- ven, 02/10/2020 - 21:36
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1501|VENDREDI 2 OCTOBRE 2020.
Il se répand peu dans les médias et ne s’exprime pas sauf lors d’apparitions officielles. Il lui arrive de s’isoler voulant se faire oublier. Contrairement à son prédécesseur Jacques Mbadu Nsitu foudroyé dans la Capitale le 19 juillet 2018 à bord de son tout-terrain pris en charge par une escorte de véhicules à l’approche du Palais du Peuple où il se rendait pour assister au discours à la Nation du président Kabila, Atou Matubuana Nkuluki n’est guère porté par le verbe. Il privilégie l’action. Il affiche pourtant le même parcours que celui dont il fut longtemps l’adjoint.
PETITE FORCE TRANQUILLE.
Dans ce territoire Ne Kongo débaptisé au moins trois fois (Bas-Zaïre, Bas-Congo, Kongo Central) trop fier d’être la route par laquelle le pays fut découvert par le navigateur portugais mais a affronté l’homme blanc, en concédant deux martyrs Kimpa Vita et Simon Kimbangu, en donnant son nom au pays, n’y arrive pas qui veut, ne s’y maintient pas qui veut. Il faut des postures en sachant distribuer des coups, en étant capable d’en recevoir et des lourds, en sachant que ces coups peuvent mettre fin à une carrière...
Un an déjà depuis fin août 2019 que l’affaire Mimi - la vidéo du scandale sexuel entre le vice-gouverneur Justin Luemba Makoso et Mimi Muyita Ankiete, l’assistante du gouverneur - a déclenché une crise sans précédent dans cette province, la deuxième du pays au plan économique voire la première, du point de vue du dynamisme et donc du potentiel, et donc très convoitée...
Comme Jacques Mbadu qui défia son propre parti politique (présidentiel) PPRD en se présentant en indépendant à l’élection de gouverneur avant de s’en rapprocher, Atou Matubuana Nkuluki, ancien du parti ARC passé au PPRD avant d’être élu gouverneur et d’adhérer à la plate-forme (présidentielle) FCC, l’affaire du sextape a été l’occasion en or pour ses ex-camarades de régler des comptes, présentant Atou Matubuana Nkuluki comme l’homme qui aurait tout organisé et piégé son vice, en s’empressant, dans une déclaration solennelle, de lui retirer sa confiance, réclamant sa démission ou son éviction par le Président de la République.
Son véritable mal : avoir défié et battu impitoyablement (26 contre 12) le candidat officiel PPRD-FCC, un autre ex-gouverneur du pays Yombe à l’Ouest, le pays du premier président Joseph Kasavubu - Simon Mbatsi Mbatsia - quand ses Cataractes, à l’Est, le pays de Simon Kimbangu, estiment que c’est aujourd’hui leur tour de diriger la province et qu’ils n’entendent rien lâcher.
Après clairement ce qui apparaît comme l’échec d’une réponse politique, est-ce désormais à la justice de trancher? Il est certain que les coups ne paraissaient pas faiblir. Mais l’homme qui ne semblait guère en passe d’être destitué, par toutes formes, poursuit inlassablement ses activités, pose tout acte en lien avec sa fonction, reçoit et est reçu officiellement, dans la Capitale, notamment par la Première Dame du pays Denise Nyakeru Tshisekedi, par l’ambassadeur de Chine à Kinshasa Zhu Jing au moment où il s’apprête à accueillir dans sa province, à Muanda, à l’embouchure du fleuve, le Congrès électif de la presse congolaise membre de l’UNPC qui se tient sous le parrainage de la Première Dame qui effectuera, à cette occasion, une tournée à travers la province.
Quand son adversaire président de l’Assemblée provinciale Pierre-Anatole Matusila Matusila se fait absent, maintient et durcit le bras de fer avec l’exécutif voire une partie de son hémicycle, le gouverneur vaque à ses occupations. Des cadenas qu’un groupe de députés nationaux et provinciaux du Kongo central avaient achetés le 31 juillet pour verrouiller le cabinet du gouverneur n’auront pas servi. Les manifestants furent dispersés par le gaz lacrymogène.
D. DADEI.