Si le sculpteur Liyolo décidait de priver Badibanga du «Jardin des Premiers»
  • ven, 21/04/2017 - 00:50

Si l’artiste faisait valoir une clause de conscience, invoquant l’Honneur perdu.

Voici un homme qui fait l’unanimité contre lui pour une gestion des plus calamiteuses de l’Etat. S’il y avait un prix à décerner, il ne lèverait certainement pas le creux du pavé.
En attendant que des témoignages plus élaborés viennent à être versés à l’histoire, des bribes commencent à se répandre, des langues se délient jour après jour...
Ainsi, il aurait décidé lui-même d’annuler par deux fois une visite dans le Kasaï natal aux prises avec l’horreur, pris de peur panique. De retour de «sa rencontre au sommet avec le président Trump», il croit être piégé le long du boulevard et réclamé une escorte sécurisée de la Ville. Contre les us et coutumes, à la stupéfaction des connaisseurs, il laisse des conseils des ministres - moments empreints de solennité - se transformer en une ingouvernable pétaudière, ministres et vice-ministres redevenus des élus, sous les ors de la République - s’en donnant à cœur joie, se déchargeant les uns sur les autres, pendant de longues heures, s’en prenant - crime de lèse majesté à des actes présidentiels outre un bilan financier et, par ricochet, économique, qui aura contraint le Président de la République, face au péril suprême, à décider d’arrêter les dégâts, d’anticiper un discours sur l’état de la Nation à avril quand il se tient généralement en décembre, invoquant une clause de la Constitution qui fait de lui le Garant Suprême.

LA CLAUSE DE CONSCIENCE.
Il faut encore attendre les chiffres de cette expérience gouvernementale impossible mais les premiers dossiers de la Banque Centrale montrent une véritable décadence. Remercié brutalement, en direct, à la télé, devant la Nation, et, pour cause, que pourrait représenter pour les générations à venir l’abaissement, l’avilissement, la vacuité absolue?
Nombre d’intellectuels se posent la question quand le débat s’enflamme sur les réseaux sociaux. Face à des dégâts extrêmes, mérite-t-il l’entrée dans le «Jardin des Premiers», ce Panthéon en plein air que le Premier ministre Augustin Matata a eu l’idée d’ériger le long du majestueux fleuve pour célébrer ceux des fils du Congo - la crème - qui, à un moment, ont eu le grand privilège de conduire le gouvernement de la République?
Si le sculpteur Alfred Liyolo Limbé M’Puanga, maître d’œuvre de ces bustes en bronze qui bordent les allées serpentées de ce Jardin des Premiers faisait valoir une clause de conscience, invoquant l’Honneur, en refusant de lui offrir un buste? Hypothèse à considérer dès lors que la Nation ne saurait reconnaître que ses fils les plus dignes.
Lorsqu’un Président aussi tempéré et assagi vient à poser un acte aussi extrême, il y a des conclusions à savoir tirer. Question de responsabilité.
D. DADEI.


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