Quand Radio France Internationale tempère des excès de liberté
  • lun, 30/09/2013 - 05:50

Un compatriote a estimé devoir brocarder le discours aux Nations Unies du Chef de l’état, Rfi recadre et c’est avec l’International du Soft. Vendredi 27 septembre, l’expert média de la «Radio Mondiale» venait de lire un article au vitriol sur un site congolais. Pour se faire sa religion, il recourt au Soft qui venait de poster le texte de couverture.
Voilà ce que l’exercice donne à un vrai professionnel: Titre: «RDC: pluralisme éditorial».
Lisez: «La réunion de l’ONU vue par la presse de la République démocratique du Congo, cela donne des points de vue très diversifiés sur le discours du président Kabila. Le chef de l’état congolais a lui aussi prononcé son discours à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies.
Pour Le Soft, Kabila «joue et gagne». Car, estime le journal kinois, au bout des deux ans d’une «guerre d’agression injuste, le Congo revient sur un tapis rouge. Il y a un an, avec la chute de Goma, qui l’eût cru? Comme il y a deux ans au lendemain d’une campagne acharnée anti-Congo - le Congo bashing »… C’est tout sauf peu… », s’enthousiasme le confrère.
A l’inverse, Le Congo Indépendant estime qu’il s’agissait d’un discours «lamentable». Et le journal se demande si Joseph Kabila «prend les 70 millions des Congolais pour des andouilles».
Preuve, s’il en était besoin, que l’on peut trouver des opinions nettement opposées dans la vivace presse congolaise. Qui s’en plaindrait?».
Magnifique conclusion! Aux lecteurs de se délecter à nouveau de ce texte du Soft International qui recadre le débat.

Heureux qui comme Ulysse a fait un bon voyage…
Arrivé lundi 23 septembre à New York en vue de prendre part aux travaux de l’Assemblée annuelle des Nations Unies, le président de la République a reçu à son hôtel des Américains - le secrétaire d’état John Kerry -, des Français - la ministre Yamina Benguigui, proche du président Hollande -, des Belges - le Vice-premier ministre Didier Reynders et son homologue en charge de la Coopération au Développement Jean-Pascal Labille.
Il a reçu une invitation du Gouvernement belge à se rendre en Belgique l’année prochaine aux commémorations du centenaire de la 1ère guerre mondiale au cours de laquelle des soldats congolais mirent en déroute les armées allemandes à Tabora, dans l’actuelle Tanzanie, puis une autre pour un sommet sur l’Afrique que François Hollande se propose de réunir à l’élysée.
C’est tout sauf peu… En diplomatie c’est comme partout: les gestes comptent pour beaucoup. Au bout des deux ans d’une guerre d’agression injuste, le Congo revient sur un tapis rouge.
Il y a un an, avec la chute de Goma, qui l’eût cru? Comme il y a deux ans au lendemain d’une campagne acharnée anti-Congo - le Congo bashing - prenant prétexte des scrutins auxquels chacun n’a vu que ce qu’il a désiré voir…
Après une réunion au Sommet lundi 23 septembre - la deuxième, en l’espèce - à New York du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba - un succès pour le Congo dont les efforts ont été unanimement reconnus et «salués pour avoir élaboré et adopté des critères de suivi nationaux de l’Accord-cadre et réalisé des progrès dans la mise en œuvre de réforme ayant complété et renforcé mutuellement l’exécution des engagement régionaux» là où ses voisins ont tous failli - le Président de la République a été deux jours plus tard, le mercredi 25 septembre, droit dans ses bottes à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies pour rappeler fermement à la face des Nations la vérité sur les conflits cycliques du Kivu, au cas où quelqu’un aurait tendance à l’oublier.

En finir avec des années-gâchis.
«C’est pour avoir posé un acte de solidarité en accueillant sur son territoire des réfugiés originaires du Rwanda que les populations congolaises de l’Est de mon pays sont privées de la paix, droit élémentaire de tout être humain, et qu’on arrête pas de compter les morts», a déclaré le Chef de l’état dans un discours très applaudi.
Avant de poursuivre: «II y a lieu de se demander ce qui resterait du droit international humanitaire si accueillir des réfugiés en détresse, acte humanitaire par excellence, devait désormais être considéré suffisant pour justifier le déclenchement d’une guerre». Un discours qui, dans l’opposition et au Kivu, ne donnera lieu à aucune polémique. Ceci est tellement rare qu’il mérite d’être souligné!
Tenu par un verbe pointu, porté par une verve qui confirme un haut niveau de maturité, ce texte a séduit chancelleries et observateurs. D’autant que Kabila a parlé avec son cœur dans un langage sans artifice quand il s’est agi d’évoquer avec émotion le chaudron bouillonnant kivutien, là où «les femmes et les enfants sont aplatis sous les bombes», quand le pays continue d’engranger confiance et crédibilité après des défaites militaires infligées aux rebelles.
A New York, le Président avait le soutien de l’ami et géant régional sud-africain tout comme de l’autre - et non des moindres - le président tanzanien Jakaya Kikwete qui continue de prôner le dialogue politique dans les Grands Lacs, «chacun avec ses rébellions».
Le Président a évoqué les Concertations nationales qu’il a ouvertes le 7 septembre dans la Capitale, «dont l’objectif est la recherche de la cohésion nationale pour mieux faire face à tous les défis que la Nation congolaise est appelée à relever».Ici non plus, le succès ne saurait échapper quand des observateurs lui doivent une fière chandelle. «D’avoir réussi à organiser ces Concertations est déjà en soi un succès. Cela n’avait jamais paru évident…», explique un diplomate à Kinshasa qui espère que de ce forum sortira un «programme». «Si c’est pour distribuer quelques satisfactions individuelles - des maroquins ministériels - cela ne sert à rien. Il en restera toujours des mécontents qui continueront avec une opposition stérile…».
Dans les chancelleries, on salue tout élargissement qui serait «un élargissement-projet loin de tout élargissement-récompense» et on explique que nul - dans la Communauté internationale - ne se focaliserait sur un individu. «S’il s’agit d’aller vers des personnes susceptibles de décrisper la situation, capables de fédérer des énergies politiques et régionales», les Occidentaux ne paraissaient y voir aucun inconvénient.
Ils déclassent tout discours d’«on ne veut que lui ou d’on ne veut pas de lui» en mettant un accent sur la capacité et la représentativité. Quelles personnes ont les capacités de fédérer les énergies politiques et régionales, paraît être le grand souci des Occidentaux.
à nouveau, des thèmes récurrents refont surface:
- amélioration du climat des affaires (rassurer les investissements);
- les questions sécuritaires à l’est (retour plein et entier de la souveraineté congolaise, cela suppose réforme des services de sécurité);
- et enfin gouvernance (en tête mise en place d’un cycle électoral crédible et efficace qui ferait oublier les scrutins de 2011 dont les «irrégularités» ont été criantes).
Ici, le plus important paraît de parvenir à décrisper la scène en tournant la page à des années-gâchis.Logiquement, les Occidentaux sont tout ouïe à la CéNI, la Commission électorale Nationale Indépendante. Qu’elle publie un calendrier «crédible et efficace»... Ils ne sont arcboutés sur aucune date fétiche à laquelle une élection doit impérativement avoir lieu.
«Le Congo n’est pas le Mali. Dioncounda Traoré avait été nommé et installé par une junte militaire. C’était inacceptable. Il fallait vite tourner la page. Le Congo a un Président élu…».
T. Matotu

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