Dans la guerre de la pandémie de Covid-19, Muyembe, Munyangi et Batangu s’affrontent sans masque et sans mesures barrières
  • dim, 24/01/2021 - 00:40

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1514|VENDREDI 22 JANVIER 2021.

Dr Muyembe Ntamfum n’est guère optimiste sur l’efficacité de deux protocoles de traitement contre le coronavirus autorisés par le ministère de la Santé publique, à savoir le Manacovid du pharmacien Batangu Mpesa du Centre de recherche pharmaceutique de Luozi, ainsi que l’Arti-covid du chercheur Jérôme Munyangi.

Dans les réseaux sociaux, il pleut, depuis des mois, des anecdotes laissant croire à des rapports plutôt sulfureux entre les chercheurs et autres experts r-dcongolais engagés dans la lutte contre le coronavirus. Un média en ligne a fait passer Jérôme Munyangi comme menant une vie de golden boy aux frais du Trésor, tuant ses journées à coup d’onéreuses réceptions dans des restaurants huppés de la Capitale. Un autre s’en est pris à Muyembe, dans un pamphlet apparemment sponsorisé : Muyembe se prendrait pour le centre du monde.

L’utile, c’est lui, les autres sont futiles et n’auraient que balivernes et loufoqueries comme panacée face la pandémie. Muyembe lui-même s’est dit victime des insultes et des menaces de mort. Il s’est aussi indigné, devant la presse, des agissements des ministres des Finances, du Budget et de la Banque centrale qui lui font des girouettes pour obtenir des fonds sollicités par l’équipe de riposte. Même la Banque mondiale n’a pas été épargnée, accusée d’être un sleeping partner, avec «ses décaissements posthumes».

Professeur, docteur Muyembe a aussi donné les preuves, lors de son dernier passage sur une radio privée à Kinshasa, des relations de méfiance et de défiance qui dominent les rapports entre les experts r-dcongolais engagés dans la recherche d’un médicament local contre la pandémie.

JE TE HAIS, MOI AUSSI!
Le coordonnateur de l’équipe technique de la riposte contre cette maladie soutient que les chercheurs r-dcongolais feraient œuvre utile en s’intéressant aux maladies typiques r-dcongolaises comme la variole de singes. Et d’ajouter qu’il existe un protocole international unique pour attester de la qualité d’un médicament que ce soit à Paris ou à Moscou. A demi-mots, le célèbre expert laisse comprendre qu’aussi longtemps que le Manacovid et Arti-covid ne seront pas homologués par les instances pharmaceutiques internationales, il ne les accepterait ni les prescriraient à ses patients.

Le coordinateur de l’équipe technique de la riposte dit par contre nourrir de l’estime pour les vaccins de grandes pharmacies internationales en cours d’inoculation aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. Mais il trouve que la commande de 270 millions de doses sollicitée par l’Union africaine est trop peu par rapport aux besoins du continent. Au Congo, les deux médicaments anti-covid se vendent à plus de 100 US$ et sont déjà disponibles dans certaines pharmacies de la place.

Mais Muyembe avertit les R-dCongolais à ne pas confondre la malaria et la pandémie de Covid-19 d’autant plus que les deux maladies affichent souvent les mêmes symptômes. Provocation ? Muyembe sait pertinemment que « ses concurrents» Munyengi et Batangu se sont fait une renommée avec leurs produits respectifs contre le paludisme, l’Artémisia et le Manalaria.
Les deux antipaludiques n’ont jamais été homologués à l’international, même pas par l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé, rappelle un membre de l’Ordre national des pharmaciens. Et pourtant, ils sont d’une efficacité indéniable et sans effets secondaires notables.

«Comment Jérôme Munyangi peut-il certifier son produit en Europe là où il a failli perdre la vie à cause de ses recherches sur la malaria qui proposaient des solutions à moindre frais?», s’offusque-t-on au Conseil national des ONG pour la santé.
Munyengi a été pris à partie en plein Paris, ses notes de recherche déchirées pour avoir recommandé une simple décoction de grand-mère quand les grandes pharmacies comme Norvatis, Sanofi, etc., investissent plus de 80 millions d’euros sur une molécule antipaludique.

Ce n’est point une révélation, le vaccin anti-covid est aussi une affaire de gros sous. Pfizer, Moderna, etc, tablent sur des milliards de US$ de retour sur investissement... non sans le concours de l’OMS.
Très critiquée sur sa gestion de la pandémie, l’OMS a rejeté, par souci du lucre et la stratégie du croque-mort, ont dénoncé des médias sur le continent, tous les protocoles africains basés sur la pharmacopée dont celui des Malgaches aussitôt qu’ils ont été annoncés. C’est à Madagascar que Munyangi s’était finalement retranché car même à Kindu, il était traqué par les grandes pharmacies.

LES VACCINS DES «ILLIMINATI».
Et pourtant, les différents vaccins fabriqués à la vite se heurtent à un certain scepticisme même en Occident : sept Etasuniens sur dix, six Français sur dix les bouderaient à ce jour selon les sondages. En Afrique subsaharienne, le vaccin aura du mal à se trouver des candidats même parmi les plus de 75 ans, en dehors peut-être de l’Afrique du sud où la situation pandémique est de plus critique par rapport au reste du continent.

Au Congo, les pasteurs des églises dites de réveil, particulièrement à Kinshasa, sont en conflit permanent, mais ils s’accordent à prêcher que le coronavirus est une stratégie des Illiminati et autres occultistes d’en finir avec les Chrétiens et les Africains. Et pourtant, ces églises n’ont pas été frappées par la mesure de fermeture comme des écoles suite à la seconde vague de la pandémie dans l’espoir qu’elles prêcheraient les mesures-barrières et convieraient leurs fidèles à se faire dépister volontiers et se faire soigner s’il le faut. Hélas.

Muyembe a préconisé une présence policière dans ces églises pour contraindre les fidèles à se plier aux recommandations des pouvoirs publics sur covid-19. Le Fonds national de solidarité contre Covid-19 a officiellement bénéficié de 10.000.000.000 de CDF, soit 5 millions de US$ en 2020, alors que les dépenses de l’Etat contre la pandémie sont au-delà de 50 millions de dollars.

Pourtant, des hôpitaux qui ont pris en charge les malades ne sont pas encore payés. Alors que le chef de l’Etat avait demandé au Comité technique de riposte de revoir à un prix raisonnable le prix du «go-pass covid», celui-ci est passé de 30 à 45 US$. Des cas de triche, des vraies fausses attestations de test négatif ont été rapportées.
Muyembe l’admet et dit avoir traîné un médecin de l’INRB en justice. Même les dons en numéraires et en nature des particuliers et des entreprises ont posé problème.

Ainsi, le gouvernement a décidé que pour 2021, «les dons et contributions apportés par les entreprises au Fonds de soutien à la riposte contre la pandémie du coronavirus au cours de l’exercice comptable 2020 sont déductibles du résultat imposable à l’impôt professionnel sur les bénéfices et profits, à condition que ces dépenses soient justifiées par les pièces comptables». Anguille sous roche.
POLD LEVI MAWEJA.


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