Sur le matériel de la CENI détourné, le Chef de l'Etat suit particulièrement le dossier
  • lun, 20/03/2023 - 22:42

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1578|lundi 20 mars 2023.

Cela ne fait  l'ombre d'aucun doute. Le Chef de l'État suit «personnellement et spécialement» le dossier de matériel de la Commission électorale nationale indépendante trouvé entre les mains d'individus qui n'en avaient pas qualité.

Depuis le déclenchement de ces affaires - dans le Kwilu et dans le Kasaï - il n'y a pas un conseil des ministres qui se soit tenu sans qu'il n'aborde cette question.

Sur l'affaire Darius - du nom du jeune Darius Mukika Maba de la cité de Masamuna, dans le territoire de Masimanimba, province du Kwilu - ou l'affaire Masamuna -, lors de la quatre-vingt-neuvième réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 3 mars 2023 en visioconférence, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s'est voulu extrêmement clair.

Il a fait une longue communication sur le dossier «de l’inviolabilité des matériels et Kits électoraux de la CÉNI et de la non-discrimination dans les opérations électorales», signe de l'importance que le magistrat suprême attache au bon déroulement du quatrième cycle électoral congolais en cours.

Selon ce qu'en a dit au pays le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe dans son compte-rendu officiel, les irrégularités constatées dans le processus électoral réquièrent «une réponse rigoureuse et sans complaisance dans le cadre du régime répressif prévu par les dispositions légales et réglementaires», a déclaré le président de la République qui a fait état «des forces obscures dont l’objectif principal est de jeter le discrédit sur le processus électoral en cours et de le dérailler». «Les matériels et kits électoraux sont inviolables et toute personne ou groupe de personnes, quel qu'il soit, coupable de vol, destruction des matériels électoraux ou de falsification des éléments qui constituent les fondamentaux du processus électoral devait être poursuivie et réprimée sévèrement afin de décourager ces pratiques», a poursuivi le président de la République qui a, à cette occasion, «instruit le Gouvernement, à travers les différents ministères et services impliqués dans la sécurisation du processus électoral et des électeurs, de mettre en place, en collaboration avec la CÉNI, un dispositif approprié afin d'éradiquer ces pratiques. Le Chef de l'État a demandé aux autres Institutions y compris les Cours et Tribunaux, à accompagner sans relâche, ces efforts pour un processus électoral crédible, ouvert, démocratique et surtout pacifié».

À la réunion du Conseil des ministres suivant, la quatre-vingt-onzième, tenue vendredi 17 mars, toujours en visioconférence, la ministre d'État en charge de la Justice, Rose Mutombo Kiese, est logiquement revenu sur ces dossiers.

«DOSSIERS JUDICIAIRES OUVERTS».
Selon le compte-rendu qui en a été fait par la porte-parole intérimaire, la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine Catherine Katungu Furaha, «faisant suite à la communication du Président de la République lors de la 89eme réunion du Conseil des ministres relative à l'inviolabilité des matériels et kits électoraux de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CÉNI), la ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux a fait rapport sur les actions engagées contre les individus qui sabotent les matériels et kits électoraux et/ou qui usent de la discrimination pendant les opérations d’enrôlement.
Pour ce qui est des quelques cas de présumée fraude constatés à l'occasion du processus électoral en cours, l'Officier du Ministère public n'est pas resté indifférent. À ce jour, des dossiers judiciaires sont ouverts dans différents Parquets. C'est le cas des Parquets Généraux près les Cours d’Appel du Kasaï et du Kwilu, du Parquet de Grande Instance de Tshikapa et du Parquet près le Tribunal de Paix de Masimanimba. Dans la Ville de Kinshasa, il a été signalé l'arrestation des trois agents de la CÉNI qui se sont permis de délivrer 4 cartes d'électeurs à M. Fabien Kusuanika (un youtuber congolais de la diaspora, ndlr). Ce dossier est encore en instruction au niveau des services spécialisés pour démanteler le réseau à la base de la délivrance de ces cartes d'électeurs.
Un rapport subséquent sera fait, quant à ce, aussitôt que le Parquet sera saisi. Le Conseil a pris acte de ce rapport».
Toujours sur l'état de sécurisation du processus électoral, le Vice-ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, au nom de son titulaire Daniel Asselo Okito Wankoy en mission, a présenté le rapport relatif à la sécurisation du processus électoral.
«Dans la première aire opérationnelle d’enrôlement des électeurs, il a indiqué que les opérations se sont bien déroulées, excepté quelques cas d’insécurité dans certains territoires de la province de Maï-Ndombe (Kwamouth) et dans certains villages de la commune de Maluku dans la ville de Kinshasa qui ont empêché le déploiement de kits d’enrôlement pour le déroulement de ces opérations. En ce qui concerne la deuxième aire opérationnelle, il a été signalé le cas d’attaque du centre d’inscription des électeurs dans le village Oyomba, territoire de Lodja dans le Sankuru par un groupe d’inciviques empêchant les compatriotes de ce coin de s’enrôler en toute quiétude. Le Comité de sécurité local s’est penché sur cette situation qui est présentement sous contrôle de la Police. Dans la troisième aire opérationnelle, les dispositifs sécuritaires ont été renforcés dans la ville de Butembo après l’attaque du Centre d’inscription des électeurs de Meso situé dans la commune Bulengera par les Maï-Maï non autrement identifiés. Un policier y a perdu la vie. Il a conclu son intervention en rassurant des mesures sécuritaires observées afin de garantir le bon déroulement des opérations d’enrôlement et d’inscription des électeurs».

D. DADEI.

 

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