Invalidé et accusé de haute trahison, Roger Lumbala est de retour
  • mar, 17/01/2017 - 20:02

L’ex-député vient renforcer le front anti-pouvoir.

Il a donc fallu attendre les bons offices des Evêques catholiques de la CENCO, la Conférence épiscopale nationale congolaise, qui ont fait aboutir l’accord du 31 décembre 2016 dit du Centre interdiocésain, à savoir son président, Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani et son Vice-Président, Mgr Fridolin Ambongo, archevêque de Mbandaka-Bikoro pour voir l’un des «sept cas emblématiques» présentés par l’opposition à ces «pourparlers directs» pour regagner Kinshasa.

HAUTE TRAHISON.
Président du RCD-L, Roger Lumbala a été de toutes les rébellions: AFDL, RCD-Goma, MLC-Bemba avant de monter sa propre rébellion du RCD-L chargée de protéger une mine en province Orientale pour le compte des services secrets ougandais, puis le RCD-N, Rassemblement congolais pour la démocratie nationale avant de rejoindre, alors qu’il s’égeait à Kinshasa commé Député, la rébellion du M-23 dont il sera l’un des dirigeants prenant même la tête de la délégation rebelle aux pourparlers de Kampala. Accusé en 2013 de haute trahison, Lumbala a regagné le pays dimanche 15 janvier, quinze jours après la signature de l’accord de la Saint-Sylvestre. C’est par un régulier Ethiopian Airlines que cet opposant fin connaisseur des services secrets des pays d’Afrique de l’Est (Rwanda, Ouganda, Burundi, Tanzanie), candidat malheureux à la présidentielle de 2006, est arrivé à Kinshasa.
Il avait vu son mandat invalidé pour absences répétées. Signalé en Russie, il connaîtra des problèmes de séjour avec les services d’immigration russes et sera détenu. Son carnet d’adresse aidera - nul doute - le front de l’opposition.
Au chapitre V traitant de la décrispation politique, Lumbala est cité avec trois autres (le président du RCD-KML et ancien ministre Antipas Mbusa Nyamwisi, le Filimbi Floribert Anzuluni et Moïse Moni Della, un proche de Moïse Katumbi Chapwe) comme ceux des «prisonniers politiques et d’opinion, exilés et réfugiés politiques» qui avaient trouvé l’assentiment de toutes les parties en faveur d’une «libération immédiate».

TROIS RESTENT.
Une Commission de Hauts magistrats mise en place par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba avait examiné «favorablement» ces cas. Lumbala est le premier à bénéficier des mesures d’abandon des poursuites par la justice congolaise. «Les parties prenantes demandent à la Commission de Hauts Magistrats de prendre au bénéfice de MM. Bagayamukwe et Mbonekube une mesure de libération pure et simple car ayant déjà été amnistiés des motifs de leur condamnation respective. Trois cas «emblématiques» restent en suspens. D’abord l’ancien ministre des Mines Eugène Diomi Ndongala.
«Elles demandent à la CENCO de prendre des initiatives en vue d’une solution appropriée et satisfaisante». Puis l’ancien gouverneur du Katanga, le richissime Moïse Katumbi et l’ancien ministre des Affaires humanitaires Jean-Claude Muyambo. «Les parties prenantes demandent à la Commission de Hauts Magistrats de surseoir à statuer sur les cas de MM. Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo (...). Dans l’intérêt supérieur de la Nation, les parties prenantes chargent la CENCO de poursuivre ses bons offices auprès de toutes les autorités concernées pour le suivi et la résolution effective des cas emblématiques restants, à savoir: Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo afin qu’ils recouvrent leur liberté».
ALUNGA MBUWA.


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