A Kinshasa, vivants et morts cohabitent
  • jeu, 23/01/2020 - 05:57

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1479|JEUDI 23 JANVIER 2020.

Connaissez-vous une histoire de tombe? Souvent, les tombes sont dégradées, vandalisées, profanées. Au Congo, à Kinshasa, dans la commune de Mont-Ngafula, au cimetière de Kinsuka, dans un contexte singulier où Kin Bopeto a vécu faisant place à Kin Bosoto, elles cohabitent avec les habitations sans que cela ne choque personne, ni leurs occupants, ni l’Exécutif national, ni provincial. Sauf quand celui-ci se réveille un matin mais la situation reprend de plus belle, le lendemain. Incroyable Kinshasa...

MORTS ET
VIVANTS COHABITENT.

Au cimetière de Kinsuka comme dans certains autres lieux de repos éternel de la Capitale, les morts autrefois honorés ont sombré dans l’oubli, leurs tombes profanées. Pire, ils cohabitent avec les vivants. Constructions anarchiques, activités commerciales informelles en tête des restaurants de fortune, tombes ouvertes, accumulées les unes sur les autres, etc., image de nos cimetières particulièrement celui de Kinsuka. Autour de ces lieux où les morts sont supposés Rest in peace (RIP), il est choquant de constater une surabondance de constructions. La demande va avec l’offre. Approchés, des riverains témoignent que plus de 300 bâtisses sont essaimées sur le cimetière et ces dernières sont occupées et le nombre d’habitations augmente jour après jour. Nul n’en est rebuté. Il s’agit de trouver un toit. Qu’importe si c’est sur une tombe...
Un espace de terrain revient en moyenne à USD 1.000 et le prix modique fait courir avec tous les risques du jour au lendemain d’être délogé par l’Hôtel de ville.
Dans le passé, à quatre reprises, le ministère de l’Intérieur a rasé des maisons avant de les voir réapparaître. Une situation itérative qui déshonore et affecte la commune et le quartier. Que fait l’Exécutif national? Que fait la ville? Qui vend ces lopins de terre? Les administrateurs du cimetière ne donnent aucune réponse, par peur de subir des représailles...
Un chef coutumier s’essaie sous le sceau de l’anonymat, pointant du doigt les propriétaires. «C’est eux qui réclament un espace où loger. Mais ce trouble n’est pas un cas isolé. Tous les cimetières publics souffrent de la même anarchie».
EMMANUEL LUYATU.


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Portrait de Emmanuel Luyatu Manzodi