- sam, 24/05/2014 - 16:34
L’opérateur franco-britannique… coulerait en Afrique. Il vient de reculer en Ouganda et on annonce son retrait du Kenya et… de l’Egypte.
L’opérateur de télécom franco-britannique Orange, membre du CAC 40 - soit les quarante plus grosses entreprises cotées à la Bourse de Paris - pourrait prochainement réduire ses actifs au Kenya et en Egypte, deux pays où ses filiales ne semblent pas lui apporter les résultats attendus, quelques jours seulement après que le groupe ait confirmé son désengagement de sa filiale ougandaise (à 95%), au profit de l’opérateur Africell, sous réserves des autorisations requises. L’opérateur téléphonique frano-britannique a en effet annoncé le 19 mai, dans un communiqué, avoir finalisé la cession de sa filiale ougandaise, Orange Ouganda, à son concurrent Africell, filiale du conglomérat libanais Lintel Holding qui a annoncé récemment qu’il était en quête active d’opportunités d’expansion en Afrique en vue d’atteindre la barre des 11 millions d’abonnés au terme de l’année 2014. Africell est déjà présent en Gambie, en Sierra Leone et en République Démocratique du Congo où il est considéré - à tort? - comme le petit poucet du marché. Le montant de la transaction entre Orange et Africell, qui n’a pas été précisé dans le communiqué, s’élève à une dizaine de millions de dollars (7,28 millions d’euros), a-t-on précisé de source proche du dossier. «Cette transaction marque une nouvelle étape dans la stratégie d’optimisation du portefeuille d’actifs du groupe, pour lequel l’Afrique et le Moyen-Orient restent une priorité stratégique», ajoute Orange dans son communiqué.
«Nous sommes présents dans une vingtaine de pays, avec plus de 100 millions de clients et un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards d’euros, l’Afrique reste extrêmement importante pour le groupe», affirme-t-on chez Orange. Orange Ouganda, lancé en 2008, est le troisième opérateur du pays, avec 620.000 clients fin 2013 et un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros.
SITUATION COMPLEXE D’ORANGE EN AFRIQUE.
Cité par des média kényan, l’opérateur a fait savoir qu’elle examinait des possibilités de désengagement au sein de Telkom Kenya, sa filiale où elle partage son actionnariat (70%), avec le gouvernement (30%).
Une des options serait de trouver un partenaire stratégique, qui reprendrait soit une partie (au moins 19%) soit la totalité des actifs de groupe français au sein de Telkom Kenya.
Répondant à une préoccupation de l’Egyptian Exchange relativement à une information sur la vente de ses tours, les responsables de Mobinil, la première filiale d’Orange sur le continent africain avec un parc de 33 millions d’abonnés, ont aussi indiqué qu’ils envisageaient de prendre de nombreuses mesures de réduction des actifs non essentiels, afin de réduire son endettement.
Orange Kenya (Telkom) qui doit faire face à des défis d’exploitation avec des résultats négatifs et une place de troisième sur le marché kényan derrière les leaders Safaricom et Airtel, voit ses performances financières plombées par des attaques en justice de la part d’ancien employés qui revendiquent certains de leurs droits. Dans ces conditions, le projet d’introduction en bourse prévu pour la fin 2014, devient irréalisable. En Egypte, Mobinil continue de s’endetter alors que les résultats nets sont dans le rouge. Au premier trimestre 2014, les pertes ont atteint 163 millions de livres égyptienne, progressant ainsi de 11% comparé à celles concédées à la même période de 2013 (146 millions de livres égyptiennes). Une contre-performance que l’entreprise attribue à des défis structurels tels que l’exposition aux risques de changes et l’augmentation des coûts de l’énergie. Mais surtout on relèvera que l’environnement deviendra rapidement concurrentiel, avec l’entrée sur le marché d’un nouvel opérateur qui à son actif possède des arguments pour réduire les parts des autres opérateurs.
Même si des filiales telles que Sonatel au Sénégal continuent de bien se comporter, les opérations africaines d’Orange sont dans une situation complexe, notamment dans certains pays comme le Mali, où la crise entre le nord et le sud continue de présenter un risque majeur, ou encore en République démocratique du Congo où la concurrence avec d’autres géants de l’Afrique est forte.