Le « Chef de l’Etat » de l’Udps est désormais réaliste
  • lun, 25/11/2013 - 02:02

Toute la garde rapprochée du Sphinx souhaite rejoindre Kabila en sollicitant
des postes ministériels.
Ils ont beaucoup joué des années durant avec Kabila. Calmement, le félin s’était tapi sur l’herbe attendant son heure. A l’arrivée - il faut le reconnaître - les coups qu’il a portés ont été durs, trop durs, massifs. Il leur en faudrait du temps pour qu’ils s’en remettent. Pragmatique, Maman Marthe Tshisekedi - l’épouse du Sphinx - a été la première à s’avouer vaincue. Elle s’est mise à travailler au corps son mari de «Chef de l’Etat»... de l’Udps ou des manguiers qui a encore tout récemment rabroué le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, l’Allemand Martin Kobler - chef de la Monusco - parti le consulter sur le calendrier électoral estimant qu’il ne saurait répondre à cette question aussi longtemps que le contentieux des derniers scrutins n’a pas été vidé. Auprès de son mari, elle a obtenu trois résultats.
Le premier: que le vieux leader accepte que son fils Félix a grandi; il a poussé ses crocs. Il est marié et a, à son tour, des enfants et qu’il n’est plus au biberon. Ce qui a été facile en réalité...
Deuxième résultat: que Papa Etienne accepte de laisser ouverte la maison familiale où le fils, sa petite épouse, les enfants peuvent aller et venir sans anicroche. Ceci a été moins facile mais au finish, Tshisekedi a dit «abusolument Maman - comme il prononce son «absolument» - tu as raison».
Troisième et dernier résultat: le fiston Félix peut et doit s’émanciper, s’assumer, s’associer avec qui il veut - même avec le Diable si bien lui en fasse, la Majorité présidentielle de Kabila, même avec le Président lui-même - quitte à ce que le Vieux Leader aille jusqu’à exclure son fils de l’Udps si telle est sa volonté. Et, paradoxalement, ce qui paraissait trop compliqué est apparu incroyablement simple. Tshisekedi a dit: «Mais Maman, c’est normal! Si notre enfant quitte la ligne du parti, il quitte le parti mais il restera notre enfant, notre maison est sa maison».

LA TRAGEDIE DE LA FRATRIE TSHISEKEDI.
Bien joué Maman Marthe qui a poussé un ouf de soulagement!
Qui a dit que Tshisekedi était borné voire trop borné, qu’il ne savait rien de ce qui se passait, ne comprenait rien à ce qui se passait autor de lui, ... qu’il n’était pas un tacticien!
En acceptant cette feuille de route de son épouse Marthe présentée au nom de la famille, Tshisekedi tire sa famille biologique de l’enfer auquel il l’avait contrainte et qui n’en pouvait plus de jurer contre une inhumanité terrifiante d’un père, d’un frère, d’«un homme qui se dit Chef», en qui tout le monde avait cru mais qui a mangé son pain blanc.
Car dans cette tragédie de la fratrie Tshisekedi, il n’y a pas que le fils Félix qui a laissé s’échapper nombre d’opportunités - la plus récente est le poste à la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI version Malu-Malu 2013, un poste cousu sur mesure, où il aurait pu se nicher afin de veiller et de certifier la régularité des scrutins, qui dit mieux? et qu’il a laissé filer au point d’en faire dire à d’aucuns que Tshisekedi était poursuivi par la malédiction, celle de Mobutu, son meilleur ami qu’il a construit, puis trahi, dont l’ombre le poursuit inexorablement. Il y a aussi la propre sœur du Sphinx, Eugénie Tshika, élue Députée de Kabeya Kamwanga, Kasaï Oriental, aux dernières élections sur les listes Udps, contrainte d’être solidaire sur papier avec son frère de président, qui a décidé de radier quiconqne accepterait d’aller siéger à l’Assemblée nationale mais qui touche ses émoluments ou envers qui le bureau de l’Assemblée nationale se montre magnagnime prenant en compte son statut de femme relativement âgé et donc des «considérations d’ordre humanitaire, étant certainement dépourvue de tout».

JUSQU’A L’AYATOLLAH TSHIPAMBA MPWILA.
Au titre d’ancien Premier ministre du pays, Tshisekedi, son épouse et tous leurs enfants sont d’ailleurs éligibles pour la vie à certains avantages: viatique mensuel, billet aller-retour en Europe pour des vacances, soins de santé payés par l’Etat. Ainsi en a décidé le Gouvernement Matata qui a délibéré un Décret en Conseil des ministres...
Il était moralement inacceptable de voir se transformer jour après jour en loque humaine ceux qui ont servi à un moment ou un autre l’Etat à cette haute fonction de Premier ministre, était le postulat de l’équipe Matata, en attendant peut-être d’en faire de même à des ministres sous... certaines conditions...
Et voilà même un ayatolah comme François Tshimpampa Mpwila, le dur des durs de la fatrie, font désormais une courbe rentrante.
Tous avaient misé sur l’écroulement de Kabila avec cette énième rébellion du M23, soutenue par les mêmes puissants voisins. On a vu comment certains «gros calibres» de Kinshasa se sont mis à regarder vers Bunagana. Ils n’avaient pas imaginé que Kabila en viendrait à bout de ces rebelles, grâce à un destin qui lui a toujours souri.
Il est vrai que depuis que Tshipampa qui avait donné des sueurs froides à un Louis Michel - ministre belge des Affaires étrangères puis commissaire européen - avait rallié le milliardaire Raphaël Katebe Katobo, cousin du gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe, on savait que le dur s’était politiquement liquéfié.
T. MATOTU.

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