Le Palu se règle des comptes
  • mar, 12/11/2013 - 03:06

Le Député Willy Makiashi remplace Mme Lare-Marie Kawanda.

Elle n’aura fait qu’un an, jour pour jour, à la tête de l’administration du Parti Lumumbiste Unifié. L’ancienne ministre des Transports et Communications du Gouvernement Muzito, ancienne Vice-ministre des Transports et Communications du Gouvernement Gizenga, Mme Laure-Marie Kawanda Kayena a été démise de ses fonctions de secrétaire permanent par décision du patriarche Antoine Gizenga Fundji. A sa place, c’est le Député Willy Makiashi qui est nommé. La nouvelle a fait l’objet d’une annonce au jt de 20 heures de la Rtnc - télé - dimanche soir.
Au Parti Lumumbiste Unifié, on est très occupé à éteindre le feu qui a pris l’édifice.
A Limeté, à la permanence du Palu, des jeunes gros bras se réclamant de Laure-Marie Kawanda Kayena, empêchaient quiconque de faire mouvement au dehors et au-dedans de l’enceinte dont l’entrée fait face au boulevard Lumumba. Face à l’effigie géante du patriache, des corps humains - tous de Mayumbu - disent ne pas comprendre... alors que le thème national est à 30% des femmes voire plus! «Qu’a-t-elle fait la Maman?» (il s’agit de Laure-Marie Kawanda Kayena) dont la décision n°PL/SGCP/009/2013 du 8 novembre 2013 «portant nomination du secrétaire permanent et porte-parole du Parti Lumumbiste Unifié - PALU» signé par Antoine Gizenga, vient mettre un terme à une carrière qui peu à peu se construisait après moult éclipses.

APRES LUTTE DE SUCCESSION.
Pharmacienne de formation, Antoine Gizenga Fundji avait semblé frapper un grand coup en l’appelant à la tête de l’administration du Palu!
Et on disait, le dernier de sa vie! Que non! Par décision n°PL/SG/Léo/n°002 du 21 septembre 2012 portant nomination de Madame Laure-Marie Kawanda Kayena en qualité de Secrétaire permanent représentant le Secrétaire général Chef du Parti, le patriarche octogénaire avait en effet évincé celui qui, à ce jour, passait pour son dauphin désigné, Godefroid Mayobo Mwene Gantien.
Avant Mayobo, il y avait eu Thérèse Pakasa depuis lors entrée en rébellion contre Gizenga, Gérard Gifuza, Sylvain Ngabu, puis Mayobo, puis Robert Makina, puis Rémy Mayele, puis Dover Mpango - le seul en réalité venant d’ailleurs, un Tetela du Kasaï Oriental. avec certes Mayobo (on verra!). On pensait la liste clôturée, voici Willy Makiashi, Député Palu de Gungu - on dit le meilleur élu avec plus de 42.000 voix aux dernières Législatives.
Comme toujours, au Palu, depuis peu, rien n’est plus si simple. Depuis qu’en sa résidence de Kintambo au lendemain de son départ de la Primature pour raison de «fatigue physique», le patriarche avait fait face à une bronca de la base qui réclamait la tête de Mayobo Mwene Gantien - alors tout puissant ministre délégué auprès du Premier ministre et qui avait le tort de n’être ni de Gungu, ni d’Idiofa, ni Pende, ni Ambuun, rien qu’un Yanzi du territoire de Bagata mais qui, ces dernières années, ne l’avait jamais quitté d’une semelle, celui sans lequel Gizenga ne prenait place à bord d’aucun avion, celui sans lequel, le Secrétaire général du Palu ne pénétrait pas dans un bureau du temps des années Primature, celui qui, selon une rumeur, lui était si proche qu’il l’aidait à allumer son PC, à pianoter sur la Toile ou l’aidait à s’éloigner quand venait l’heure du repos, etc. - ce qui paraît être comme la lutte de succession est désormaus ouverte et âpre. Défenestrée par Adolphe Muzitu Fumunji dont les crocs devenaient chaque jour un peu plus menaçants au point de se faire appeler «Mfumu Mpa» (le nouveau Chef, le Dauphin), qui invoqua de l’incompétence après moult accidents dans le système des transports, on savait Mme Laure-Marie Kawanda Kayena attendant son heure pour régler de vieux comptes.
Femme de caractère, cette Ambuun d’Idiofa les a en effet réglés. Et sans comment!
Elle a écarté de la liste Palu des Concertations nationales tous les vieux crocodiles qui ont fait leurs temps. Ni Godefroid Mayobo Mwene Gantien. Ni Jean-Claude Mashini.

DE VIEUX CROCODILES EFFACES.
Si «Mfumu Mpa» Adolphe Muzitu Fumunji s’y est retrouvée, c’est au titre d’ancien Premier ministre. Et les deux avaient méticuleusement évité de se retrouver au sein d’un même groupe thématique pour ne pas avoir à se serrer la main...
Encouragée par un dur comme Constantin Kage - un ancien opérateur économique qui a beaucoup fait pour le Palu et parent de l’épouse Gizenga, Anne Mbuba Gizenga - Laure-Marie Kawanda Kayena a fait mieux. Elle venait de faire avaliser sa liste aux dernières réunions de la nouvelle CENI (Commission électorale nationale indépendante) où étaient exclus «tous ces vieux de la vieille», tout comme leurs affidés. C’était trop fort. En réalité, «elle avait surestimé son pouvoir dans la cour du vieux et avait sousestimé la capacité de nuisance des autres», analyse un proche du dossier.
Et cela devenait trop compliqué alors que plusieurs échéances pointent à l’horizon. A court terme, il va falloir faire parvenir au Président de la République la liste du Palu dans les Institutions. «Avec elle, il ne faut pas rêver: ni Mayobo, ni Muzitu, ni l’un des leurs», explique un proche.
Ensuite, il y a les élections. Là non plus, personne ne se faisait aucune illusion. Proche des vieux crocodiles s’abstenir! Enfin, le Vieux patriarche n’est plus assez jeune. Qui sait? Comment gérer le jour après?
Selon toutes les confidences, l’homme qui aurait porté le coup fatal, c’est l’ancien DirCaba de «Mfumu Mpa», Jean-Claude Mashini, un ancien candidat Premier ministre. Faisant valoir sa qualité de neveu de Maman Anne Mbuba Gizenga, l’épouse du patriarche, contre l’oncle Constantin Kage trop «règlement des comptes», explique-t-on quand partout on parle «cohésion», il a levé le gros lot et placé Willy Makiashi. Par la grande porte, le pouvoir revient à Gungu, au secteur Lonzo, aux Pende. Qui dit mieux?
Jouerait-il pour le camp de «Mfumu Mpa»? Beaucoup le soupçonnent. Mais la guerre est loin d’être terminée. Dans le Bandundu, des grappes humaines se formaient et s’échauffaient même si Makiashi a juré de recoller les morceaux du Palu. En reprenant notamment langue avec «Mama Thérèse Pakasa, notre mère à tous», avoue-t-il.
D. DADEI.

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