Kkm n’y trouve pas à commenter.
Ci-après, les réponses en deux temps du ministre aux Députés:

•le 6 juin 2012.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale;
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale;
Honorables Députés


I. INTRODUCTION.

Au titre de Ministre en charge des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, en vertu du principe de continuité de l’état, j’ai reçu, aussitôt arrivé au cabinet du Ministère, la question orale de l’Honorable émery Okundji Ndjovu, qui avait eu l’amabilité de me l’annoncer lui-même plusieurs jours avant, alors qu’on s’était trouvé quelque part en ville, par un concours de circonstances, et qu’on socialisait entre élus de 2006, et réelus de 2011.
Je lui en sais gré.
La question orale de l’Honorable Député est la suivante:
«à Monsieur le Ministre des PTT et NTIC,
à Kinshasa/Gombe
Usant des prérogatives que me confèrent la Constitution et le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale principalement en leurs articles 138 et 165, je vous adresse la présente question orale avec débat au sujet de la non connexion de la RDC à la fibre optique».
«Comme vous le savez, la fibre optique, cette technologie de pointe donnant accès à l’internet à haut débit et au moindre coût, a été lancée le lundi 14 mai 2012, en Afrique du Sud. La RDC notre pays n’a pu se connecter à cause de plusieurs raisons préjudiciant le pays tout entier».
«Monsieur le Ministre,
«Les pertes enregistrées par le Trésor Public sont énormes à la suite du retard consécutif aux tergiversations dans la mise en service de la fibre optique dans notre pays. Des chiffres indicatifs parlent: plus de 20 millions USD de manque à gagner mensuellement au stade actuel.
étant donné que cette non-connexion n’est pas de nature à soutenir les efforts du pays vers sa modernisation, sa montée en grandeur et vers la développement de son peuple, je vous demande de bien vouloir fournir, à travers ma modeste personne, des explications à l’auguste Assemblée, au sujet de la non-connexion de notre pays à la fibre.
Je vous remercie»
Honorable émery Okundji Ndjovu,
Député National.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Cette question orale de notre compatriote Député national, validée par votre Honorable, traduit l’intérêt que notre Représentation Nationale accorde aux questions des Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

Auguste Assemblée du Peuple,
Comme vous le savez, ce secteur est l’un des plus dynamiques qui soient aujourd’hui, changeant et se mutant constamment,
porteur de croissance,
susceptible de générer des milliards de dollars/an au Trésor, objet de ruée des investissements, au coeur de la modernité,
que recherche tout Etat,
sur lequel tout Etat, du Nord au Sud, fonde désormais son action pour booster son économie, permettre à ses habitants d’acquérir le statut de Citoyens du monde, par la connectivité universelle qu’elle permet, par les réseaux sociaux, par la fourniture du service universel, que seules souvent et parfois des interventions publiques peuvent permettre, suite à des positions de réserve compréhensibles des opérateurs, dont le souci constant est de maximiser l’investissement - le fameux ratio sur investissement - et qui ne recherchent souvent que des zones rentables...
Toutes les études montrent la corrélation entre le niveau de développement des Etats, le taux de pénétration du numérique et le niveau d’utilisation par leurs habitants des TIC.
Le Gouvernement fait sien, croyez-le, le souci de votre collègue, le Député Emery Okundji Ndjovu et trouve, de ce fait, pertinente sa question.
Pour y répondre, souffrez, Honorables Députés, que je fasse un rappel du processus laborieux, sinueux, tumultueux, de la fibre dans notre pays.
Je souhaite avant rassurer la Représentation Nationale: Le cap est mis par le Gouvernement,
par S. E Monsieur le Président de la République,
qui encore la semaine dernière, lors de nos séances de discussion sur la loi des Finances, qui va vous être présentée sous peu, expliquait clairement toute l’importance qu’il accordai au secteur des Télécoms, à celui des Mines, de l’Agriculture, du tourisme, de l’environemment pour passer d’un budget de moins de 10 miallairds de dollars à celui de plus de 10 milliards de dollars.
La fibre optique est déjà présente dans le pays;
Son arrivée à l’Hôtel des Postes peut être vérifiée, visitée par les Honorables Députés.
à la veille de cette plénière, j’ai visité moi-même personnellement les ingénieurs de la SCPT à l’Hôtel des Postes, qui travaillent souvent sans moyens, mais donnent le meilleur que sait donner l’intelligence appréciée de par le monde l’Homme Congolais;
J’ai visité les salles des machines.
Depuis que je suis à ce Cabinet, je ne fais que ça: écouter, visiter, recevoir, lire.
L’Homme d’état est un homme d’action.
C’est l’homme qui descend sur le terrain, voit de ses propres yeux,, écoute et agit en connaissance de cause.
à ce jour, je n’ai rien décidé, rien signé...
Mais j’ai commencé à me faire des idées.
Croyez-moi, le moment venu, le Gouvernement prendra ses responsabilités, pleines et entières.
Les réformes nécessaires, urgentes, du secteur, qui doivent le dynamiser, ont toujours échoué.
Le secteur public est à l’agonie.
Les réformes que prévoit la feuille de route du Gouvernement demandent de l’écoute, mais de la poigne, un soutien sans faille, de l’accompagnement aussi bien de S.E Monsieur le Président de la République, de S.E Monsieur le Premier Ministre, que des deux Chambres, des Médias, de l’opinion publique - nous sommes en démocratie, pleine et entière - et je souhaite toujours que cette Chambre que je connais bien - ce haut temple de la Démocratie, pour reprendre l’expression appréciée de l’Hon. Président de l’Assemblée Nationale - aide et appuie sans réserve, mais avec bien sûr vigilance - son Gouvernement, donc ses Ministres.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale;
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale;
Honorables Députés,
Je puis vous annoncer que sous peu, dans bientôt quelques semaines, la connexion de la voie nationale - le fameux Backbone national - va être assurée au câble sous-marin du consortium WACS, qui passe à 30 kms de notre littoral à Muanda.
Pour le Congo et pour le Congolais, le numérique que permet la fibre optique, ce n’est plus du domaine de l’utopie.
Ayant ainsi fait cette introduction, mis ces nécessaires points sur les i, je m’en vais vous donner quelques repères de l’histoire tout de même rocambolesque de la fibre chez nous, arrêtée net - heureusement - par S.E Monsieur le Président de la République.
J’aborderai enfin la question du manque à gagner que notre pays aurait enregistré et qui s’élèverait, aux dires de l’Honorable Député, à 20 millions de dollars/mois.

II. HISTORIQUE.

La participation de notre pays dans les projets de câbles sous-marins à fibre optique remonte à la deuxième moitié de la décennie 1990 avec les projets Africa One et SAT-3. De ces deux projets, seul SAT-3 a été réalisé et mis en service en 2001.
Malheureusement, les guerres qui ont secoué notre pays vers la fin des années 1990 n’ont pas permis d’aller jusqu’au bout du projet.
En décembre 2003, le projet WAFS (West Africa Festoon System) voit le jour à l’initiative de l’opérateur public Sud-africain, l’équivalent de la SCPT.
Dès janvier 2004, notre pays adhère au projet.
En mars 2009, le constat d’échec est fait alors que le pays avait payé au consortium WAFS 11.000.000 USD sur sa contribution de 20.000.000 USD.
Le projet WAFS fut un projet régional. Le câble sous-marin partait de Cape Town à Lomé avec des points d’atterrage à Luanda, Muanda, Pointe Noire, Libreville, Limbe au Cameroun, Lagos et Lomé.
Il devait être interconnecté au système SAT-3.
Le non respect des engagements de certains pays a été à l’origine de l’échec de WAFS.
En septembre 2008, cinq opérateurs sud-africains (MTN, Neotel, Broaband Infraco, Vodacom Group et Telkom South Africa) mettent sur pied un nouveau projet: c’est le projet WACS (West Africa Cable System) qui succède à WAFS.
Au lendemain de l’échec de WAFS, la SCPT, avec le concours du Ministère en charge des télécommunications, prend contact avec le consortium WACS en vue de son adhésion au projet.
Ce n’est qu’en décembre 2009 que cette adhésion est enfin acceptée grâce notamment à l’appui de certains partenaires dont la République du Congo Brazzaville, la République d’Angola et la République Sud-Africaine.
Le projet WACS représente un investissement de 600 millions de dollars américains.
La contribution de notre pays est fixée à 25 millions de dollars.
Entre-temps, la SCPT a pris contact avec un autre projet, le Projet ACE (Africa Coast to Europ) piloté par France Télécom/Orange. L’insuffisance des ressources ne permet pas de rester dans les deux projets.
L’adhésion de la SCPT dans WACS devait se confirmer avec l’engagement de payer au consortium WACS cette contribution de 25.000.000 USD.
En février 2010, les 11.000.000 USD versés à WAFS sont transférés sur les comptes de WACS.
En mai de cette même année, le Gouvernement ajoute aux 11 millions de dollars la somme de 5.944.150 USD.
Soit, un total de 16.944.150 USD payés au consortium WACS sur les 25.000.000 dûs.
Ce paiement déclenche la reconnaissance de notre pays par l’équipementier officiel de WACS, le français Alcatel-Lucent, reconnaissait ainsi la SCPT comme partie au contrat.
Au même moment démarrait sur le littoral les travaux de pause du câble sous-marin dont l’atterrage à Muanda a lieu le 18 février 2011.
Malheureusement, la Commission des marchés publics a attribué ce marché de construction de la station - le point d’atterrage - à un touriste indien, qui n’a que son numéro de téléphone, son numéro de chambre d’hôtel, une adresse email dreamcomestrue@hotmail.com (le rêve qui devient réalité) et qui crée de toutes pièces une société-bidon du nom de SMART (élégance).
L’homme qui réclame 12 millions de dollars quand ces travaux reviennent à quatre fois moins, distribue une partie de ces fonds à ses complices, débute l’érection d’une cabane, mais la réaction du Président de la République qui a eu vent d’actes indélicats, est immédiate: il révoque l’ADG de la SCPT, ordonne des poursuites judicaires, réclame la restitution des fonds détournés à la banque, fait résilier le contrat avec Rêvedevientréalité.
Le pays a pris du retard, sinon un grand retard, sur tous les autres 15 pays partcipant au projet WACS.
Il a fallu redémarrer, reprendre toutes les procédures d’appel d’offre.
C’est une longue procédure - qui aggrave encore plus le retard déjà enregistré - mais qui est conforme aux nouvelles lois sur la passation des marchés.
Enfin, c’est en février 2012 que le marché est attribué à l’entrepreneur DORECO.
DORECO a constaté que la cabane de Revedevientréalité n’est pas conforme aux normes et aux exigences de l’équipementier officiel de WACS Alcatel-Lucent - évidemment - et est amené à tout refaire.
Nouveaux gros retard.
Le 11 mai 2012, à 12 h UTC, à Cape Town, quand les 15 pays lancent la connexion de WACS et l’ouverture du Continent à la connexion de très haut débit, notre pays est aux abonnés absents. Depuis une semaine, j’ai été nommé au Ministère, j’ai réservé une fin de non-recevoir à la proposition qui m’est faite de me rendre à Cape Town, pour ne pas faire de la figuration.
Le nouvel Adg de la SCPT s’y est rendu. Il trasmet les assurances du Gouvernement selon lesquelles le pays, même absent au lancement, est ptésent dans le Projet.

II. LA SITUATION ACTUELLE.

Honorable Président de l’Assemble Nationale,
Honorables Membres du Bureau,
Honorables Députés.
Grâce aujourd’hui à l’impulsion personnelle du Chef de l’état et du Gouvernement et d’après le calendrier de la firme DORECO, je peux annoncer la fin de travaux de construction de la station de Muanda mi-juillet.
Une chose est certes de disposer du site - le point d’atterrage - conforme à toutes les règles d’art, et qui doit de ce point de vue être attestée; l’autre est d’équiper ce site.
L’équipementier français Alcatel-Lucent, maître d’oeuvre du consortium WACS, ne pouvait expédier ses équipements au Congo qu’après avoir constaté la fin de travaux de construction de la station, les avoir homologués.
Signe que tout va bien, je reçois cette semaine une délégation de cet équipementier et je me rendrai moi-même à Muanda à cet effet et, le cas échéant, avec une délégation des HonorablesDéputés, dans le cadre de leur mission bien comprise de contrôle parlementaire.
Je peux donc aujourd’hui assurer la Représentation Nationale que le Sommet de la Francophonie bénéficiera des Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication via le câbleur WACS.

II. LE MANQUE à GAGNER.

Honorable Président de l’Assemble Nationale,
Honorables Membres du Bureau,
Honorables Députés.
D’après les données fournies par l’Honorable Député Emery Okundji Ndjovu, le manque à gagner mensuel se chiffre à 20.000.000 USD.
D’une part, mon Ministère qui reconnaît et respecte la qualité des informations dont dispose l’Hon. Député Ukundji, émet des réserves sur ce chiffre qui résulte d’une simulation faite par la SCPT pour obtenir un crédit auprès de la bianque BIAC.
D’autre part, lancé le 11 mai 2012, le réseau WACS n’est qu’à ses débuts.
Il est donc loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière.
Le réseau connaît des pannes de jeunesse comme celle intervenue dans la semaine du 16 au 22 mai 2012 sur le répéteur entre Cape-Town et la Namibie.
Mais c’est vrai, cela ne justifie pas notre absence le 11 mai au lancement de WACS.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés.
Comme vous le savez, le projet de fibre optique figure parmi les mesures d’urgence que le Gouvernement se doit de prendre.
Il figure dans la feuille de route des 100 premiers jours rendue publique par S.E Monsieur le Premier Ministre. Il bénéficie de l’appui sans réserve de S.E Monsieur le Président de la République.
Présentant samedi dernier la feuille de route du Programme Quinquennal du Gouvernement, le Premier ministre, parlant du Domaine de modernisation des infrastructures de base, a cité comme action majeure à lancer le déploiement du réseau de la fibre optique de notre pays.
Rien n’est possible dans ce pays dans ce secteur des TIC sans la fibre optique qui s’impose désormais comme une exigence de croissance, une exigence de développement, une exigence de fourniture du service universel à très haut débit à faible coût, à forte fiabilité et sécurité, une exigence de modernité.
Il n’y aura dans ce pays ni e-gouvernement, ni e-education, ni e-medecine, ni e-commerce, ni e-quelconque sans la fibre optique dont je souhaite vous présenter physiquementun bout.
C’est la fibre qui va permettre au pays de démocratiser les TIC, d’introduire le haut débit sinon le très haut débit qui n’est plus désormais un luxe mais un statut de Citoyen du monde.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale;
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale;
Honorables Députés.
Vous pouvez croire à cet engagement de votre Gouvernement.
Je voudrais enfin très sincèrement remercier l’Honorable Député National Emery Okundji Ndjovu pour l’opportunité qu’il m’a donnée de fournir à la Représentation Nationale des informations majeures sur l’état de grand projet qui, à sa phase prévue par le Gouvernement, doit irriguer notre pays sur 33.000 kms.
Cela dépend du Gouvernement.
Cela dépend du niveau de surveillance qu’exercera la Représentation Nationale.
Je vous remercie.
Kinshasa 6 juin 2012

 Le 8 juin 2012.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale;
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale;
Honorables Députés,
La question orale avec débat de l’Honorable émery Okundji Ndjovu et ma réponse le mercredi 6 juin ont soulevé des questions et contributions de la part des Honorables Députés.
J’ai rangé ces questions extrêmement intéressantes et importantes en quatre groupes de questions liées directement à la question orale de l’Honorable Député:
1. Le câble à fibre optique internationale WACS.
2. La construction de la station de câble de Muanda.
3. Le backbone National.
4. Les besoins en large bande des sociétés minières au Katanga et dans les Kivu.

1. Le câble à fibre optique internationale WACS.

Le consortium WACS est constitué de Parties membres suivantes:
- Congo Telecom (République du Congo);
- Angola Cable;
- MTN (Afrique du Sud);
- Portugal Telecom;
- Cabo Verde Telecom;
- Vodacom Group (Afrique du Sud);
- Vodafone Espagne;
- Neotel (Afrique du Sud);
- Broadband Infraco (Afrique du Sud);
- Telkom South Africa;
- Telecom Namibia;
- Tata Communications
- Botswana Telecom;
- Cable & Wireless;
- SCPT (RDC).
Le consortium est régi par un accord de Construction et de Maintenance (C&MA).
La gestion du câble WACS est confiée au Comité de gestion du consortium qui est secondé par les organes ci-après:
- Le groupe chargé des marchés;
- Le sous-comité financier et commercial;
- Le sous-comité en charge de l’exploitation et de la maintenance;
- Le sous-comité chargé des assignations, routage et restauration;
- Le sous-comité en charge des investissements et des accords; et
- L’Administrateur du Réseau.
Les opérations d’exploitation et la maintenance ainsi que celles des stations d’atterrage WACS sont sous la responsabilité directe de WACS. Chaque partie membre est liée par cet accord.
Du coup, le souci concernant la gestion du point d’atterrage n’a pas lieu d’être.
La contribution minimum dans WACS est de 25.000.000 USD. Celle de notre pays de 25.000.000 USD.
à ce jour, la somme de 19.944.150,65 USD a été payée au consortium.

2. Sur la construction de la station de câble de Muanda.

Plusieurs questions pertinentes ont été posées par les Honorables Députés en rapport avec:
- l’attribution du marché à Smart.
Il faut noter que c’est après le paiement de la somme de 16.944.150,65 USD que la SCPT a été éligible au projet. Le guide pour la construction de la chambre de visite de plage, de la route de câble et de la station d’atterrage a donc été remis.
Entretemps, le programme élaboré par le consortium et l’équipementier français Alcatel-Licent prévoyait à la fin septembre 2010 la fin de construction de toutes les stations de câble du système WACS.
La SCPT a reçu deux offres transmises à l’ancienne structure du Conseil des Adjudications du Gouvernement et a attribué le marché à SMART en novembre 2010.
Or, la station aurait dû être prête trois mois plus tôt en septembre 2010.
L’absence de financement et non un détournement de fonds a constitué la raison de l’absence de notre pays le 11 mai à Cape Towon aux côtés des 15 autres pays au lancement de la fibre WACS.
Il n’empêche! La pose du câble de WACS avait commencé en juillet 2010 et l’atterrage du câble à Muanda était prévu à la date de 18 février 2011.
Le bateau câblier ne pouvait poser le câble à Muanda qu’après la fin de travaux de construction de la chambre de visite et de la route de câble. Si le bateau câblier n’avait pas atteint Muanda à cette date, la SCPT aurait été sommée de faire revenir le bateau moyennant paiement des pénalités de 200.000 USD/jour.
En mars 2011, le Gouvernement signifie à la SCPT son impossibilité de financer les travaux de Muanda.
Un dossier bancable est constitué et les négociations avec les banques commerciales démarrent.
Les banques réclament des garanties, la SCPT offre d’hypothéquer l’Hôtel des Postes, les banques estiment que cet Hôtel desPostes n’a pas de valeur bancable.
Si la BIAC accepte de rester dans la course, elle réclame une garantie de l’état que seule la Banque Centrale peut offrir.
Et la garantie est octroyée étant donné l’importance économique et sociale du projet.
- Sur l’attribution du marché et les critères de choix.
Après la résiliation du contrat de Smart, un autre appel d’offres est lancé en janvier 2012 conformément à la loi n°10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics.
Cinq firmes sont contactées: DORECO, France Telecom, CITCC, SDIS-Congo et Huawei Technologies RDC.
Seules CITCC, DORECO et SDIS-Congo présentent une offre.
Si DORECO ne va pas disparaître avant la fin de travaux, la question ne se pose pas.
- Sur la comparaison des coûts des stations de câble.
Un rapport WACS indique que le coût angolais est de 4.640.076 USD, celui de MTN Nigeria de 8.286.818, celui de MTN Ghana de 9.775.263 USD, celui de Congo Telecom avoisine les 7.000.000 USD.
Les coûts ne sont pas les mêmes partout, les contextes sont très différents.
- Sur l’atterrage du câble à Muanda.
L’atterrage s’est produit le 18 février 2011 au moyen des deux bateaux câbliers commis à cet effet. Après l’opération de pose de câble, ces bateaux sont repartis. L’événement a été largement couvert par la télévision, par la presse nationale et internationale.
Dire qu’un bateau câblier qui mouille dans les eaux territoriales n’est pas correct.

3. Le backbone national.

La liaison backbone Phase 1, Kinshasa-Muanda longue de 637 km et Kinshasa-Brazzaville, a été financée par le Gouvernement pour un montant de 34.000.000 USD. Elle comprend neuf (9) stations et a été installée en 2009. Les travaux de pose de câble sous-fluvial vont bientôt démarrer.
La liaison Kinshasa-Kasumbalesa passant par Masimanimba, Tshilenge et consort d’un montant de 221.000.000 USD n’est pas encore en construction.
à ce jour, aucun décaissement en faveur de ce projet n’est effectué.
étant donné que le chantier n’est pas encore ouvert, aucune personne ne se trouve sur le terrain.
Les blessés qu’on aurait signalés ne sont pas connus par mon Ministère.
En ce qui concerne la connexion des villes et localités qui ne sont pas situées le long de la route nationale, le Ministère recherche un financement additionnel pour construire des bretelles.

4. Les besoins en large bande des sociétés minières du Katanga et de deux Kivu.

Les études de faisabilité pour offrir le haut débit au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et au Katanga ont été réalisées en 2012. Elle prévoit le déploiement d’un réseau backbone Est qui sera interconnecté soit au câble sous-marin SAECOM soit au câble sous-marin EASSy qui sont logés dans l’Océan Indien.
En ce qui concerne la couverture nationale en câble à fibre optique, il existe un plan directeur élaboré par le Ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication.
Ajoutons qu’en l’espèce, toutes ces infrastructures de câbles à fibre optique constituent le réseau de référence conformément aux dispositions de la loi-cadre 013/2002 du 16 octobre 2002, spécialement aux dispositions pertinentes du Titre IV de cette loi.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale;
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale;
Honorables Députés,
Lors de ma réponse à l’Honorable Député Ukundji, j’ai bien souligné la capacité du pays, la volonté et la détermination du Gouvernement sous la Vision de S.E Monsieur le Président de la République de mener à terme ce projet – le Backbonne national et la connexion à la fibre WACS - qui reliera notre pays aux Autoroutes de l’information, en clair à la Société de l’Information.
J’ai dit que le service public est à l’agonie.
La banalisation du numérique et donc l’offre de service universel requiert une vraie politique, nécessite de gros moyens financiers, que l’état ne peut fournir mais qu’il peut et doit mobiliser.
L’état n’a pas vocation de faire des affaires. Mais ces questions de l’information sont liées à la sécurité des états, donc à la sécurité des Citoyens.
Nous sommes dans le meilleur et le pire.
Le Gouvernement recherche des formules et le Parlement comme autorité budgétaire doit y veiller.
- Sur Congo Cable.
J’ai reçu hier seulement un document s’y rapportant transmis par le COPIREP. C’est un dossier parmi d’autres.
- Sur l’ARPC.
Je suis Ministre. J’ai les pleins pouvoirs. L’ARPTC n’est pas un ministère dans un Ministère.
- Sur le sort des 3 millions de dollars de la BIAC.
Un certain Kalala Matati, sur base d’un permis de conduire, sur simple Ordre de débit, a retiré en pleine journée 3 millions de dollars au guichet, à la BIAC.
Le dispositif de veille – la police financière, le Senaref – qui traque le blanchiment de l’argent sale et l’argent illicite s’est déclenché et a été mis en alerte.
La signature de la pièce de banque est celle de l’Adg de la SCPT.
L’Autorité Suprême du pays a frappé impitoyablement, immédiatement. C’est bien son rôle. Qui peut le plus peut le moins…
L’Adg indélicat a été interpellé, a reconnu sa signature et les faits. Il a dénoncé un complice, aussitôt mis aux arrêts.
Il fallait d’abord récupérer les fonds. Une bonne partie l’a été et a été relogée à la BIAC.
Il y a à ce jour à notre disposition aucun élément quelconque de preuve qu’un autre quiconque ait été mêlé à cette sale et triste affaire.
L’art du soupçon n’est pas digne.
Je ne ferai aucune accusation, ce n’est ni acceptable, ni responsable. Ce serait préjudiciable.
Mais je tiens le dossier à la disposition de la Justice.
Les scandales financiers sont monnaie courantes dans le monde, à l’Est comme à l’Ouest, ou au Sud.
Tout est à l’honneur de notre système d’avoir sévi. L’impunité n’est pas acceptable. J’en ai acquis l’intime conviction.
Le mental que je sens, que je vois est autre.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale;
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale;
Honorables Députés,
Encore une fois, je remercie l’Honorable Ukundji pour sa question parfaitement pertinente qui m’a permis d’éclairer la Représentation Nationale.
Je vous remercie infiniment.

Kinshasa, Vendredi 8 juin 2012.

Categories: 

Related Posts