Les Finances congolaises sous surveillance, Jeune Afrique accusée d’exposer la Présidence de la République «au mépris de l’opinion»
  • lun, 24/08/2020 - 16:48

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1496|LUNDI 24 AOUT 2020.

Une mise au point plutôt rare de la Présidence de la République congolaise accuse le magazine franco-africain d’origine tunisienne Jeune Afrique de s’être lancé dans une campagne visant à «exposer la première Institution du pays au mépris de l’opinion».

Le texte daté de Kinshasa, signé le 22 août 2020 par le «Service de communication de la Présidence de la République» s’insurge contre un article du magazine intitulé «RDC : le budget trimestriel de la Présidence de la République consommée en un mois» (Jeune Afrique, éd. 18 août 2020) portant sur des « allégations de surconsommation des crédits budgétaires distillées dans la presse».

Dans ce texte en onze points, «la Présidence de la République dément catégoriquement les allégations erronées de Jeune Afrique» (qui) a tiré des conclusions hâtives et erronées se basant sur des données partielles d’une seule étape de la procédure de la dépense publique exposant la première Institution du pays au mépris de l’opinion».

UNE LEÇON
PUBLIQUE ADMINISTREE A J.A.

Le texte qui affirme que le Chef de l’Etat, «S.E Félix Tshisekedi Tshilombo veille sur une gestion saine des finances publiques à tous les niveaux particulièrement sur la qualité de la dépense publiques en ce temps de raréfaction des ressources financières de l’Etat à cause de la pandémie mondiale du au coronavirus», rappelle qu’«à l’aube de son magistère lors d’un voyage officiel dans un pays africain, (il) avait retourné au Trésor public les reliquats des frais de mission» (...), «geste fort posé par S.E Monsieur le Président de la République pour souligner son attachement à la bonne gestion des deniers publics».

Le texte de la présidence s’en prend à l’article qui s’est appuyé sur le plan d’engagement en concluant que «la Présidence de la République a consommé 17,6 millions de $US pour le mois de juillet sur des prévisions budgétaires de 16 millions de $US pour les mois de juillet, août et septembre 2020» poursuit que le magazine «ignore (...) la réalité des dépenses publiques des institutions (qui) est mieux renseignée par un autre instrument, le Plan de Trésorerie établi au Ministère des Finances plutôt que dans le Plan d’engagement du Ministère du Budget».

Mettant en cause le souci du magazine transafricain d’un «strict respect des règles de l’art (qui aurait conduit l’auteur de l’article) à se donner la peine d’approcher les services du Président de la République, notamment le Comptable Public principal des dépenses affecté à la Présidence par le Ministère des Finances pour avoir des chiffres exacts sur ce que la Présidence a réellement consommé», le texte de la présidence congolaise au doute que le magazine d’origine tunisienne fasse «preuve d’un minimum de rigueur et de professionnalisme» pour s’éviter cette grossière méprise qui étale une ignorance flagrante des étapes de la chaîne de la dépense», communique sur ce Plan de trésorerie. En juillet, la Présidence de la République «n’a consommé que l’équivalent d’environ 10 millions de $US (CDF 19.923.000.000). Il y a donc un écart de plus de 7,6 millions de $US par rapport aux montants avancés par JA qui ne sont jamais passés dans les livres de la Présidence, mais qui figurent dans le Plan d’engagement».

Ces 10 millions de $US, s’explique la Présidence congolaise, ont «servi notamment aux rémunérations du personnel de la Présidence de la République et aux frais de fonctionnement» ajoutant que depuis plusieurs mois après la déclaration de la pandémie du coronavirus, la Présidence «n’a guère dépassé le plafond de 5 millions de $US mensuels».

Se lançant dans une véritable dispensation du savoir, le texte explique que «les chiffres du Plan d’engagement ne sont pas nécessairement et aveuglement repris sur le Plan de trésorerie tout comme au niveau du paiement par la Banque Centrale du Congo», de même que la Présidence «dénonce l’amalgame sciemment entretenu entre le Président de la République et la Présidence de la République», l’article «tend à faire croire, à l’aide des chiffres factices, que ces crédits budgétaires sont consommés exclusivement par l’Institution Président de la République, incarnée par la personne de son Excellence Félix Tshisekedi» avant de rappeler que cette institution, «pour remplir ses hautes charges d’État, dispose de plusieurs services regroupés sous le vocable Présidence de la République» avant d’en citer onze dont le Cabinet du Président de République, les Services personnels du Chef de l’État, le Centre national de sécurité, l’État-Major particulier du Chef de l’État, le Service national, le Mécanisme de suivi, la Clinique présidentielle de l’UA, Bonne gouvernance et lutte contre la corruption, le Journal officiel, le Protocole d’État, et la lutte contre les violences sexuelles.

Enfin, le Service de communication de la Présidence de la République «souligne avec force que sur un crédit voté d’environ 200 millions de $US pour l’exercice budgétaire 2020, la Présidence de la République n’a consommé que 56 millions de $US entre janvier et début août, selon les chiffres du Plan de trésorerie, consolidés à début août disponibles au Ministère des Finances», réaffirmant l’engagement de la Présidence congolaise «pour la promotion de la bonne gouvernance en RDC qui passe par la bonne gestion des finances publiques, afin de n’effectuer des dépenses que sur la base des capacités réelles du Trésor public ou ce qu’on qualifie généralement des dépenses sur la base caisse».
D. DADEI.


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