L’ANR désaffecte tous ses cachots
  • jeu, 28/03/2019 - 04:47

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Ce fut sa promesse de campagne. Elle est réalisée. Il aura fallu la nomination d’un nouveau Patron des Services de Renseignements, l’Administrateur Général de l’ANR, Agence Nationale de Renseignements, Justin Inzun Kakiak, pour passer à l’exécution.
Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’en pouvait plus de ces «amigos» parsemés à travers la ville qui, rapporte-t-on, étaient les lieux de destination par excellence pour les combattants de l’UDPS, son parti politique, aussitôt enlevés dans la rue lors des manifestations d’opposition. Y avait-il séjourné lui-même pendant ses années de lutte? Ce n’est pas impossible... Mais le candidat Président de la République avait juré: la première décision qu’il prendrait, dès le lendemain de son élection, serait la fermeture de toutes ces cellules de l’ANR. Président du CNSA, le Conseil national du suivi de l’accord de la St Sylvestre, Joseph Olenghankoy s’est fendu mardi d’un tweet: «Je peux me permettre d’attester que tous les cachots de l’Agence nationale de renseignements en sigle ANR sont désormais fermés».
Ce fut dans son cahier des charges. Olenghankoy peut désormais souffler. Le dernier prisonnier emblématique, Eugène-Diomi Ndongala, a été libéré. Aux conditions du ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. «Le délinquant et prédateur sexuel» - ainsi que le qualifie le ministre - est interdit de se trouver près d’un lycée de filles, aux environs d’un port et d’un aéroport, ne devra pas quitter Kinshasa, devra se présenter deux fois par semaine au parquet de la Gombe, à Kinshasa, etc.

TROIS CAS DE ET PREDATEURS SEXUELS.
Dans une interview mardi 18 mars à une radio commerciale, le ministre déclare: «Je ne sais pas si Diomi Ndongala est une priorité dans les questions de justice. M. Diomi n’est rien d’autre qu’un délinquant, un prédateur sexuel. Il m’a été demandé de lui accorder une libération conditionnelle. Il aura la libération conditionnelle avec d’autres qui sont dans la même situation. Il est exclu qu’il sorte tout seul. Il le sera dans des conditions très strictes: il ne pourra pas quitter Kinshasa, se présentera devant le parquet général de la Gombe tous les lundis et tous les vendredis pour pointer, ne devra pas se trouver à 500 m d’une école de jeunes filles (...) et dans le cas où il ne respecterait pas ces conditions, on le reprendrait et on le jetterait à nouveau en prison à Makala».
En clair, le ministre Thambwe invoque l’égalité des Citoyens devant la loi, le ministre ayant instruit ses services de voir des cas similaires de personnes civiles et militaires qui pourraient bénéficier de cette liberté conditionnelle.
Les réactions n’ont pas tardé. Au moins une...
Un courrier venant d’un porte-parole du Collectif des détenus politiques d’opinions et assimilés non emblématiques, signé Philippe Ngoma Massundu. L’homme fait état de trois cas: Joseph Ndia Amsini, ancien ministre provincial de l’Environnement, province de l’Ituri. Condamné pour tentative de viol à 2 ans de SPP par la Cour Suprême de Justice. Le second est Tathy Bikamba Ngbale, ancien vice-gouverneur de la province de l’Equateur, condamné por viol par Cour Suprême de Justice à 36 mois de SPP. Le dernier cas est celui de Franis Delize, condamné en 2014 à 15 ans de SPP. à l’heure où nous allons sous presses, nul ne sait si ces autres «délinquants et prédateur sexuel» ont retrouvé l’air libre.
ALUNGA MBUWA.


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