Les Goréens sont de retour, toute honte bue
  • ven, 18/12/2015 - 10:22

La Nation les condamne impitoyablement; ils pourraient avoir du mal à se relever politiquement.

Rien ne s’oppose à ce que des réunions aient lieu. Encore moins des concertations d’hommes politiques... d’opposition. Quand on est une opposition et dans une stratégie de conquête de pouvoir, il faut des rencontres, des réunions, des ateliers, des congrès, etc., où il faut ébaucher et harmoniser des stratégies.
Ces rencontres peuvent avoir lieu dans le pays ou à l’étranger, cela ne gêne nullement.
Mais dans le cas de la rencontre des opposants réunie le week-end dernier au Sénégal, sur l’île de Gorée, on est face à une démarche imprudente. D’autres diront une faute politique. Si le pays de Senghor - pays de la Négritude - est un pays respecté pour son histoire, sa culture et que notre pays croisa jadis avec son Authenticité qu’un certain Dominique Sakombi Inongo se fit fort de développer avec brio lors d’une conférence restée mémorable devant un aéropage de scientifiques, le Sénégal est aussi celui - pour qui a de la mémoire - d’un certain Me Abdoulaye Wade - le même ! - qui, alors ministre d’Etat du président Abdou Diouf, fut chargé par l’Organisation de l’Union Africaine d’une mission de médiation auprès de la même opposition lors de l’une des crises récurrentes de ce pays dont la non résolution, écrira l’Histoire, conduisit à l’exaspération de la crise, au déclenchement de la rébellion de l’AFDL, à «la première guerre mondiale africaine», au renversement du régime, à la prise de pouvoir…
Voilà une crise des années Mobutu, la même que le Congo veut aujourd’hui résorber par des réformes économiques et politiques volontaristes.
Côté économie, la roue semble tourner. Rien qu’à voir l’image qui est désormais celle de notre pays. Le Congo, pays qui a attiré le plus d’investisseurs en Afrique… Pour son taux de croissance de plus de 7%, pour sa stabilité macro-économique, pour la stabilité de sa monnaie, son programme d’infrastructures qui se poursuit sans discontinuer et fait changer nos villes à vue d’œil même si on est encore loin d’être Dubaî, etc. Mais cette embellie économique pour un pays à qui on avait promis l’enfer, est menacée par sa classe politique. C’est un opposant qui le déclaré, Jean-Baudouin Idambituo Bakaoto: «Ces dernières années, après des multiples conflits armés (...), notre pays jouit d’une stabilité politique, fruit d’une période de paix sur une grande partie de son territoire (...). Au moment où cette croissance économique marque le pas, en raison des facteurs négatifs sur l’économie mondiale, la crise qui s’annonce, faute de consensus politique à la veille de l’organisation des élections générales dont certaines ont déjà pris des retards considérables, appelle l’ensemble de la classe politique à un sursaut d’orgueil national» (page 10).
L’opposition peut se méfier de la majorité et la défier, elle a ses raisons. Mais d’accepter des prises en charge d’un milliardaire, des voyages payés, des enveloppes et se rendre dans un pays dont un haut responsable qualifia cette opposition d’être «la plus bête du monde» est une faute politique pour elle-même. C’est donner raison à ce jugement prononcé il y a trois décennies. C’est se déconsidérer et déconsidérer son pays…
Quand on voit que parmi ces opposants partis s’entraîner sur l’île de Gorée aux côtés des jeunes de Filimbi et Lucha et autres Balai Citoyen et Y en a marre, il se trouve des sexagénaires - tels Olivier Kamitatu Etsu, Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi, Jean-Claude Vuemba, Mbusa Nyamwisi, Franck Diongo et, ... Gilbert Kiakwama kia Kiziki - la faute devient une honte. L’Eglise catholique du Congo qui avait délégué l’un de siens a vite compris et la faute et la honte à la fois pour le pays et pour le Congo qu’elle a rappelé illico presto son envoyé.
Messe noire ç’en fut une. Nul doute! Complot très certainement.
Président de l’Assemblée nationale congolaise, Aubin Minaku, Ndjalandjoku l’a compris qui a déclaré, à la clôture de la session de septembre que les opposants et membres de la société civile qui ont participé à une réunion sur l’île de Gorée ont en fait pris part à un séminaire d’endoctrinement. Evoquant un rapport des services de sécurité, il affirme que ce groupe est allé apprendre des pratiques subversives afin de réfléchir sur les meilleures voies et moyens pour un soulèvement populaire au Congo. «Les dix politiciens et activistes congolais sont regroupés pour un séminaire d’endoctrinement, organisé à leur intention à l’Institut de Gorée au Sénégal. Les concernés qui nous ont fait rapport entrevoient derrière ce soi-disant partage des expériences électorales, l’ensemble d’informations et pratiques subversives à mettre à la portée des opposants et activistes congolais afin de s’inspirer de la mobilisation des jeunes sénégalais Y en a marre et au-delà des expériences tunisiennes, égyptienne et burkinabé, Balai citoyen», a déclaré Minaku. Pour le président de l’Assemblée nationale, les objectifs «inavoués» de la rencontre de Gorée était de réfléchir sur les meilleures voies et moyens pour un soulèvement populaire en RDC, de constituer un front anti-dialogue, de mettre sur pied des structures subversives, d’obtenir des moyens financiers aux fins des actions de déstabilisation.
ALUNGA MBUWA.


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