La «pièce maîtresse» qui a endeuillé Kinshasa a été prise
  • dim, 23/07/2017 - 23:10

Ex-FAZ, issu de l’ex-rébellion du MLC, le général Amuli a juré loyauté au Président de la République.

KIN’S, n°8, daté lundi 24 juillet 2017.

La situation sur le campus de l’UNIKIN tendue jeudi et vendredi derniers avec des coups de feu entendus, était redevenue calme. «Pas un mort» n’a eu lieu, a affirmé le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikayi. Qui a assuré que les forces de l’ordre qui, au départ, n’avaient pas été autorisées à intervenir sur le campus universitaire, ont dû y pénétrer pour rétablir l’ordre après que les autorités eurent été informées des cas des «troubles à l’ordre public commis par des étudiants dans et aux abords du campus». D’après Mbikayi, cet accroc faisait suite à une opération de police qui recherchait un fugitif qui avait trouvé refuge sur le site.
Dans un communiqué vendredi, la police affirme avoir mené l’opération dans «les environs de l’Université de Kinshasa» pour démanteler le réseau derrière les attaques ciblées opérées depuis la mi-mai dans la Capitale.
L’opération a permis de mettre la main sur un nommé Ben Tshimanga wa Tshimanga présenté par la police, dans un communiqué de son porte-parole,
Pierrot Mwanamputu comme «la pièce maîtresse» de cinq attaques survenues dans la Capitale.
Ben Tshimanga sera présenté lundi 24 juillet. Ces attaques avaient été revendiquées, le 14 juillet, au nom de LaFrappa, sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux, par un certain «Général-Major», Alain Mayemba Bamba alias Alain Barracuda, avec foulard arabe, «en direct de quelque part» se disant proche de Moïse Katumbi Chapwe et du beau-fils du président angolais Jose Eduardo dos Santos, Sindika Dokolo.
Le «Général-Major», annonçait d’autres actions «armées plus déterminées».
ALUNGA MBUWA.
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Il était, à sa nomination, adjoint au général Didier Etumba. Le Chef d’état-major général adjoint des Forces Armées Congolaises chargé des opérations et renseignements, le Lieutenant général Dieudonné Amuli Bahigwa a remplacé le Général major Charles Bisengimana comme Commissaire général de la Police congolaise.
Les choses sont allées vite.
Aussitôt son bâton de commandement en mains, le nouveau patron de la PNC a fait une grande annonce: la présentation lundi 24 juillet de «la pièce maîtresse des attaques de Kinshasa», du nom de Ben Tshimanga wa Tshimanga.
La première et la plus spectaculaire des attaques en série de cette bande, a ciblé le 17 mai le CPRK, la prison centrale de Makala et valu le renvoi du directeur de prison par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba.
Près de 5.000 détenus ont fait la belle. Et courent toujours.

BESOIN DE REPRISE EN MAINS.
Trois autres attaques sont menées le plus incroyablement contre des commissariats de police alors qu’en province, on assiste au même phénomène. La dernière attaque armée s’est déroulée vendredi 14 juillet au marché central de Kinshasa et a donné la mort à l’administratrice du marché Chantal Mombi Mboyo, 50 ans, originaire de Boende, dans La Tshuapa, tuée de trois balles au ventre. Après que les assaillants «au foulard rouge» eurent abattu son garde du corps. Crime crapuleux? Règlement des comptes? Si l’attaque du CPRK a eu lieu la nuit, toutes les autres ont été perpétrées en pleine journée.
L’arrivée à la tête de la police d’un militaire répondait à un besoin de reprise en mains de la sécurité des populations.
Ancien des opérations et du renseignement militaire, ce ressortissant de l’Ituri (ex-province Orientale) a commandé en mars 2010 l’opération «Amani Lelo» (la paix maintenant en swahili).
C’est avec lui, à la tête, que plusieurs opérations de traque des forces négatives sont menées dans l’est du pays qui aboutissent à la mort le chef de guerre iturien Cobra Matata.
Issu de l’ex-rébellion du MLC (Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba Gombo en prison à La Haye) dont il est commandant en chef de l’aile militaire, Amuli Bahigwa est un ex-FAZ, l’ex-armée de Mobutu et surtout un ex-DSP, la Division Spéciale Présidentielle dont il commande une brigade spéciale.
A partir du 20 août 2006, date de la proclamation des résultats du 1er tour de la Présidentielle du 30 juillet, Kinshasa vit sous une peur panique à la suite d’affrontements armés entre les gardes du Vice-président Bemba dont Kinshasa est le fief et les forces loyalistes. Peu après, les résultats du 1er tour venaient d’être publiés donnant 44% au président Joseph Kabila Kabange et 20% à Bemba, ce qui conduisait à un deuxième tour très risqué.
Vers 15h00’, alors qu’il converse au 1er étage de sa résidence de la Promenade de la Raquette, le long du fleuve Congo, dans le quartier sécurisé de la Gombe non loin du Palais de la Nation, avec quatorze ambassadeurs membres du CIAT, le Comité International d’accompagnement de la Transition (notamment Etats-Unis d’Amérique, Grande Bretagne, France, Belgique, Chef de la MONUC) venus évoquer des attaques de la veille, «des mortiers, des armes antiaériennes utilisées en sol-sol, des tirs de mitraillettes» prennent pour cible la résidence où se trouvent Bemba et les diplomates. «Des échanges nourris entre la garde rapprochée de Bemba et la Garde présidentielle ont lieu», explique le lieutenant-colonel Thierry Fusalba de l’EUFOR. Avec les diplomates, Bemba se réfugie au rez-de-chaussée et c’est un détachement armé de la MONUC muni de blindés, avec le soutien de l’EUFOR, qui extrait les diplomates.
Plus tard, d’autres affrontements ont lieu en divers endroits de la ville. Une autre résidence de Bemba, sur le boulevard du 30 juin, est l’objet d’attaque.
Selon toute vraisemblance, le commandant en Chef de l’armée, Joseph Kabila Kabange, apprécie la neutralité du chef d’état-major de la Force navale.
Le MLC Dieudonné Amuli Bahigwa n’a pas bougé. Il a juré loyauté aux Institutions.
Sa nomination paraît logique.
ALUNGA MBUWA.


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