Devant Hollande, Joseph Kabila fustige une «communauté internationale complaisante»
  • jeu, 18/10/2012 - 11:51

Surtout de la dignité, c’est la réaction que le président de la République Joseph Kabila Kabange a voulu afficher face à un François Hollande qu’il savait déchaîné, le président socialiste français ayant délibérément annoncé les couleurs peu avant son voyage devant Ban Ki-Moon comme lors de son interview, cédant au «politiquement correct». Kabila est resté le même sur toute la ligne même si c’est vrai il ne s’est pas empêché de donner quelques coups de crosse.
LE SOFT INTERNATIONAL N°1196 DATE MERCREDI 17 OCTOBRE 2012
Tels que «c’est depuis 1886, soit plus d’un siècle, que la langue française est pratiquée sur notre territoire national», à côté de nombreuses langues de chez nous, expression de notre diversité», que le pays a adhéré «librement à l’Organisation Internationale de la Francophonie, dont les principes garantissent l’égalité souveraine des états», qu’il «a délibérément pris l’engagement de traduire ces valeurs universelles dans la vie de ses institutions et de ses populations», que «pendant plusieurs décennies, notre pays a été le théâtre de conflits, de sécessions et de guerres et notre population, victime d’une dictature prédatrice et de la complaisance de la communauté internationale à l’égard de cette dernière» et que «ce n’est que depuis un peu plus de dix ans que la République Démocratique du Congo s’est engagée dans la voie du rétablissement et de la consolidation de la paix, de la restauration de l’autorité de l’état, de la démocratisation de l’espace politique et de la relance de son économie. Une œuvre de longue haleine; un processus particulièrement exigeant». Ci-après.
Être tous ici réunis, nous les états ayant en partage la langue française, est un réel bonheur.
Quelle belle opportunité pour exprimer ensemble notre foi aux valeurs d’humanisme, de démocratie et d’égalité, consolider nos liens de coopération et de solidarité, affirmer notre unité par-delà notre diversité.
à plus d’un titre, cette journée est une source de joie. Joie immense pour l’Afrique qui accueille, pour la cinquième fois, le Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Joie légitime pour la République Démocratique du Congo et l’Afrique Centrale dans son ensemble, qui, à travers la réunion sur leur terre, pour la première fois, de la plus haute instance de notre Organisation, se voient enfin reconnue une place à la dimension de leur importance pour le présent et l’avenir de la famille francophone.
Que tous ceux qui, états et Gouvernements, ont concouru à cette fin et dont les Représentants ont fait le déplacement de Kinshasa, trouvent ici l’expression de notre reconnaissance.
Nous leur disons merci pour leur marque de solidarité et de confiance.
Quant au Président Abdou Diouf, Secrétaire Général de la Francophonie, nous lui rendons un hommage mérité pour l’impulsion qu’il donne à notre Organisation et sa contribution à son rayonnement.

Excellences, 
Mesdames et Messieurs,
C’est depuis 1886, soit plus d’un siècle, que la langue française est pratiquée sur notre territoire national. Elle est, à côté des nombreuses langues de chez nous, expression de notre diversité, un facteur d’unité et un pont avec le reste de l’humanité.
Grâce à cette langue, nous sommes membres à part entière d’une grande Communauté porteuse de valeurs universelles. Par-delà la promotion de la langue française et la défense de la diversité culturelle, l’humanisme, la tolérance, l’état de droit et la démocratie sont en effet consubstantiels de la Francophonie.
En adhérant librement à l’Organisation Internationale de la Francophonie, dont les principes garantissent l’égalité souveraine des états, la République Démocratique du Congo a délibérément pris l’engagement de traduire ces valeurs universelles dans la vie de ses institutions et de ses populations.
Cet engagement demeure aussi fort aujourd’hui, qu’au jour de notre indépendance.
Pendant plusieurs décennies, notre pays a été le théâtre de conflits, de sécessions et de guerres et notre population, victime d’une dictature prédatrice et de la complaisance de la communauté internationale à l’égard de cette dernière.
Ce n’est que depuis un peu plus de dix ans que la République Démocratique du Congo s’est engagée dans la voie du rétablissement et de la consolidation de la paix, de la restauration de l’autorité de l’état, de la démocratisation de l’espace politique et de la relance de son économie. Une œuvre de longue haleine; un processus particulièrement exigeant. Face à ce grand chantier, nous, Congolais, ne sommes pas des rentiers, mais plutôt des entrepreneurs.
Nous avons la foi et la détermination caractéristiques de ces derniers. Une foi et une détermination nourries par la conviction que les vertus se forgent et se prouvent au contact de la réalité et qu’en dépit des difficultés du parcours, le plus important est de savoir capitaliser les avancées, consolider les acquis et tenir le cap.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Pendant que notre peuple se dépense sans compter pour l’amélioration de ses conditions de vie, des forces négatives à la solde des intérêts extérieurs ont, il y a quelques mois, entrepris de déstabiliser notre pays dans la province du Nord-Kivu.

Du fait de la guerre injuste qui nous est ainsi imposée, une fois de plus, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants perdent la vie, ou sont en errance dans les montagnes du Kivu. Bien d’autres sont forcés de vivre dans des conditions qui ne peuvent qu’interpeller la conscience humaine.
Des initiatives et actions sont en cours, tant au niveau régional qu’international, pour mettre fin à cette situation inacceptable et restaurer, rapidement et de manière durable, la paix et la sécurité dans cette partie du territoire national. à cette fin, toutes les options sont sur la table: options politique, diplomatique et militaire.
Je voudrais ici saisir cette occasion pour remercier les membres de notre Organisation qui nous accompagnent dans cette démarche. Nous apprécions leur solidarité. Nous rendons aussi hommage à leur authenticité car, en l’occurrence, c’est la règle de droit qui est bafouée; ce sont les droits humains fondamentaux qui sont en cause: droit à la vie; droit à la dignité humaine.
On ne peut être membre de la Francophonie et ne pas s’en émouvoir.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
C’est en prenant en compte les préoccupations présentes et à venir de nos états, que la République Démocratique du Congo a recommandé que nos échanges, à l’occasion du présent Sommet, s’articulent autour du thème «Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale».
Nous formons le vœu de voir notre Organisation, au regard de ses missions propres et des Objectifs du Millénaire pour le Développement, proposer des solutions innovantes et concertées aux questions environnementales et économiques et contribuer ainsi à ce que la mondialisation et la gouvernance mondiale répondent à l’exigence d’une meilleure qualité de la vie pour tous, aujourd’hui et demain.
Ensemble, nous disposons des atouts et des moyens pour y concourir. Faut-il encore que nous ayons la volonté politique requise pour y parvenir.
Cela étant, comme Francophones, notre parti pris pour un développement équitable et durable se doit d’être sans équivoque. C’est maintenant que nous devons poser les jalons pour léguer aux générations futures un environnement sain qui préserve l’humanité des catastrophes dues à la surexploitation des écosystèmes.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Pour la République Démocratique du Congo, ce Sommet est une occasion d’affirmer sa solidarité avec tous les peuples francophones et de confirmer au monde, une fois de plus, sa vocation de pays hospitalier et prospère; sa ferme volonté d’être un état de droit, respectueux des principes de démocratie et des droits et libertés fondamentaux, conformément à la Charte de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
En espérant que nous passions ensemble des moments d’échanges riches et féconds, pour le plus grand bien de nos populations respectives, je voudrais terminer en souhaitant à chacun de vous un excellent séjour à Kinshasa.
Je vous remercie.

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