Kabila et Zuma rejettent toute forme d’ingérence extérieure
  • lun, 26/06/2017 - 05:08

Jacob Gedleyihlekisa Zuma salue et exprime sa satisfaction pour l’aboutissement heureux du Dialogue politique initié par le président congolais.

Le Chef de l’Etat congolais s’est rendu dimanche 25 juin à Pretoria, capitale de l’Afrique du Sud où il a été reçu en grande pompe par son homologue sud-africain Jacob Gedleyihlekisa Zuma. Une rencontre prévue de longue date, dans le cadre de la 10e session ordinaire de la grande commission mixte Afrique du Sud-RDC qui a débuté il y a quelques jours. L’occasion de faire un point sur la coopération bilatérale entre les deux pays, notamment le projet de barrage hydroélectrique Grand Inga qui tarde à se concrétiser à la suite d’atermoiements de la Banque Mondiale qui n’aurait pas vu de bon œil que ce projet de près de 12 milliards de dollars ne soit pas piloté directement par le Gouvernement. L’Afrique du Sud attend utiliser 2.500 MW des capacités du Grand Inga (Lire page 11).

REFUS D’INGERENCE EXTERIEURE.
Le communiqué conjoint publié à l’issue de ces travaux déclare que les deux Chefs d’Etat ont reçu un rapport de la Commission ministérielle réuni du 21 au 25 juin à Pretoria sur la mise en œuvre des protocoles d’accord signés entre les deux pays ainsi que sur les engagements et recommandations faits au cours de la IXème Session de la Commission nationale mixte. Engagements et recommandations qui concernent des projets de coopération dans le domaine politique et gouvernance, défense et sécurité, économie, finances et infrastructures, affaires sociales et humanitaires.
Joseph Kabila Kabange et Jacob Gedleyihlekisa Zuma ont salué et exprimé leur satisfaction quant à l’aboutissement heureux du Dialogue politique initié par le président congolais qui a abouti à la désignation d’un Premier ministre, à l’institution d’un Gouvernement de large Union nationale, à la consolidation de la démocratie «qui ouvriront la voie à la tenue des scrutins». Les organes électoraux des deux pays ont été invités à travailler ensemble pour améliorer la qualité et la crédibilité de ces élections.
Sur le projet Grand Inga, le président Jacob Gedleyihlekisa Zuma s’est félicité des progrès réalisés par le président Kabila et son gouvernement par l’identification d’un concessionnaire chargé de la mise en œuvre de ce projet. Les deux présidents en ont appelé à la mise en œuvre totale du traité Grand Inga signé à Kinshasa le 29 octobre 2013. Ils ont encouragé les institutions financières africaines à participer à la mise en œuvre du projet Grand Inga.
Ils ont réaffirmé leur volonté d’améliorer et de renforcer les relations économiques entre les deux pays en facilitant le commerce en supprimant toutes les barrières faisant obstacle au commerce bilatéral et aux investissements.
Les deux présidents ont fait valoir l’importance de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région et sur le Continent «en vue de mettre fin aux souffrances des populations». Ils déclaré «impératif pour l’Afrique de tirer partie de ses propres ressources et aptitudes pour atteindre les objectifs d’une Afrique prospère et en paix avec elle-même».
Ils ont «condamné les ingérences intempestives de certaines instances extra-africaines dans leurs affaires intérieures menaçant la souveraineté des pays africains». Ils ont réitéré leur point de vue commun à la nécessité de renforcer les institutions multilatérales en particulier les institutions de Bretton Woods ainsi que le Conseil de sécurité afin de prendre en compte les intérêts des pays en développement. A Genève, grâce au soutien du club africain, l’ONU a échoué à lancer une enquête internationale sur les tueries dans le Kasaï. Le projet de résolution qui devrait être débattu vendredi 23 juin à la 35e session du Conseil des droits de l’Homme, à Genève, n’en faisait plus mention. La résolution votée prévoit «l’envoi d’une équipe d’experts, incluant des experts de la région, (…) pour l’établissement de faits et de circonstances au sujet des allégations d’abus et de violations des droits de l’homme et des lois internationales dans les provinces des Kasaï, en accord avec les pratiques et les standards internationaux et en assurant la protection de toutes les personnes coopérant avec l’équipe, mais aussi en coopération avec le gouvernement de la RDC, ce qui inclut la facilitation des visites et des accès au pays, aux sites et aux personnes concernées». Les experts «devront remettre leurs conclusions aux autorités judiciaires congolaises», et «le Haut Commissaire aux droits de l’homme devra présenter un rapport» dans un an au 38e Conseil des droits de l’Homme. Le groupe Afrique formé du Burundi, du Togo, du Botswana, du Soudan, du Mozambique, de l’Algérie et de l’Égypte a eu ainsi gain de cause. Il soutenait la position de Kinshasa face aux Européens qui plaidaient eux, comme l’opposition congolaise et des mouvements de défense des droits de l’homme, pour la création d’une enquête internationale indépendante des autorités congolaises, ce que Kinshasa refusait catégoriquement invoquant des questions de souveraineté et de refus de toute ingérence étrangère.

ECHEC POUR ZEID RAAD AL-HUSSEIN.
Lors de la 34e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en mars 2017, le Haut Commissaire jordanien, le prince Zeid Raad al-Hussein avait déjà lancé un appel à mener des investigations internationales sur les tueries qui se produisent depuis près d’un an dans les provinces jumelle du Kasaï. Proposition rejetée plusieurs fois par Kinshasa. Le 21 juin, à Genève, un véritable duel avait opposé les représentant de la RDC au Haut commissaire Zeid Raad al-Hussein, à la tribune du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Pendant que se déroulait cette guerre diplomatique, les parlementaires originaires des provinces de l’espace Kasaï reconnaissaient l’importance de bâtir une paix durable dans leurs régions, après une rencontre jeudi 22 juin, avec le conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide Adama Dieng. Les élus ont échangé sur la situation sécuritaire et humanitaire.
ALUNGA MBUWA.


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