Quand le Congo fait danser sur des plateaux étrangers
  • jeu, 05/12/2019 - 03:23

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1474|JEUDI 5 DECEMBRE 2019.

Danseuse-chorégraphe depuis l’âge de 18 ans, Jennifer Bosenge (BSG) captive l’attention des milliers d’internautes. Parmi ces cyber-lovers, la princesse britannique Meghan Markle qui a elle-même des origines congolaises de par sa mère, une luba katangaise (province démembrée en quatre provinces, Tanganyika, Haut-Lomami, Lualaba et Haut-Katanga).
«Belgeoise», la jeune artiste s’investie dans l’Afro-danse, une danse typique de la culture africaine mêlée au hip-hop, la house et le dancehall, une particularité qui la met dans les hauteurs. D’origine congolaise, Jenny BSG a été sacrée meilleure danseuse et chorégraphe en 2018 de Belgique. Son crédo: l’amour n’a pas de couleur.
C’est avec une visibilité haute en couleurs sur les réseaux sociaux que cette fille d’une vingtaine d’années voit sa vidéo faire le tour du monde, 16 millions de vues en deux semaines. Aujourd’hui, la vidéo a atteint les 20 millions de vues.
La jeune professeure issue de la commune bruxelloise de Molenbeek et son élève d’à peine neuf ans ont posté sur Instagram, une vidéo de leur performance sur le fond musical de «Bibi, la Katangaise». Une chanson enregistrée à Kinshasa par des jeunes artistes congolais avec le Disc-Jockey (DJ), Samarino.

L’AMOUR N’A PAS DE COULEUR.
L’épouse du prince Harry, Meghan Markle après avoir visualisé cette vidéo de performance, va la partager en privé avec l’animatrice de télé américaine, Ellen DeGeneres lui demandant son opinion. Le relais de ladite vidéo à l’animatrice du célèbre talkshow aura comme retombée une invitation sur le plateau de CNN à Los Angeles pour les deux férues de danse. «Vous savez comment je vous ai découvertes?», questionne l’animatrice. «C’est Meghan Markle qui m’a envoyé cette vidéo. Elle m’a écrit: qu’en penses-tu? As-tu vu comme cette fille est géniale?» «Je devais les faire venir ici depuis Bruxelles, en Belgique» explique l’animatrice. En direct du plateau, vendredi 1er novembre 2019, sous le regard d’un public ébahi, les deux performeuses exécutent avec maestria les gestes et les pas de danse à la congolaise. Cerise sur le gâteau, US$ 10.000 et des vêtements aux couleurs de l’émission Talkshow leur sont offerts.
C’est une fabuleuse histoire d’amour que les deux jeunes belges dont l’une d’origine congolaise, Jenny Bosenge et Anae Romyns. Toutes deux passionnées de la danse et de la musique vivent. Les deux artistes prônent un amour sans racisme. «Dans ce que j’enseigne, je lance avant tout un message fort qui est la diversité», explique la talentueuse prof de danse. Pour Jenny, son travail avec Anae est une manière de promouvoir la diversité au travers de l’art. Présentez une bonne image de l’amour qui n’a pas de couleur en donnant l’espoir, mais aussi une manière de dire stop au racisme ambiant qui nous environne.
Outre son école de danse «Afrohouse Belgium» à Saint-Josse, Jenny pilote un projet caritatif dénommé «Dance4Kids» qui soutient des jeunes talentueux défavorisés au Portugal et bientôt du Congo. C’est dans ce cadre qu’au mois de novembre 2019, cette danseuse professionnelle a effectué un voyage à Kinshasa. Jenny a rencontré deux kids kinois connus sous leurs sobriquets «Bébé Ntshor» et «Tshotsa» dont les talents innés de danseurs n’arrêtent pas de séduire les mélomanes kinois. Jenny BSG s’est engagée, à les soutenir pour la promotion de l’art et de la culture du Congo. «J’aimerais aider les enfants tels que bébé Tshor et le petit Tshotsa en essayant de les sortir de ce milieu précaire pour changer leur vie à travers la danse», explique la jeune danseuse pétrie de talent. Un talent mis au service de la jeunesse défavorisée pour l’aider à retrouver le droit chemin.
DEBORAH MANGILI.


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