- ven, 11/11/2022 - 10:42
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1565|VENDREDI 11 NOVEMBRE 2022.
L’Assemblée nationale a, à sa plénière de mardi 8 novembre, décidé, après débat, la mise en place d’une commission chargée d’examiner le réquisitoire du Procureur Général du Parquet près la Cour de cassation dans le dossier du député Daniel Safu. Le procureur général a saisi la chambre basse pour solliciter l'autorisation de l'instruction judiciaire à charge de l'élu du district de Mont-Amba, à Kinshasa. Il est reproché au député d’avoir proféré des injures publiques innommables à une personne et à la mère de celle-ci et menacé cette personne en usant de son statut de parlementaire.
Une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, montre le député en train d’insulter et menacer un habitant de son quartier. Le procureur, fort de cet élément, a saisi l’Assemblée nationale. « Les dispositions du règlement intérieur, dans le cas d’espèce, responsabilise le bureau. Il s’agit d’une demande d’autorisation d’instruction et non de levée des immunités.
C’est l’instruction que le procureur a demandée », a indiqué le président de la chambre basse, Christophe Mboso N'kodia Pwanga.
Des députés ont désapprouvé le comportement de leur collègue. Tout comme d'autres se sont opposés à cette démarche visant l'instruction contre leur collègue. Mais le bureau conduit par Christophe Mboso N'kodia dit tenir au respect du règlement intérieur et promet de répondre favorablement à la réquisition du procureur général.
DEUXIEME AFFAIRE EN INSTRUCTION.
L'ancien Vice-premier ministre en charge du Budget, Me Jean-Baudouin Mayo Mambeke qui a retrouvé son siège à la Chambre basse, a, à cet effet, invité ses collègues à se désolidariser de Daniel Safu, en tirant toutes les conséquences qui s'imposent suite à son comportement dans cette vidéo qui a fait irruption.
Cette vidéo de plus de 3 minutes montre cet ancien journaliste en train de proférer des injures à l'endroit d'une personne trouvée dans la rue ainsi qu'à la mère de cette personne. L'ancien secrétaire général de l'UNC a sollicité qu'une commission spéciale soit mise en place avec délai pour connaître ce dossier.
«J'aime beaucoup le collègue, c'est un jeune frère que je connais mais on ne peut pas faire de la complaisance. Son comportement nous oblige à nous désolidariser de lui. On ne peut pas tout permettre. Si, à notre niveau, nous devons permettre des choses comme ça dans la rue, alors l'exemple viendra de qui?», s'est interrogé l'élu de Mont-Amba.
De poursuivre : «On ne peut lui réserver la moindre compréhension sinon, c'est de la complaisance. Nous sommes en train de construire un État de droit. Si le collègue estime qu'il avait été injurié, il y a des cours et tribunaux. Un élu qui se retourne contre ses électeurs avec des injures d'une gravité innommable, nous devons nous désolidariser si nous sommes encore sérieux et je crois que nous le sommes.
J'appelle donc la plénière à autoriser que soit constituée une commission spéciale pour connaître ce dossier. Il faut lui donner l'occasion de s'expliquer ensuite on tirera les conséquences».
La commission spéciale mise en place est composée de 15 personnes intègres. Elle dispose de 5 jours pour déposer les conclusions de ses travaux.
« Le bureau a reçu le réquisitoire du Procureur Général près la Cour de Cassation pour obtenir l'autorisation d'instruction contre le député Daniel Nsafu. Le bureau va autoriser cette instruction en vertu de l'article 102, alinéa 2 », a déclaré le président Mboso N'kodia Pwanga.
Cette affaire tombe alors que le même député est poursuivi par le ministre des Affaires foncières Aimé Sakombi Molendo pour diffamation et imputations dommageables.
ALUNGA MBUWA.