Déogratias Mutombo tire la sonnette d’alarme avant de se dédire
  • mer, 08/05/2019 - 04:20

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Cela ne fait aucun doute. Les 100 premiers jours de présence de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ont été ressentis positivement par les Congolais comme par les observateurs étrangers.
Au plan des libertés, que de progrès enregistrés, aucune manifestation d’aucun opposant interdite, des libérations de prisonniers enregistrées, etc. Au plan économique, des chantiers ouverts, des routes bitumées, plus d’eau et plus d’électricité offertes aux Congolais et cela, en dehors de tout budget de l’Etat. A qui la faute? Certainement pas au Chef de l’Etat...

QUAND LA BCC SE DEDIT.
Si les élections du 30 décembre 2018 l’ont porté au Palais de la Nation, elles ont donné une majorité écrasante au FCC, le Front Commun pour le Congo, rassemblant en premier chef, les partis de l’ex-majorité présidentielle. Du coup, en dépit d’une coalition FCC-CACH, les négociations ne paraissaient pas faciles pour la formation d’un Gouvernement en mesure de reprendre les affaires de l’Etat quand près de 80% de ministres ont abandonné leurs portefeuilles au sein du Gouvernement pour rejoindre - incompatibilité oblige ! - les bancs de la Chambre basse et de la Chambre haute.
Au même moment, le nouveau président lançait son chantier des premiers 100 jours qui impliquait financement et, du coup, la Banque Centrale du Congo, tire la sonnette d’alarme faisant état d’un «déficit continu depuis le début de l’année». A l’issue de sa toute récente troisième réunion ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM), le 30 avril, la BCC a indiqué non seulement un déficit des finances publiques au mois de mars 2019 mais aussi en cumul annuel. «Fin mars 2019, l’exécution des opérations de l’Etat s’est clôturée par un déficit de CDF 54,4 milliards alors que l’Etat prévoyait un léger excédent de CDF 0,2 milliard», note un communiqué de la Banque Centrale du Congo.
Gouverneur de l’institut d’émission, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo attribue ce déficit au financement du Programme d’urgence de 100 premiers jours du Président de la République.
«Ce déficit tient principalement de la hausse des dépenses plutôt que de la faiblesse des recettes. Les dépenses ont été portées également par celles exécutées dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’urgence du chef de l’Etat», a-t-il expliqué.
En cumul annuel, la situation du Trésor indique un déficit de CDF 43,3 milliards contre un déficit programmé de CDF 29,4 milliards, a précisé la Banque Centrale du Congo qui s’attend à une amélioration en avril, mois d’échéance fiscale et même à un retour de l’équilibre budgétaire voire à un excédent assez confortable de plus ou moins CDF 50 milliards des finances publiques.
Mais voici que la même Banque Centrale du Congo, selon le compte Twitter du porte-parole du Président de la République Kasongo Mwema Yamba Y’amba, (@mwema_y) «étouffe une tentative d’intoxication de l’opinion sur l’explosion du budget national». «Situation financière plutôt stable, de janvier à avril 2019. Croissance PIB: 5,8%, taux d’inflation: 1,4%. Taux de change stable, réserves bancaires internationales excédentaires».
Avec AGENCES.


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