Kagame sous pression inédite des Occidentaux
  • lun, 22/07/2024 - 15:05

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1614|LUNDI 15 JUILLET 2024.

La Belgique a appelé jeudi 11 juillet le Rwanda à retirer ses troupes du Congo. Dans un communiqué, le Gouvernement belge condamne une nouvelle fois le «soutien actif du Rwanda au groupe armé M23 et à la plate-forme politicomilitaire Alliance Fleuve Congo, via la présence massive des Forces de Défense rwandaises, RDF, sur le territoire congolais ainsi que le contrôle de facto des opérations militaires par les RDF ».
L'ancienne puissance coloniale dont la parole résonne au sein de la communauté internationale quand il s'agit des Grands lacs africains, « exhorte, d’une part, le Rwanda à mettre fin immédiatement à ses opérations militaires dans l’Est de la RDC, à y retirer ses troupes et son armement ; elle exhorte, d’autre part, le M23 à cesser les exactions contre les populations civiles ». Le royaume de Belgique s'est dit «extrêmement préoccupé» par la conclusion du énième rapport d'un Groupe d’experts des Nations unies sur le Congo transmis le 31 mai 2024 au Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies à New York.

Un document qui fait état d'un déploiement de près de 4.000 militaires rwandais sur le territoire congolais, un nombre largement supérieur à celui des rebelles du M23, des violations et atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire avec plus de 7 millions de déplacés internes.

« Il est très inquiétant d’observer également un accroissement des activités économiques illégales, de même que du trafic et de l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC. Les auteurs de tous ces crimes et violations doivent être poursuivis en justice », poursuit le communiqué belge.

Les États-Unis ont, de leur côté, déclaré «partager les préoccupations exprimées par le Groupe d’experts» et disent «soutenir la poursuite de l’enquête sur les auteurs de violations des droits de la personne et des atteintes à ces droits en RDC». Via le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, qui a diffusé le 9 juillet un communiqué, les États-Unis ont demandé «instamment à tous les groupes armés de cesser les hostilités et de déposer les armes».

«Nous appelons le Rwanda à cesser immédiatement de soutenir le M23 et à retirer de la RDC les troupes des FDR et les armes de pointe». Washington a aussi appelé « la RDC à mettre fin immédiatement à la collaboration d’éléments des forces armées congolaises FARDC avec les FDLR, laquelle s’exerce en violation des ordres des autorités militaires».

«Nous appelons le Rwanda et la RDC à mettre en œuvre leurs engagements souscrits dans le cadre du processus de Luanda, et nous appelons toutes les parties à respecter les droits de la personne, à adhérer aux obligations applicables en vertu du droit international humanitaire et à tenir pour responsables tous les acteurs des violations des droits humains et des atteintes à ces droits commis dans le contexte du conflit dans l’est de la RDC».

L'AVERTISSEMENT LE PLUS SÉVERE.
En février dernier, les États-Unis avaient intimé au Rwanda et au Congo qu'«ils doivent s'éloigner du bord de la guerre», ce qui constituait l'avertissement le plus sévère concernant un conflit imminent entre les voisins africains.
L'ambassadeur adjoint des États-Unis, Robert Wood, avait lancé cet avertissement lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU convoquée par la France, alors que la violence s'était aggravée dans les Kivu, riche en minerais et frontalier du Rwanda.

Robert Wood avait déclaré que le Rwanda et le Congo, ainsi que les «acteurs régionaux», devraient immédiatement reprendre les pourparlers diplomatiques. «Ces efforts diplomatiques régionaux, et non un conflit militaire, sont la seule voie vers une solution négociée et une paix durable», avait-il souligné. L'avertissement américain faisait suite au rejet, la veille, par le ministère rwandais des Affaires étrangères, des appels américains au retrait de ses troupes et de ses systèmes de missiles sol-air de l'est du Congo.

Le ministère rwandais avait déclaré que les troupes rwandaises défendaient le territoire rwandais alors que le Congo procédait à un «renforcement militaire spectaculaire» près de la frontière.

Lors de cette réunion d'urgence, l'ambassadeur de France aux Nations-Unies, Nicolas de Rivière, avait condamné l'offensive du M23, le soutien du Rwanda au M23, la présence des militaires rwandais sur le territoire congolais. «Cela doit cesser», avait déclaré le diplomate, soulignant qu'«un seuil a été franchi» avec le déploiement de systèmes antiaériens au Congo.
ALUNGA MBUWA.


Related Posts

About author

Portrait de ALUNGA MBUWA