Au FPI, Constantin Mbengele piégeait les promoteurs des PME
  • mer, 13/07/2016 - 12:43

Les Députés unanimes et très remontés réclament sa tête.

Et la parole se libère... Oui, l’homme dont la tête est réclamée à cor et à cri par une recommandation sans équivoque puisqu’unanime votée le 15 juin 2016 à la clôture de la session mars de l’Assemblée Nationale, Constantin Mbengele Kwete Thamuk avait piégé les candidats aux prêts d’investissement du Fonds de Promotion de l’Industrie qu’il avait apprivoisés préalablement, les faisant chanter, réclamant directement (ou indirectement auprès des banques amies) des rétro-commissions sur des prêts versés de manière fractionnée réduisant du même coup leur capacité de réalisation des projets ou versés via virement dans des banques préalablement sélectionnées. Constantin Mbengele Kwete Thamuk faisait valoir ses mentors en faveur de qui il racontait avoir libéré quelques crédits - et souvent, expliquait-il, des proches de la Présidence de la République ou, mieux encore, des membres de la famille présidentielle mais aussi ses chefs administratifs directs - les différents ministres en charge de l’Industrie - et croyait ainsi en pleine mer agitée avoir élevé des digues, espérant que le flot accumulé ne le renverserait jamais.

Rien n’y fit. Fertile en fourberies, ruses et stratagèmes, comme décrit par Gautier, cela n’a pas empêché la plénière de l’Assemblée Nationale de déjouer les tours de Constantin Mbengele Kwete Thamuk.
Unanime, la plénière a réclamé la tête du DG a.i ainsi que celle de son adjoint, deux individus connus pour leur arrogance irrépressible.
Dès mi-janvier 2015, lors du débat à la suite de l’interpellation (question orale avec débat initiée par le Député Fidèle Likinda Bolom’Elenge) du mandataire public, les élus avaient pris l’engagement de recommander sans attendre auprès du ministre de l’Industrie qui en assure la tutelle sa suspension afin de permettre à la commission parlementaire mise en place d’enquêter plus librement sur des faits allégués de détournement des fonds, d’autres avançaient carrément la thèse de sa destitution du Fonds de promotion de l’Industrie - en réalité une banque d’investissement -, d’autres estimaient au contraire urgent de le déférer directement devant un juge au regard de l’extrême gravité des griefs allégués dans l’interpellation du Député Fidèle Likinda Bolom’Elenge.
L’élu fustigeait la dissolution suspecte trois ans plus tôt - en 2012 - par Mbengele d’une commission interne de recouvrement chargée de contraindre les débiteurs à payer leurs créances auprès du FPI sans qu’elle n’ait été remplacée par le DG a.i par une autre structure similaire de recouvrement. Du coup, des dettes contractées auprès du FPI ne souffraient plus d’aucune pression pour leur remboursement.
En réalité, nombre de promoteurs piégés par Constantin Mbengele Kwete Thamuk étaient bien en peine d’honorer leurs engagements à la suite des fourberies, ruses et stratagèmes, mis en place. Ils étaient réduits à négocier à genoux contre prébende la non réalisation de leurs titres de propriété (en clair, la non vente de biens ou immeubles) déposés en garantie des prêts.

PRETS LIBERES A PETITES DOSES.
Ou les prêts étaient libérés à petites doses - saucissonnés, d’où impossibilité de réaliser le projet pour lequel ils avaient été sollicités - ou les prêts transitaient par des banques amies au DG a.i qui réclamait des rétro commissions ou ces prêts n’étaient carrément jamais versés après que Constantin Mbengele Kwete Thamuk eut usé de tours de passe-passe.
Avec force détails, le Député accusateur Likinda Bolom’Elenge
avait dénoncé devant la plénière de l’Assemblée nationale un savant système de détournement et de corruption mis en place par le DG a.i Constantin Mbengele Kwete Thamuk qui avait abouti à la dissipation d’au moins 140 millions de dollars américains.
Il dénonçait aussi la non réalisation des projets d’investissement par des promoteurs des projets bénéficiaires des crédits, la prise illégale d’intérêts due à l’achat d’un bâtiment désaffecté abritant des services additionnels du Fonds de Promotion de l’Industrie dont le montant a été surévalué à 3.800.000 de dollars américains, la gabegie financière de Constantin Mbengele Kwete Thamuk dont la générosité exemplaire pouvait l’amener à offrir à des promoteurs des projets d’investissement - des amis - des rétro-commissions, à certains de ses agents d’exorbitants frais de missions sans justification, donc illégaux, même à certains qui étaient absents du pays au moment de la mission.
Plutôt que d’œuvrer à aider à fructifier nos PME, le FPI dont les comptes liquides à la suite d’une perception fiscale légale instituée, travaillait au contraire sous les années Mbengele à renflouer les caisses des banques commerciales.
Un cas très éclairant: celui de l’entreprise d’imprimerie Finance Press Group, FPG. Voici un cas connu de tous les services juridiques de ce FPI mais il a suffi que le moindre conseiller juridique du FPI prenne position en faveur de la PME FPG expliquant par note interne qu’elle était en droit de ne rien rembourser au FPI, tant qu’elle n’a jamais bénéficié du prêt pour que les foudres de Constantin Mbengele Kwete Thamuk s’abattent sur l’importun éloigné pour l’exemple de son poste et envoyé paître en brousse. D’autres le suivront afin de faire taire tout autre candidat à la défense du dossier...
Un dossier de crédit de quelques centaines de mille dollars jauni dans les tiroirs du FPI mais qui fut ressuscité incroyablement, en moins d’une semaine, au simple coup de fil d’un banquier, le patron de la Trade Merchant Bank, en abrégé TMB, le sulfureux Robert Levi - donnant des ordres - auprès de qui la PME FPG avait déjà souscrit un crédit grâce à une hypothèque valant plusieurs millions de dollars américains. Alors que la PME FPG attendait que le crédit lui soit versé directement sur son compte Rawbank préalablement notifié par courrier réceptionné au FPI, c’est vers un compte TMB non repris par aucun courrier du FPI (et miraculeusement connu par le FPI) que le crédit fut intégralement dirigé en deux étapes exceptionnellement raccourcies - moins de deux semaines - après que «les documents de déblocage des fonds en faveur du promoteur» - en réalité les accusés de réception - eurent été signés par deux fois par le représentant de la PME FPG lors de deux séances publiques.
Mais la pratique au FPI ne consiste-t-elle pas, au cours de cette séance, à faire signer d’abord les «documents de réception» par le promoteur du projet avant de se voir remettre les chèques ou les documents de virement? Constantin Mbengele Kwete Thamuk et son a-df Damien Simbi Musema) ignorent-ils contestations bruyantes et bousculade qui s’en suivirent dans la petite salle du 1er étage du siège du FPI, avenue Lukusa? Le promoteur de la PME FPG ne s’en alla qu’après que Constantin Mbengele Kwete Thamuk eût assuré qu’il agirait auprès de son ami Robert Levis pour que les fonds soient redirigés vers le compte notifié de la Rawbank. Mais quel responsable du FPI ne saurait témoigner de ces traitements irréguliers courants sous gestion Mbengele?
Bien sûr qu’aussitôt les fonds sur les comptes de la TMB, cette banque qui n’a jamais été un enfant de chœur, se servit en totalité de ce miraculeux fonds - dans un contexte de crise minière et financière aiguë au Katanga conduisant à la fermeture de plusieurs minings, menaçant du coup une petite banque mise en place par un propriétaire de quincaillerie à Lubumbashi (ex-Katanga) qui ajoutait les plus gros taux d’intérêt. En clair usuraires. Il ne faut pas une photo pour imaginer la suite...
«Ceci n’est guère un cas isolé au sein du FPI: si vous ne faites pas patte blanche, vous n’avez aucun accès au prêt FPI. Les opérations retour sont légion», accuse un ancien directeur.
Un crédit de 25.000 euros se retrouvera au final à 242.038 euros! Aucune contestation voire devant le conseil d’administration présidé ce jour là par l’ex-DGA ne sera entendue... Ni par la TMB, ni par Constantin Mbengele Kwete Thamuk mis sous pression et dénoncé auprès de ses différents ministres de tutelle mais qui va essayer d’amadouer la PME en essayant de gagner du temps... Résultat: la PME a réglé ses besoins de départ (acquisitions d’équipements additionnels et fonds de roulement) sur des fonds propres. Elle n’a plus jamais plus eu besoin de recourir au FPI. Depuis, l’affaire a été portée devant les tribunaux par un collectif d’avocats, le cabinet de Mes Mubangi et Palankoy, et le cabinet Me Pacom Kihanda.
Devant la commission parlementaire Kumasamba (du nom de son président Jean-Baptiste Kumasamba Olom, Dép. d’Idiofa, Kwilu), le DG a.i Constantin Mbengele Kwete Thamuk (qui ne sut jamais à la plénière ouvrir la bouche, se perdant dans la lecture confuse des feuilles d’une longue supplique), jura, après s’être transformé en accusateur, distributeur de coups politiques au point de mettre en cause l’intégrité de nos élus, n’avoir jamais perçu «une somme d’argent au titre de commission illicite, expliquant qu’«il s’agit d’une accusation gratuite, sans fondement». Quant aux subventions irrégulières et constamment versées à ses différents ministères ayant l’industrie dans leurs attributions, «il s’agit de ministre de tutelle», soutient Constantin Mbengele Kwete Thamuk. Sans plus d’explication crédible...
«Le FPI est un outil de développement économique au service du Gouvernement et les ministres peuvent mieux expliquer les motivations de subventions dont ils sont bénéficiaires», poursuit le trop généreux DG.
Au cours d’un mois, en avril dernier, le Fonds de Promotion de l’Industrie versa ainsi à son ministre de tutelle au moins plus d’un million de dollars américains (550.000 USD le 15 avril et le 17 avril 2015). Le ministre Germain Kambinga justifie ce paiement par «l’insuffisance des frais de fonctionnement». Les autres ministres et l’Hôtel du Gouvernement apprécieront. Un ministre moyen reçoit 15.000 dollars par mois de frais de fonctionnement réduits depuis à 10.000 dollars américains. Tous les ministres ne seraient donc pas logés à la même enseigne.
ALUNGA MBUWA.


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