Le parler vrai de Ramazani Shadari
  • lun, 09/04/2018 - 04:17

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le tout récent patron du PPRD, le Député Emmanuel Ramazani Shadary encore tout récemment Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, a fait fort - sinon très fort - dans une interview accordée en fin de semaine à Rfi. Invité par Christophe Boisbouvier, le Secrétaire permanent du PPRD a déclassé le tout nouveau président de «Ensemble», Moïse Katumbi Chapwe estimant qu’il est «définitivement» non partant dans la course annoncée pour la présidentielle. Il est établi que le richissime ex-gouverneur du Katanga a détenu pendant plusieurs années la nationalité italienne mais aurait renoncé à celle-ci. Lors d’une interview sur Rfi vendredi 6 avril 2018 au lendemain d’une autre de Félix-Antoine Tshilombe Tshisekedi, Shadary a déclaré que Moise Katumbi sera «bientôt» condamné par la justice suite à une information judiciaire ouverte par le Procureur Général de la République.
«Ce qu’on vient d’apprendre, c’est gravissime. Quelqu’un qui a dirigé une province pendant plusieurs années avec la nationalité italienne.

CONFIRMATION.
Ce, depuis l’an 2000 c’est inconcevable. Comment pourra-t-il encore se représenter? Non, il est définitivement bloqué. Je l’ai dit dans un meeting populaire à nos camarades du PPRD. Pour ceux qui ont deux ou trois nationalité, je dis: «il est temps qu’ils commencent à suivre la procédure pour régulariser leur situation sinon ils ne seront pas alignés comme candidats députés ou candidats pour d’autres postes». Katumbi peut se représenter s’il régularise, mais il sera condamné parce qu’il y a déjà une instruction du Procureur Général de la République. Il sera bientôt condamné. Mais comment il va régulariser alors qu’il est condamné? Je vous dis que pour celui-là c’est fini, en voulant tout gagner il a tout perdu», a dit Ramazani Shadary.
Il y a peu, des médias - après Le Soft International - le britannique Reuters et le magazine transafricain Jeune Afrique ont publié des articles sur le sujet.
Celui de JA signé Olivier Liffran cite la municipalité du sud de l’Italie qui confirme que «Moïse Katumbi d’Agnano» avait bien détenu la nationalité italienne entre 2000 et 2017. Cette situation, contraire au droit congolais, porte préjudice à la candidature annoncée à l’élection présidentielle de l’opposant en exil. Contactée par Jeune Afrique, la municipalité confirme que l’opposant - qui a choisi le nom de Moïse Katumbi d’Agnano lors de sa demande de naturalisation - a acquis la nationalité italienne le 3 octobre 2000, avant d’y renoncer le 13 janvier 2017.
D’après JA, MKC figurant dans le registre, est né le 28 décembre 1964, tout comme l’ancien gouverneur du Katanga.
Or, la Constitution de 2006 interdit la binationalité.
«La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre» (art. 10). En ayant acquis la nationalité italienne, Moïse Katumbi a de facto perdu sa nationalité congolaise. On pourrait accuser Emmanuel Ramazani Shadary de tout. Nul n’osera cependant prétendre qu’il manque de punch, ni ne sait appeler un chat un chat...
ALUNGA MBUWA.


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