- lun, 16/10/2017 - 14:10
La tripartite tant attendue a fini par ouvrir ses portes samedi 14 octobre avant d’être suspendue le même jour à la suite d’un agenda politique «chargé», a-t-on annoncé. C’est en effet samedi 14 octobre qu’a eu lieu l’ouverture de la réunion regroupant la CNSA, la CENI et le Gouvernement en vue d’évaluer le processus électoral et de publier le calendrier électoral toujours annoncé comme «imminent». Or, c’est le même jour dans la soirée qu’a débuté dans la capitale la visite du Président sud-africain Jacob Zuma, ce qui a bouleversé le protocole d’état. Il n’empêche!, la polémique bat son plein. D’abord au sein du CNSA lui-même. Président contesté de cet organe, Joseph Olenghankoy Mukundji avait refusé de se rendre il y a un mois au Kasaï à Kananga où avait eu lieu une première évaluation finalement appelée pré-évaluation, estimant qu’il lui revenait à lui et à nul autre, de prendre une telle initiative, non au Gouvernement, ni à la Centrale électorale. Ensuite, la réunion ouverte samedi au Palais du Peuple aurait dû avoir lieu au Kongo Central, à Kisantu, et, à nouveau, ce site n’était pas du goût de Joseph Olenghankoy qui avait opposé un refus catégorique. En même temps, nombre de membres du CNSA se plaignent d’avoir l’impression de subir la loi de la Céni et de la Majorité présidentielle. Pour preuve, la préséance de leur institution est mise à mal. Ils en veulent pour preuve le fait que c’est le Premier ministre Bruno Tshibala et non le Président de la République qui a présidé la séance inaugurale. Mais voilà que le vrai débat a lieu.
Joseph Olenghankoy estime que le président de la CENI a mis le CNSA devant un fait accompli en faisant des annonces préalables consistant à ne pas envisager des scrutins en 2017 mais en 2019 et réclamant au moins 504 jours à compter de la fin des opérations d’enrôlement qui se poursuivent encore dans les Kasaï. Dans son discours d’ouverture, le président du CNSA a fait une toute autre lecture des accords de la Saint-Sylvestre… Parlant notamment des élections, il a rappelé, selon lui, ce qui est écrit dans l’accord de la Saint-Sylvestre: si les élections n’ont pas lieu au plus tard en décembre 2017, il revient au CNSA d’apprécier unanimement ou de manière consensuelle avec le Gouvernement et la Céni le temps nécessaire pour pouvoir parachever lesdites élections.En clair, c’est au CNSA d’évaluer seul le processus électoral quitte à faire venir, s’il échec, la CENI et le Gouvernement...Pour l’instant, toutes les parties jouent à calmer le jeu. Si aucun calendrier ne sera annoncé à l’issue de cette tripartite, la clôture de celle-ci étant prévue au mercredi 18 octobre, c’est après que la Commission électorale «vous dira à quelle date elle publiera le calendrier», a déclaré le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba Mulumba. Cela pourrait être une question de jours, poursuit-il. «Nous avons besoin de US$ 1,335 milliard dont US$ 400 millions pour la révision du fichier», a rappelé Jean-Pierre Kalamba Mulumba qui dit que l’argent fait toujours défaut. «Nous avons signé un projet d’appui au processus électoral de US$ 123 millions qui ne nous ont jamais été donnés» par la communauté internationale.