- ven, 07/10/2016 - 13:47
Une majorité ne réussit que quand elle fait bloc.
S’ils permettent tout à certains pays, cela ne saurait l’être au Congo. Alors qu’un Dialogue se tient à Kinshasa et que la classe politique s’accorde pour se donner un délai avant la tenue des scrutins, c’est à une levée des boucliers que l’on assiste dans des capitales autrefois amies: Washington, Paris, Bruxelles. Washington a sanctionné trois généraux congolais: le général-major général Gabriel Amisi Kumba alias Tango 4, le général John Numbi Banza Tambo et le général Célestin Kanyama Tshishiku. L’un de ces officiers le serait parce que soupçonné d’avoir voulu donner... la mort à un homme polit ique congolais candidat à une élection... Lequel? Nul ne sait!
Mais voilà que la Belgique décide à son tour de sanctionner les Congolais en limitant à 6 mois la durée des visas accordés aux dirigeants prétextant de l’évolution de la situation politique.
REYNDERS RECLAME MOÏSE KATUMBI.
Au quotidien belge Le Soir, le chef de la diplomatie belge Didier Reynders explique vouloir savoir «dans quel contexte, dans quel cadre, on se trouvera» après le 20 décembre 2016. «Nous serons en tout cas dans une autre logique, et c’est pour cela que j’ai limité à six mois les visas que nous allons octroyer».
«Le délai de 500 jours (en réalité 504 jours) proposé par la commission électorale n’a pas de sens. Si on retarde à ce point les prochaines élections, on aboutit à un troisième mandat de fait», estime-t-il alors qu’il s’agit d’un consensus réalisé au Dialogue par la classe politique. «D’ici le 19 décembre, il faudra savoir avec clarté qui gère le pays et donc faire redémarrer le dialogue en y associant des personnalités importantes comme Moïse Katumbi ou Etienne Tshisekedi», ajoute-t-il. C’est signe à n’en point douter d’un affaiblissement de la position diplomatique congolaise et que l’offensive menée par ces deux opposants anti-Kabila les plus virulents porte des fruits. «Même s’il est certain que des élections ne pourront être organisées avant le 19 décembre, il faut gérer la période intermédiaire, fixer un nouveau calendrier, savoir qui gérera le pays», selon le chef de la diplomatie belge. A Kinshasa, on envisage des mesures de rétorsion, mesures coercitives analogues à celles annoncées à Bruxelles.
La Belgique suit la France dont le chef de la diplomatie, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui avait annoncé «une guerre civile» au Congo, est revenu à la charge sur le plateau de TV5 Monde en «appelant à la raison», sur le média le plus planétaire de l’espace public francophone, les responsables congolais, demandant à «ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir à Kinshasa de prendre leurs responsabilités». «S’ils veulent la paix dans leur pays, s’ils veulent le bien de leur peuple, alors, ils respecteront leur Constitution. Il faut vite trancher cela, car je crois qu’il y a un vrai danger». Jamais un pays n’a ainsi été traité. Tout ça parce que des Congolais veulent décider de leur propre sort... Sur le plateau de TV5 Monde, le ministre français des Affaires étrangères a été extrêmement dur. Le diplomate français à Kinshasa a été reçu au Ministère des Affaires étrangères par un vice-ministre lui faisant part de la désapprobation congolaise.
BLOC ET NON FLOP DERRIERE LE LEADER.
«Jamais dans le monde, les élections n’ont provoqué autant d’agitations qu’en RDC de la part de «nos maîtres à penser», écrit le 6 octobre l’agence Congolaise de presse dans un commentaire au titre qui en dit long: «L’heure de la redéfinition de vrais partenariats pour le Congo».
De poursuivre: «On s’agite bruyamment de toutes parts, on se déchaîne pour tirer à boulets rouges sur Chef de l’Etat congolais, exigeant curieusement qu’il se prononce pour dire qu’il ne briguera pas un troisième mandat alors que les mêmes donneurs de leçons de démocratie n’ont jamais exigé du Président américain Barack Obama, arrivé lui aussi fin mandat, de se prononcer»,
Toutes les majorités au pouvoir qui ont gagné dans des pays se trouvant dans des situations similaires (Tchad, Togo, Congo-Brazzaville, Burundi, Gabon, etc.) sont celles qui ont bloc - et non pas flop - derrière leur leader, se sont battues ensemble soudées comme un roc pour faire triompher leur cause, ont fait montre de cohésion totale. L’opposition congolaise infiltrée et chosifiée par de récents ex-MP devenus G-7 avant de se muer en Rassemblement, devient soudain plus dure qu’elle n’a jamais été à ce jour. Elle est imposée à la Majorité. Il y a complot de la Majorité contre la Majorité elle-même. Il y a risque de coup d’état interne…
D. DADEI.